INTÉRIEUR – Dans un bureau – Soirée
Lou Pratt : Jerry, je suis un homme raisonnable. Vous vous n’en êtes que la moitié. Vous avez parlé à monsieur Kramer, je vais parler à madame Kramer. Et chacun doit faire un effort de son côté.
Secrétaire : (À voix basse.) Je m’en vais.
Lou Pratt : (Au téléphone.) Attendez un instant. (À la jeune femme.) Qui est l’heureux élu ?
Secrétaire : Ça ne vous regarde pas, ça va aller.
Lou Pratt : Oui.
Secrétaire : Très bien.
Lou Pratt : (Qui fait un signe à la jeune femme.) Jerry, si vous dites ça, je vous envoie devant le juge, et je vous oblige à témoigner. (Un homme sort d’une pièce et se dirige vers les bureaux. La secrétaire descend des escaliers. L’homme voit une personne cagoulée.) Oh seigneur. Prenez tout, prenez tout ce que vous voulez.
Il se prend deux coups de couteaux dans l’abdomen. La femme est descendue par les ascenseurs, regarde son sac et s’aperçoit qu’elle a oublié quelque chose. Dépitée, elle fait demi-tour pour retrouver les bureaux. Pendant ce temps, les deux hommes se battent. L’agresseur prend le fil du téléphone et l’enroule autour du cou de l’homme qui se fait étrangler. L’homme cagoulé brise une vitre d’une porte et la secrétaire l’a entendu. Il s’est rendu dans un bureau avec des dossiers. Il en prend un et la femme regarde ce qu’il se passe avec un bruit de sonnerie qui résonne. L’homme brûle un dossier et le met à la poubelle.
Secrétaire : Lou. (Entrant dans son bureau.) Lou. (Elle le voit allongé au sol, mort et prend peur. Elle se met à crier lorsqu’elle aperçoit son agresseur.)
OUVERTURE
La vue montre la ville de San Francisco, Adrien est chez lui, nettoyant la fenêtre, met de l’eau chaude sur la brosse à dent dans un bocal, il se brosse les dents et s’essuie la bouche, prend une chaussette. Il passe le haut du mur à l’aspirateur, ouvre un placard où se trouvent ses costumes ainsi que ses uniformes, il en prend un mais c’est juste pour récupérer sa veste, il la met et ferme le placard. Il se nettoie les dents avec du fil dentaire. Il s’en va mais revient car un parapluie n’est pas dans le bon sens que les autres, il le remet droit et s’en va.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Journée
Trudy est en train de se coiffer les cheveux et Adrien se souvient d’elle.
Monk : Elle est toujours auprès de moi, chaque fois que je ferme les yeux. Elle a toujours trente-quatre ans. Elle porte toujours la même robe. Et elle est toujours aussi, aussi…
INTÉRIEUR – Dans le bureau du docteur Kroger – Journée
Docteur Kroger : (Pendant qu’Adrien sourit.) Adrien. J’aimerai vous dire quelque chose. Ça fait quatre ans que Trudy est partie, ça ne date pas d’hier.
Monk : Ah déjà ?
Docteur Kroger : Oui, avez-vous envisagé de sortir à nouveau avec quelqu’un ?
Monk : Non, je me suis dit qu’il fallait que j’y songe. (Il enlève sa chaussure et regarde ce qu’il y a dedans.)
Docteur Kroger : Et après vous n’avez pas donné suite parce que vous…
Monk : Oui, c’est, c’est inconcevable, je, je, je ne veux penser à rien d’autre ni à la vie ni à d’autres femmes tant que je n’aurai pas trouvé son meurtrier. (Il cherche quelque chose dans la chaussure.)
Docteur Kroger : Adrien, Adrien.
Monk : J’ai, j’ai une petite pierre qui me dérange depuis le début de la journée.
Docteur Kroger : Diriez-vous de Trudy qu’elle était la femme parfaite ?
Monk : En réalité elle était ma meilleure moitié, je, je n’y avais vraiment jamais pensé avant qu’elle disparaisse. C’est vrai qu’elle était ma meilleure moitié. J’adore cette phrase, ma meilleure moitié. (Il sourit.) Ma meilleure… (Trouvant le caillou.) Ah, ça y est, je l’ai trouvé.
Le docteur Kroger donne une coupelle à Adrien pour qu’il puisse mettre un petit caillou.
Docteur Kroger : C’est tout ?
Monk : J’ai les pieds fragiles.
INTÉRIEUR – Dans un bureau – Soirée
Adrien est sur le lieu du crime et inspecte la pièce avec Sharona et Randy.
Sharona : (À Randy.) Est-ce que vous avez un double du dossier ?
Disher : Non, il n’y en a aucun.
Sharona : Nous sommes censés avoir une copie.
Disher : Sharona, dites-moi, qu’est-ce que vous faites ici ?
Sharona : Nous sommes ici parce que la victime est un ami du maire.
Disher : Oui, je sais, ils étaient partenaires de golf.
Sharona : Je suppose que le maire veut s’assurer que l’enquête ne sera pas sabotée.
Monk : Cet endroit est froid.
Disher : Oui, vous arrivez bien après la bataille. Le crime a eu lieu lundi soir.
Monk : Quarante-huit heures, ah non, j’ai besoin d’être sur place dès le début de l’enquête.
Sharona : Adrien, Adrien, tu dois rester ici.
Monk : Il y a trop de policiers qui ont touché à ce bureau, je ne sens rien.
Sharona : Adrien, tu as promis au maire, d’accord.
Monk : Je sais.
Sharona : Regarde-moi. Tu dois rester calme, d’accord, tu es le meilleur.
Monk : (Après avoir été calmé.) Il y a eu une bagarre. (Il retourne vers le bureau.) La victime a été poignardée à l’arme blanche.
Disher : Oui, c’est exact. Qu’est-ce qui vous dit qu’on l’a poignardé, il a peut-être été tué par balle ?
Monk : Non, je sentirai les résidus de poudre dans une pièce comme celle-ci en laissant pendant quatre jours.
Disher : Vous sentez ça ?
Sharona : Il le sent.
Monk : Ensuite la victime a été étranglée aussi.
Disher : Ouais, vous devriez pouvoir dire avec quoi ?
Monk : Le fil du téléphone. (Il le prend avec sons stylo.) On voit qu’il est détendu à cet endroit. (Il le montre.)
Disher : Ah oui, nous avons dû rater ce détail.
Monk : Que s’est-il passé de ce côté ? (Des tâches de sang se trouvent au sol ainsi qu’une boucle d’oreille.)
Disher : Son assistante a dû surprendre l’assassin, elle a été poignardée aussi, elle est morte à l’hôpital.
Monk : Donc deux victimes. Je veux en voir plus.
Ils se trouvent désormais dans la pièce où il y a eu effraction. La vitre de la porte est brisée.
Disher : Ça ne sert à rien, Monk, nous avons déjà un suspect.
Monk : Ah oui, qui est-ce ?
Disher : Il s’appelle Lawrence Grayson, Pratt était son avocat et ils ont perdu une affaire il y a un an et demie. Grayson devait lui en vouloir, il a décidé de le tuer.
Monk : Un an et demi ? C’est ce qu’on appelle avoir de la rancune. (Voyant un panier avec quelque chose de brûler à l’intérieur.) Il a volé quelque chose ?
Disher : Il a brûlé son propre dossier, ce gars est un crétin. Il y a plusieurs doubles des dossiers au cabinet et il n’y a même pas touché.
Monk : Pourquoi ne l’a-t-il pas simplement emporté avec lui pour le brûler ensuite ?
Disher : Le capitaine suppose qu’il a paniqué.
Monk : (En se relevant.) Oh, ça n’est pas très logique.
Sharona : Quoi ?
Monk : (Faisant le tour des armoires.) Toute cette histoire. Je voudrais parler à ce Grayson.
Disher : (Un peu gêné.) Bien, mais je vous préviens que le capitaine n’apprécie pas que vous soyez sur cette affaire.
Monk : Il a dit quelque chose ?
Disher : Oh, c’est inutile, ça fait plus de quatre ans que je travaille avec lui. Je le connais. Il montre parfois certains signes.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Lawrence Grayson – Journée
Le capitaine et toute une équipe de police sont dans la maison de la victime.
Stottlemeyer : Quel est votre nom ?
Stooben : Stooben.
Stottlemeyer : Tout ce qui porte le nom de l’avocat, vous l’emballez, vous ne vous promenez pas avec, vous l’emballez. (Adrien arrive derrière lui.) Vous entendez ?
Stooben : Oui capitaine. (Elle s’en va.)
Stottlemeyer : Je m’en sors comment, Monk ?
Monk : Bien.
Stottlemeyer : Oh, si vous voyez le maire, dites-lui que je le remercie beaucoup pour cette preuve de confiance.
Lawrence Grayson : (Hors cadre.) Vous n’avez pas le droit de toucher ça et de tout mettre sans dessus dessous. Vous embarquez des tas de choses, qui me dit que je pourrais les récupérer ? (Randy a quelque chose dans sa main.)
Disher : On vous fournira un inventaire quand on aura fini.
Lawrence Grayson : Ah oui, non désolé j’appelle mon avocat.
Stottlemeyer : Votre avocat est mort et c’est pour ça qu’on est ici. (Le chien de Grayson se met à aboyer.)
Lawrence Grayson : (Voyant que des policiers fouillent dans un coffre.) Hey, hey, hey, vous ne prenez pas ça.
Stottlemeyer : (L’arrêtant.) Restez où vous êtes, un pas de plus et je vous arrête pour entrave à la justice.
Disher : (Voyant des armes à feu dans un placard.) C’est une collection impressionnante que vous avez là, monsieur Grayson.
Lawrence Grayson : Je vous remercie oui, je suis collectionneur et tout ce que vous voyez là est légal. Oui, j’ai toutes les autorisations, c’est un passe-temps. J’ai tout de même le droit d’avoir un passe-temps, non ?
Monk : Excusez-moi monsieur, c’est votre voiture qui est garée là devant ?
Lawrence Grayson : Oui, c’est ma voiture.
Monk : Vous dirigez une société de sécurité, c’est bien ça ?
Lawrence Grayson : Oui, c’est exact. Alors pourquoi est-ce que j’aurais tué Lou Pratt ? Il était mon avocat depuis environ vingt-deux ans.
Disher : Il y a 4 000 dossiers dans son cabinet, l’assassin n’a pris la peine d’en brûler un sur 4 000, le vôtre.
Lawrence Grayson : Le mien ? L’assassin a brûlé mon dossier, d’accord et alors ?
Stottlemeyer : Vous lui deviez de l’argent.
Lawrence Grayson : Oui, 400 billets, j’ai poursuivi la garce d’à côté, cet idiot a perdu alors j’ai refusé de payer. Je vais tuer pour une somme aussi ridicule, vous rigolez ? (Le chien se remet à aboyer.) S’il vous plaît, je peux aller promener mon chien, vos hommes le rendent cinglé.
Stottlemeyer : Permission accordée.
Lawrence Grayson : Merci.
Stottlemeyer : Surveillez-le.
Lawrence Grayson : Allez, viens Sherman. (Il est sorti et prend son chien pour le promener.)
Monk : Écoutez capitaine… (Il s’approche de Leland.)
Stottlemeyer : Quoi ?
Monk : Ce gars-là… Il dirige une société de sécurité. Il aurait pu ouvrir n’importe quelle serrure mais il a cassé une vitre.
Stottlemeyer : Oui, il l’a fait parce qu’il n’est pas stupide. Il sait qu’on sait qu’il peut ouvrir des serrures. Alors, il a essayé de nous tromper.
Monk : Non, ce n’est pas très logique tout ça.
Stottlemeyer : Est-ce que tout doit être toujours logique, Monk ?
Monk : Et bien, oui en quelque sorte.
EXTÉRIEUR – Devant la maison de Grayson – Journée
Lawrence Grayson : (Promenant son chien.) Vous avez vu, ils sont chez moi en train de tout mettre en l’air en ce moment.
Monica Waters : (En train de faire du jardinage.) Ce n’est pas mon problème.
Lawrence Grayson : Si, c’est devenu votre problème quand vous avez construit ce truc-là.
Monica Waters : (Se retournant.) Qu’est-ce que vous avez contre mon garage ? (Adrien sort de la maison et écoute la conversation.) C’est terminé, d’accord vous avez perdu le procès.
Lawrence Grayson : (En criant.) Un garage ? Ce n’est pas un garage c’est un centre commercial.
Monica Waters : (Se levant, elle va vers Grayson.) Oh, je vous en prie.
Lawrence Grayson : Vous savez que c’est une extension, et vous savez aussi qu’il y a des règles qu’il faut respecter. (Il continue de parler alors qu’une discussion s’engage entre Sharona et Randy.)
Sharona : C’est sa voisine ?
Disher : Monica Waters, elle dirige une agence de voyages à Westbrook.
Monica Waters : Vous savez, vous êtes comme un vieux disque rayé, vous répétez les choses encore et encore.
Lawrence Grayson : Je vois que ce garage a sa propre adresse, on pourrait y faire emménager toute une famille tellement il est grand.
Monica Waters : Mais qui êtes-vous pour me donner des cours sur le respect des lois.
Lawrence Grayson : Pardon ?
Monica Waters : (Pendant qu’Adrien écoute la conversation en descendant les marches.) Quand on a un chien comme le vôtre qui est une menace permanente, il n’est jamais tenu en laisse. (Il aboi.) Tous les enfants du quartier ont peur de lui et ils s’enfuient dès qu’ils le voient.
Lawrence Grayson : Non, je vous interdis de dire ça.
Monica Waters : Quoi ?
Lawrence Grayson : Ce chien est un animal de concours, il n’est pas méchant, il a du tempérament. (Il se met à grogner.)
Monica Waters : Bien sûr, j’essaierai de m’en souvenir le jour où je devrai retirer ma jambe de sa gueule.
Monk : Excusez-moi, ce n’est pas un chien de concours.
Lawrence Grayson : Qu’est-ce que vous dites ?
Monk : Un chien de concours doit être un animal de pure race et ce n’est pas un pur rottweiler. Cela se voit à ses pattes, elles sont… (intéressé par Monica) trop volumineuses.
Lawrence Grayson : Ses pattes sont trop volumineuses ?
Monk : Exactement. (Il semble tomber sous le charme de la femme.)
Monica Waters : Mon héros.
Disher : (Rompant le silence.) Très bien, monsieur Grayson, si on allait faire cette petite balade.
Lawrence Grayson : Quand vous aurez le temps, je vous donnerai un cours sur les rottweilers, à vous et à votre petit copain. Pas un pur race, allez viens Sherman allons nous en. (Partant avec le chien.) Ils y connaissent rien.
Monica Waters : Oui c’est ça. (Elle dépose ses outils et s’en va.)
Disher : (Voyant Adrien regarder vers Monica partir.) Vous venez, Monk ?
Monk : Hein, je crois que je vais aller regarder ce garage. (Elle met une fleur dans un peau.)
Sharona : Est-ce que ça va ?
Monk : (Faisant oui de la tête.) Hmm, hmm.
Sharona : Tu sais à qui elle ressemble de façon étrange ? À Trudy.
Monk : Tu crois ?
Sharona : Hmm, hmm.
Des voitures de police passent devant la maison de Monica alors qu’Adrien tente de chercher quelque chose autour du garage.
Monica Waters : Qu’est-ce qu’il fait ?
Sharona : Oh, c’est rien, c’est un truc à lui.
Monk : Quand a-t-il été construit ?
Monica Waters : Eh bien, c’était il y a deux ans.
Monk : (Les rejoignant.) À peu près à l’époque où votre mari est parti.
Monica Waters : (Étonnée.) Comment le savez-vous ?
Monk : Le pachysandra sous le panier de basket doit avoir environ deux ans.
Monica Waters : Ça alors, ça fait deux fois que vous m’impressionnez, c’est un record. Je suis Monica, Monica Waters. (Adrien lui serre la main et Sharona cherche une lingette.) Et vous, vous êtes ?
Monk : Heu moi ? (Il hésite à dire qui il est.)
Sharona : Monk.
Monk : Je, je, je m’appelle Monk, Adrien Monk. (Il prend la lingette que lui a tendue Sharona et s’essuie.)
Monica Waters : Enchantée.
Monk : (Toujours en se nettoyant les mains.) Oh c’est… je suis… est-ce que je peux jeter un coup d’œil dans le garage ?
Monica Waters : Oui bien sûr, vous aurez besoin de ça. (Elle lui donne les clés qu’il prend avec la lingette.)
Monk : Merci.
Monica Waters : Il est lieutenant de police ?
Sharona : Heu Monk n’est que consultant privé.
Monica Waters : Est-ce qu’il est marié ?
Sharona : Non.
Monica Waters : (Touchant son annulaire gauche.) Il porte une alliance pourtant.
Sharona : En fait, il pense beaucoup à sa femme. Il se trouve qu’elle est morte il y a quatre ans.
Monica Waters : Il est hypocondriaque ?
Sharona : Oui.
Monica Waters : Et il souffre de troubles obsessionnelles du comportement ?
Sharona : Comment savez-vous tout ça ?
Monk : (En criant.) Oh mon Dieu !
Sharona : Quoi ?
Monk : (En regardant l’intérieur du garage.) Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu.
Sharona : (Accourant.) Qu’est-ce qu’il se passe ?
Monk : C’est parfait, d’une propreté irréprochable. Tous les secteurs sont divisés en différentes sections. (Sharona se met à soupirer de dépit.) Jardinage, automobile, il y a même des étiquettes pour indiquer la place de chaque chose.
Monica Waters : Mon mari était un homme très organisé, j’ai fini par devenir comme lui.
Monk : Attendez, attendez. (Il voit une raquette mal positionnée.) Permettez ?
Monica Waters : Allez-y. (Adrien remet bien une raquette bleue au bon endroit.)
Monk : C’est mieux ainsi. Puis-je dire quelque chose ? Si j’ai la chance d’avoir un garage, je voudrais qu’il soit tout à fait ainsi.
Monica Waters : C’est gentil. Est-ce que vous désirez voir autre chose ?
Monk : Non, non pas, pas vraiment. (Il redonne la clé à Monica.)
Monica Waters : Très bien alors, j’ai été ravie de vous rencontrer, monsieur Monk.
Monk : Euh, ceci étant dit dans un avenir proche, il est possible que j’ai encore quelques questions.
Monica Waters : D’accord, alors comment fait-on ? Vous voulez que je me présente au commissariat ?
Monk : En fait non, je n’ai pas de bureau pour vous recevoir. On peut prendre un café ou…
Monica Waters : Ou ?
Monk : Ou alors est-ce que vous dînez ?
Monica Waters : Oui, en général je dîne tous les soirs.
Monk : Je dîne le soir ?
Sharona : Oui, tu dînes tous les soirs.
Monk : Si on allait dîner tous les deux ?
Monica Waters : Est-ce qu’il s’agit d’un rendez-vous ?
Sharona : (Après que Monica soit partie.) Rrrr, un rendez-vous ? (Adrien se met à sourire.)
INTÉRIEUR – Dans un restaurant – Soirée
Un serveur passe avec des plats à la main et Adrien se tourne vers la salle avec Monica en face de lui.
Monk : Je ne reconnais plus cet endroit. Il, il a vraiment changé.
Monica Waters : Vous êtes déjà venu manger ici ?
Monk : Oui, nous y venions très souvent.
Monica Waters : Vous et votre femme ?
Monk : Oui, c’est très différent. (Montrant avec son index une partie du restaurant) Ce tableau était posé de l’autre côté et je pense que le poivrier et la salière sont nouveaux.
Monica Waters : Et c’est tout ?
Monk : (Touchant la nappe.) Oui, oui c’est tout.
Monica Waters : Vous détestez que les choses changent.
Monk : Je, je n’ai aucun problème avec les changements, je n’aime pas être là quand ils se produisent.
Monica Waters : Ah.
Vickie : (Arrivant à la table d’Adrien et Monica.) Bonsoir, je suis Vickie.
Monk : Bonsoir Vickie, je suis Adrien Monk et voici Monica Waters.
Vickie : Enchantée.
Monk : Je prendrai une salade César et un café, s’il vous plaît.
Vickie : Entendu.
Monk : Moi, je prendrai du veau.
Vickie : D’accord.
Monk : Eh, euh, non laissez tomber. Attendez, est-ce que je pourrais avoir deux plats séparés avec des pommes de terre et des légumes.
Vickie : Vous voulez le tout dans des assiettes séparées, c’est ça ?
Monk : S’il vous plaît, Vickie.
Vickie : Entendu. (Elle s’en va.)
Monica Waters : Vous détestez que les aliments se touchent ?
Monk : La plupart des gens n’aiment pas que les aliments se touchent. Je crois qu’ils refusent de l’admettre.
Monica Waters : (En rigolant.) Oui et je parie que vous avez vos propres couverts.
Monk : (En rigolant à son tour.) Non, OK, je ne suis pas un fanatique.
Monica Waters : (Alors qu’Adrien nettoie les couverts.) Alors, vous m’aviez dit que vous avez quelques questions.
Monk : J’ai peut-être un peu trop exagéré.
Monica Waters : Alors, combien en avez-vous ?
Monk : Aucune, je n’en ai aucune.
Monica Waters : Vous n’avez pas de questions à me poser au sujet de mon épouvantable voisin ?
Monk : Non, non je ne crois pas qu’il l’est tué, je, je ne crois pas au mobile.
Monica Waters : Alors dans ce cas, qu’est-ce qu’on est venu faire ici monsieur Monk ?
Monk : (Hésitant.) Je ne sais pas encore.
Monica Waters : D’accord, alors j’aurais quelques questions à vous poser. Voilà, Sharona m’a dit qu’après la mort de votre femme, vous êtes resté cloîtré chez vous.
Monk : Ce n’est pas vrai, en réalité je suis sorti acheter le journal au moins deux fois.
Monica Waters : Et aujourd’hui, vous êtes un lieutenant de police reconnu.
Monk : Oh, loin d’être célèbre. (Il boit son verre.)
Monica Waters : Pourtant, les autres policiers vous respectent et vous avez la confiance du maire, qui fait appel à vous pour les affaires un peu délicates. Comment avez-vous fait ?
Monk : Le capitaine Stottlemeyer était inquiet pour moi alors, il a engagé une infirmière pour prendre soin de moi. Elle est arrivée un jour et elle n’est jamais repartie.
Monica Waters : Vous avez eu la chance de trouver la bonne personne. Ça doit avoir un côté rassurant, n’est-ce pas ?
Monk : Combien de temps avez-vous été mariée ?
Monica Waters : (Regardant devant elle.) Oh, regardez, un juke-box. (Elle se lève et va vers celui-ci pour mettre une pièce de monnaie.)
Monk : Le D-7. (En effet, elle tape sur D-7. Il se tourne vers elle et la voit sourire mais à la place, il se projette l’image de Trudy. Il se met à sourire.)
INTÉRIEUR – Dans une église – Journée
Les gens s’installent dans l’église alors qu’Adrien et Sharona arrivent et se mettent au fond. Un homme âgé en fauteuil roulant arrive également avec une infirmière.
Sharona : Alors, c’était comment hier soir ?
Monk : Bien.
Sharona : De quoi vous avez parlé ?
Monk : On a principalement parlé de moi. Elle, elle n’a pas arrêté de me questionner.
Sharona : Ah oui, vraiment ?
Monk : (Se tournant vers Sharona.) Oui. Oui, on dirait bien qu’elle s’intéresse à moi.
Shraona : Ah bon, d’accord.
Monk : Serait-il impossible qu’un jour une femme comme elle puisse s’intéresser à moi ? (Voyant qu’elle regarde sur le côté.) Sharona.
Sharona : Je réfléchis.
Lawrence Grayson : (Entrant dans l’église.) Bonjour.
Sharona : C’est ce que j’appelle du culot. Il assassine un homme et il se présente aux funérailles.
Monk : Non, je suis sûr qu’il n’a assassiné personne. Tu as vu la bague qu’il au doigt ? Il était dans les bérets verts.
Sharona : Et alors ?
Monk : Tu as vu le lieu du crime, c’était la pagaille. Il y a eu une bagarre qui a duré au moins trois minutes. Comment un homme de 65 ans aurait-il pu réussir à tenir aussi longtemps dans une bagarre contre un béret vert ?
Sharona : Il voulait rester en vie.
Homme 1 : Bonjour à tous, je vous remercie d’être venus. Nous sommes tous réunis ici en ce triste jour afin de rendre un dernier hommage à notre cher ami disparu, Lou Pratt. (L’homme au fauteuil roulant se met à tousser et se trouve derrière Adrien qui se penche.) Il nous est difficile d’admettre qu’un homme qui a voué sa vie au respect de la loi, nous ait été enlevé d’une façon aussi injuste et aussi cruelle. Euh, quelle ironie. (L’homme continue de tousser.) Nous avons du mal à le comprendre. Quoi qu’il en soit, toutes les personnes qui ont eu la chance de connaître ce merveilleux avocat, sérieux et obstiné, connaissait également un de ces secrets les mieux gardés. Cet homme avait un cœur tendre. (Adrien supporte de moins en moins l’homme qui n’arrête pas de tousser malgré l’infirmière qui se trouve près de lui.) C’est pourquoi beaucoup d’entre vous sont ici aujourd’hui. On dit adieu à un homme qui a toujours été là, pour nous. En tant qu’avocat, Lou Pratt était un homme qui montrait toujours où était votre place.
Sharona : (En se tournant vers un homme derrière lui.) Excusez-moi, je peux vous aider ?
Thomas Katterskill : Non, merci, ça va aller.
Homme 1 : La plupart d’entre vous préférerait être avec lui plutôt que contre lui. (Adrien touche son cou.)
Monk : (Énervé, il se tourne vers l’homme âgé.) Monsieur, s’il vous plaît, trop c’est trop ça suffit ! (Pendant que l’homme se met à pencher sa tête, certainement inconscient.) Oh, merci seigneur.
Homme 1 : Lou, c’était sa vision en ce qui concerne les compromis.
Monk : Tu as vu ça, il est vraiment incroyable ce type. À se décrocher les poumons.
Infirmière : (Se mettant à côté de lui.) Monsieur, répondez-moi.
Monk : Chacun a ses limites, j’avais atteint les miennes. Je n’ai pas pu m’en empêcher. (L’infirmière sort l’homme.)
Sharona : (Pendant que l’homme s’écroule au sol.) Tu as vu comment tu as été autoritaire.
Monk : J’avoue que ça m’a fait le plus grand bien.
Homme 2 : Tenez-le. Allongez-le, appelez un médecin.
Femme : Faites venir une ambulance. (Adrien se tourne alors que l’homme au pupitre s’est arrêté de parler.)
EXTÉRIEUR – Près d’une église – Journée
Ambulancier : Attention, prêt, on y va. (L’homme qui est mort est transporté dans une ambulance.)
Thomas Katterskill : (Vers Adrien et Sharona.) Dites, vous, vous devriez avoir honte.
Monk : C’est le cas, à longueur de journée.
Thomas Katterskill : Vous savez quel jour on sera demain ?
Monk : Jeudi.
Thomas Katterskill : Demain, c’est l’anniversaire de mon oncle. Il aurait dû avoir quatre-vingt-dix ans.
Sharona : Mais enfin, il ne voulait pas le tuer.
Monk : Il m’envoyait ses miasmes dans le cou.
Thomas Katterskill : Mon oncle était mon héros. (Il s’en va.)
Monk : Enfin, c’est vrai, je sentais ses miasmes venir s’écraser sur ma nuque. (Une voiture arrive près d’eux.)
Stottlemeyer : (Sortant de la voiture.) Monk, où est Grayson ?
Monk : Toujours à l’intérieur.
Sharona : Monk pense que ce n’est pas lui.
Stottlemeyer : Ah bon ? Alors ceci va vous intéresser. Grayson s’est procuré des couteaux sur Internet et l’un d’eux peut être l’arme du crime.
Monk : Des millions de personnes achètent des couteaux sur Internet. Et nous savons que Grayson collectionne des armes.
Stottlemeyer : Qu’avez-vous à dire ? « Il y a un truc qui cloche, ce n’est pas très logique capitaine ». Hein, c’est ça ? Vous n’avez rien Monk. (Ce dernier veut dire quelque chose mais s’abstient.) Grayson est notre homme, je vous mets ma paye sur la table.
Sharona : Ah.
Monk : J’ai besoin de prendre une douche.
EXTÉRIEUR – Près de la maison de Grayson – Soirée
Lawrence Grayson sort de sa maison et appelle son chien.
Lawrence Grayson : Bon, Sherman, tu rentres dépêche-toi. (Il utilise une lampe.) Sherman. Viens pépère, dépêche-toi, on rentre. Sherman. (Pendant qu’il est en train d’aboyer.) Ah non, Sherman. Mais où t’es ? Viens là, viens pépère. (Le garage de Monica est ouvert.) Ben, qu’est-ce que tu fais dans ce garage ? (Sherman se met à grogner.) Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu grognes ? Sherman, qu’est-ce que tu fais là ? (Sherman n’arrête pas d’aboyer alors que quelqu’un entre dans le garage muni d’une pelle.) Mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? (Grayson se prend un coup de pelle et Sherman continue d’aboyer.)
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre - Nuit
Adrien dort les poings fermés lorsqu’une femme l’interpelle avec du blanc autour d’elle.
Trudy Monk : Adrien, Adrien. (Il se met à ouvrir les yeux.)
Monk : Salut.
Trudy Monk : Salut, toi ça va ? Tu as bien dormi ? (Il fait non de la tête.) Tu sais, je ne trouve pas du tout qu’elle me ressemble.
Monk : Je sais, c’est exactement ce que j’ai dit.
Trudy Monk : Est-ce que tu as une attirance pour elle ?
Monk : Bien sûr que non.
Trudy Monk : Si c’est le cas, ce n’est pas grave. Tu n’es qu’un humain.
Monk : Je n’ai pas d’attirance pour elle.
Trudy Monk : Tu sais Monk, tu es à la fois le plus grand enquêteur du monde et le pire des menteurs qui soient.
Monica Waters : (Au téléphone.) Allô ? Vous êtes là ?
Trudy Monk : Adrien, si tu es là…
Monica Waters : …Répondez-moi s’il vous plaît. Monsieur Monk, allô ? (Il se réveille et la femme a disparu.) Où êtes-vous, si vous êtes là répondez, je vous en prie.
Monk : (Prenant le téléphone.) Allô ?
Monica Waters : Ah, Dieu soit loué.
Monk : Monica ?
Monica Waters : Grayson est mort.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Nuit
Monica Waters : Il était dans mon garage et je l’ai, je l’ai trouvé mort.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre - Nuit
Monica Waters : Je ne savais pas qui appelé.
Monk : Vous avez eu raison, vous avez eu raison.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Nuit
Monica Waters : Les policiers m’interrogent depuis une heure et demie. Adrien, qu’est-ce qu’il se passe ? Qui a tué Grayson ?
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre - Nuit
Monk : Je n’en sais rien.
Monica Waters : (Au téléphone.) Ils pensent que je suis impliquée.
Monk : Il vous faut un avocat ?
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Nuit
Monica Waters : J’ai déjà un avocat, j’ai besoin d’un ami.
EXTÉRIEUR – Devant le garage – Journée
Stottlemeyer : (Voyant arriver Sharona et Adrien en voiture devant la maison.) Vous avez une explication ?
Disher : Elle l’a dû appelé depuis le commissariat.
Stottlemeyer : Ce gars-là est pire qu’un virus. (Il s’approche de Sharona et Adrien, accompagnés par Monica.) Madame, si vous me le permettez, merci. (Elle s’en va.)
Monk : Ça va aller. Capitaine.
Stottlemeyer : Comment va votre amie ?
Monk : Bah, elle est perturbée.
Stottlemeyer : (Ils s’avancent tous les trois vers le garage où se trouve Randy.) Ça ne m’étonne pas. Bon, c’en est fini de Grayson, il n’est plus notre suspect. Mais je pense qu’on est dans le bon quartier.
Monk : Ah, ah.
Disher : Quelqu’un s’est servi de son chien pour l’attirer ici.
Stottlemeyer : L’arme du crime, il a été frappé par derrière.
Monk : (S’accroupissant devant la pelle.) Des empreintes ?
Disher : Non, aucune sur la pelle et aucune sur le collier du chien, l’agresseur devait porter des gants. (Adrien remet droit une raquette et Randy l’a vu.) Non, ne touchez à rien merci.
Stottlemeyer : Vous avez une idée, Monk ? Moi, j’en ai quelques-unes. La plupart implique votre petite amie.
Monk : Non, elle n’est pas…
Stottlemeyer : (Le coupant.) Cette femme avait un mobile, ils se querellaient depuis des années.
Disher : Ils se menaçaient l’un et l’autre.
Stottlemeyer : Aujourd’hui, on le retrouve mort dans son garage, Grayson est mort, son avocat est mort ainsi que la secrétaire de l’avocat, ça fait beaucoup de morts.
Monk : Cet éclairage, avec un détecteur de mouvements, il a été détruit.
Stottlemeyer : Oui, sûrement avec la pelle, notre tueur préfère travailler dans le noir.
Monk : Ben, il lui suffisait de l’éteindre. Non, le tueur ignorait où était l’interrupteur. Tout ça, parce qu’il ne connaissait pas ce garage.
Stottlemeyer : Ou alors, elle est venue attendre Grayson près de l’éclairage, il s’est allumé, elle a eu peur et alors, elle l’a cassé d’un coup de pelle. C’est possible Monk. C’est possible Monk ?
Monk : Ouais, c’est possible.
Stottlemeyer : Alors, voilà la situation, votre amie nommée Monica Waters est soupçonnée d’avoir commis trois meurtres.
Monk : Oh, non, non, non.
Stottlemeyer : Je vous dis que si, vous n’êtes pas du tout objectif, vous êtes trop proche d’elle. Vous êtes, vous êtes complètement aveuglé.
Monk : Ah, non je suis sûr que…
Stottlemeyer : Adrien, écoutez-moi. Elle n’est pas Trudy. (Se dirigeant vers Monica.) Madame Waters, votre garage est le lieu d’un crime, vous ne pouvez plus y entrer, c’est compris ?
Monica Waters : Oui.
Stottlemeyer : Vous ne comptez pas quitter la ville ?
Monica Waters : Non.
Stottlemeyer : Tant mieux.
Monica Waters : Adrien, mais qu’est-ce qu’il y a ? Est-ce que la police me suspecte ?
Monk : Ils ne font, ils ne font que leur travail.
Monica Waters : Je n’arrive pas à croire ce qu’il se passe, il se peut que le tueur rôde dans le coin et que je sois la suivante. Et ils veulent que je reste toute seule ici. Mais comment est-ce que je peux faire ?
Monk : Si vous voulez, je resterais ici cette nuit.
Monica Waters : Vous feriez ça ?
Monk : (Se tournant vers Sharona.) Est-ce que je peux dormir ici ?
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre – Soirée
Monk : (Faisant sa valise.) Le kit de premiers secours, (en mettant un sac en plastique) et les brosses à dents. Brosses à dents de remplacement et têtes de rechange pour les brosses à dents de remplacement.
Sharona : Je ne viendrai pas te récupérer au milieu de la nuit.
Monk : Tu n’auras pas à venir me récupérer, je ne suis pas un enfant, Sharona. Oh, je ne trouve pas mon pyjama. (Sharona lance le plastique sur la valise.) En douceur. (Il la referme. Il souffle et en prend une autre qui se trouve au sol et l’ouvre.)
Sharona : (Se retournant.) Adrien, elle ne me fait pas bonne impression.
Monk : (N’écoutant pas.) Des sous-vêtements, quatre ça devrait être suffisant. (Il met les sacs dans la valise.)
Sharona : Je pense qu’elle est dangereuse.
Monk : Je pense que tu es jalouse.
Sharona : Non, je ne suis pas du tout jalouse. Seulement j’ai peur, trois personnes ont été tuées.
Monk : Le seul danger qui me menace ce soir c’est de me retrouver à court de talc. Oh, où est mon talc ?
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Soirée
Sharona dépose Adrien avec ses deux valises devant la maison de Monica et s’en va. Il la regarde partir lorsque Monica sort de chez elle pour le voir.
Monica Waters : Bonsoir, entrez Adrien.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Monica Waters – Soirée
Monica Waters : (Montrant les lieux à Adrien.) Ma chambre est au bout du couloir et je vous ai installé ici.
Monk : Au bout du couloir ? (Arrivant dans la pièce.) Waouh, bon sang, quel endroit superbe.
Monica Waters : C’est le bureau de Derrick. Enfin, c’était le bureau de Derrick. (Adrien pose ses valises.)
Monk : Des lingettes imbibées, vous n’étiez pas obligée.
Monica Waters : Alors, ça vous convient ?
Monk : Vous voulez rire, je ne vais plus partir d’ici. Enfin, je veux dire, euh…
Monica Waters : C’est un canapé convertible et j’ai changé les draps.
Monk : Oh, j’ai apporté mes draps. (Il montre sa valise.)
Monica Waters : Adrien, j’ai des draps vous savez.
Monk : Dans la mesure où j’ai apporté les miens autant que je m’en serve, n’est-ce pas ? C’est, ce n’est pas très grave. Euh, la seule chose dont j’ai besoin c’est une taie d’oreiller.
Monica Waters : (Tirant un tiroir.) Vous pouvez vous servir.
Monk : Il y en a un paquet là-dedans.
Monica Waters : Derrick ne les utilisait jamais deux fois.
Monk : C’est sûrement difficile de vivre avec une personne comme ça ?
Monica Waters : En effet, enfin je veux dire non, non. (Elle prend deux paquets de taie, elle les lui tend mais ne les prends pas.) Je vous les pose là-dessus. (Elle ferme le tiroir.) On va dîner, j’espère que vous avez faim.
Monk : Ah oui, d’abord je voudrais. (Il pose ses valises au sol.) Je, je, j’arrive tout de suite, je voudrais juste me rafraîchir un peu.
Monica Waters : Entendu. (Elle s’en va tandis qu’Adrien entre dans la pièce et allume la lumière.)
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Soirée
Disher : (Se rendant dans la salle de repos avec un dossier à la main.) Capitaine, capitaine regardez ça.
Stottlemeyer : Vous avez de la monnaie ?
Disher : Derrick Waters, l’ex-mari de Monica…
Stottlemeyer : Donnez-moi une pièce. (Randy le lui donne.)
Disher : Ses cartes de crédit n’ont jamais été annulées. Il a fait son dernier achat le 11 mars. Ensuite, il a disparu.
Stottlemeyer : Le 11 mars ? Quand a débuté la construction du garage ?
Disher : (Regardant dans le dossier.) Le 14 mars de la même année.
Stottlemeyer : (Réfléchissant, une bouteille d’eau à la main.) Nom d’un chien, il est sous le garage.
Disher : On appelle Monk ?
Stottlemeyer : Non, il apprendra la nouvelle par la presse. (Il s’en va.)
Disher : Peut-être qu’on devrait l’appeler.
Stottlemeyer : Pourquoi ?
Disher : Je viens de discuter avec Sharona, il est là-bas.
Stottlemeyer : Il est où ?
INTÉRIEUR – Dans la maison de Monica Waters – Soirée
Adrien sort de la pièce et regarde ses cheveux. Il met sa veste sur l’épaule et rejoint la salle à manger.
Monk : Monica ? Monica ?
Monica Waters : Ah, vous voilà enfin.
Monk : (En se retournant.) Ah, on dîne ?
Monica Waters : Est-ce que ça va ?
Monk : Très bien, allons-y. (Il met sa veste sur la chaise et s’assoit.)
Monica Waters : Adrien, vous venez de passer deux heures dans la salle de bains.
Monk : Alors là, vous m’étonnez.
Monica Waters : (S’asseyant à son tour.) Il est 21 heures 30.
Monk : (Se répétant.) Alors là, vous m’étonnez.
Monica Waters : (Montrant la montre.) J’ai frappé à votre porte à cinq reprises.
Monk : Sérieux ?
Monica Waters : Vous répondiez « une minute »
Monk : J’ai dit ça ?
Monica Waters : Vous récitiez les paroles d’une vieille chanson.
Monk : Vraiment ? Je dois sûrement être un peu nerveux.
Monica Waters : Ensuite pendant vingt minutes, vous vous êtes gargarisé ou quelque chose comme ça.
Monk : Je suis désolé.
Monica Waters : Je vais aller nous servir un verre de vin, il a eu le temps de s’aérer. (Elle se lève et s’en va. Pendant ce temps, son téléphone se met à sonner. Il répond pendant qu’elle lui sert du vin.)
Monk : Allô ?
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Soirée
Stottlemeyer : Monk, c’est moi, sortez de là.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Monica Waters – Soirée
Monk : Quoi ?
Stottlemeyer : (Au téléphone.) Écoutez-moi, cette femme est une tueuse, (elle sert le vin) vous êtes en danger, quittez cette maison.
Il prend le verre de vin en souriant sans montrer son inquiétude.
Monk : Qu’est-ce que vous racontez ?
Stottlemeyer : Je vous dis qu’elle est très dangereuse, vous devez partir.
Monica Waters : Qui est-ce ?
Monk : Sharona.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Soirée
Stottlemeyer : Elle est à côté de vous ? (Adrien se met à rigoler.)
INTÉRIEUR – Dans la maison de Monica Waters – Soirée
Monk : (Continuant à rigoler.) Oui, c’est exact.
Stottlemeyer : Écoutez-moi.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Soirée
Stottlemeyer : Bon, son mari a disparu de la circulation il y a deux ans et trois jours après, elle faisait construire le garage.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Monica Waters – Soirée
Stottlemeyer : (Au téléphone ; pendant que Monica se verse un verre de vin.) Monk, elle l’a tué et l’a enterré le corps sous le garage. Je vais demander au juge l’autorisation de déterrer dès demain matin. (Elle lui sourit.)
Monk : Ah oui, je serai bien entendu, je ne raterai ça pour rien au monde.
Stottlemeyer : Pour l’instant allez vous-en, d’accord ? (Il raccroche.)
Monk : Bonsoir. (Il raccroche à son tour.) C’était Sharona, la classe de théâtre de son fils joue une pièce.
Monica Waters : Il joue quelle pièce ?
Monk : Gandhi.
Monica Waters : Gandhi, c’est une pièce ?
Monk : Je crois savoir qu’ils ont ajouté quelques chansons. Vous voulez venir ?
Monica Waters : Oh, j’aurai sans doute mal à la tête ce jour-là, désolé. À notre amitié. (Ils mettent verre contre verre. Ils boivent tout doucement mais Adrien le fait à contrecœur.) J’ai gardé le repas au chaud, je vais le chercher. (Elle se lève et s’en va dans la cuisine. Adrien sent le vin et regarde s’il n’y a pas de poison dedans. Elle coupe du pain et tend le couteau vers Adrien.) Est-ce que ça va ?
Monk : Oui, c’est pa.. parfait.
Monica Waters : J’adore cette vaisselle, elle appartenait à ma grand-mère. Quand j’avais quatre ans, elle m’a dit que j’en hériterai après sa mort. (En rigolant.) J’ai dit que j’étais impatiente. (Ils se mettent à rigoler et Adrien, ne voulant pas manger, continue à ricaner sans s’arrêter. Il essaie de mettre la salade devant la bouche mais ne veut pas le faire. Il ricane toujours, ce qui a l’air d’agacer Monica.) Vous ne mangez rien.
Monk : Oh, j’ai, j’ai mangé dans la salle de bains. J’avais des bonbons.
Monica Waters : Goûtez ma salade, j’ai préparé la sauce moi-même.
Monk : D’accord. (Il regarde le vin et la nourriture qui se trouve devant lui. Il se penche, met de la salade puis l’enlève avec le couteau et fait semblant d’en manger.) Hmm, hmm, délicieuse.
Monica Waters : Vous n’y avez pas goûté.
Monk : (À peine la bouche ouverte.) Bien sûr que si, elle est délicieuse.
Monica Waters : Non, vous trichez, ouvrez votre bouche et montrez-moi. (Il ouvre à peine la bouche et elle ne voit rien.)
Monk : D’accord, je vous promets de ne pas me mettre en colère mais dites-moi la vérité. Est-ce que vous essayez de me tuer ?
Monica Waters : Quoi ?
Monk : Si c’est le cas, ce n’est pas grave. Je veux juste le savoir. (Levant l’assiette pour lui montrer.) C’est empoisonné ?
Monica Waters : Vous croyez que j’ai envie de vous tuer ?
Monk : C’est bon, il est sous le garage, n’est-ce pas ?
Monica Waters : Qui ça ?
Monk : Votre ex-mari, vous l’avez enterré sous le garage.
Monica Waters : Comment pouvez-vous dire ça ?
Monk : Tout le monde le dit.
Monica Waters : (En soufflant.) Bien, mon mari Derrick est schizophrène. Il y a deux ans, il a fait une grosse dépression. Aujourd’hui, il est dans un institut privé. On a voulu le garder secret, il ne veut pas que sa famille soit au courant.
Monk : (Comprenant.) Oh mon Dieu. Il est à Zurich, n’est-ce pas ? À la clinique Breinnhoff.
Monica Waters : Comment le savez-vous ?
Monk : C’est le meilleur hôpital au monde pour les troubles psychologiques, moi-même j’ai failli y aller mais j’ai peur de l’avion.
Monica Waters : Oh.
Monk : Puis vous avez des savonnettes de divers hôtels de Zurich. J’ai cru que vous alliez en vacances là-bas pour faire du ski mais… (Ils entendent du bruit et vont voir ce qu’il se passe.)
EXTÉRIEUR – Devant la maison de Monica - Soirée
Monk : Qui est-là ? Qui êtes-vous ? Je suis armé. (Il a dans la main un briquet et une petite bombe.)
Stottlemeyer : Ça m’étonnerait, Monk. (Monica soupire de soulagement.)
Monk : Capitaine, capitaine, écoutez. Vous ne devez pas faire ça.
Stottlemeyer : C’est quoi, une bombe lacrymogène ?
Monk : Attendez, laissez-moi, non. (Le capitaine le désarme.) Vous ne devez pas faire ça. Attendez.
Stottlemeyer : (Le mettant en face d’un policier.) Tenez-le, Charley. (Il se tourne vers Monica.)
Monk : Non.
Stottlemeyer : S’il vous plaît, madame, nous allons bientôt recevoir le mandat nous autorisant à creuser le sol de votre garage.
Monica Waters : Pourquoi ?
Stottlemeyer : Je pense que vous savez pourquoi.
Monk : Capitaine, avant que vous n’alliez plus loin, Derrick Waters n’est pas enterré sous ce garage. (Leland se tourne vers lui.) Il est à Zurich depuis deux ans dans une clinique psychiatrique.
Stottlemeyer : À Zurich ?
Monica Waters : Oui, il vous suffit d’appeler si vous voulez vérifier.
Stottlemeyer : À Zurich ? (Se retournant vers Adrien.) Vous êtes sûr ? (Voyant qu’Adrien a été libéré.) Mais qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Monk : Eh bien, on part à zéro.
INTÉRIEUR – Dans les bureaux de Lou Pratt – Soirée
Monk : (Alors qu’un policier lui ait ouvert la porte.) Merci, merci, merci beaucoup. Bienvenue au point de départ.
Sharona : Qu’est-ce qu’on vient faire ici, je sais que tu me l’as dit mais je n’ai pas écouté.
Monk : D’accord, alors une dernière fois, revenons au dossier brûlé.
Sharona : Quoi ?
Monk : Le dossier de Grayson que le type a brûlé.
Sharona : Ah.
Monk : (Regardant dans les tiroirs.) Seigneur, il n’a rien à voir avec le reste de l’affaire. (Il jette un œil dans les cartons.) Absolument rien à voir. En fait ce n’est qu’un leurre.
Sharona : Un leurre ?
Monk : Oui, la vraie réponse se trouve dans l’un des autres dossiers.
Sharona : Oh non, tu veux plaisanter là.
Monk : Si je plaisantais, ce serait certainement plus drôle, je te le garantis. (Il ouvre les tiroirs et Sharona fait la même chose.)
Sharona : Ah, on ne peut pas lire tous ces dossiers, chaque tiroir en contient des centaines. Ça va nous prendre une éternité.
Monk : Bon alors, allons-y.
Sharona : Écoute, nous devons réfléchir avant. Tout ça est ridicule.
Monk : (Alors que Sharona pousse le tiroir.) Attends.
Sharona : Quoi ?
Monk : Une minute. (Il en tire un autre et un autre avant de reprendre celui de Sharona. Il regarde à l’intérieur et prend un dossier qu’il pose.)
Sharona : Thomas Katterskill. Qui est-ce ?
Monk : Notre assassin. (Il s’en va.)
INTÉRIEUR – Dans une salle chez un notaire – Journée
Notaire : « À mes bien-aimés petits-enfants, je lègue 2,4 millions de dollars qu’ils devront se partager. Quant au reste de ma fortune d’un total de plus de 97 millions de dollars, je la lègue à mon alma mater de l’université de Westmore. »
Femme : Quoi ?
Homme : Excusez-moi.
Notaire : « Mon alma mater de l’université de Westmore. »
Thomas Katterskill : Non, non attendez une minute, c’est une farce. Il y a sûrement une erreur. (Leland, Sharona et Adrien sont entrés dans la pièce.)
Notaire : Écoutez, je sais que ce n’est pas très orthodoxe mais…
Thomas Katterskill : (En se levant.) Non, je vous dis qu’il y a une erreur. Ça n’est pas le vrai testament, il devait tout me léguer à moi.
Monk : Comment le savez-vous ?
Thomas Katterskill : (En se retournant.) Je vous reconnais. Je vous ai vu à la cérémonie du souvenir.
Monk : (Montrant des feuilles.) Voilà le testament de votre oncle. En fait, c’est le faux testament de votre oncle mais c’est que vous espériez entendre aujourd’hui.
Thomas Katterskill : Je ne vois pas de quoi vous parlez.
Stottlemeyer : (Prenant les feuilles.) Il est daté du 4 octobre, fiston, ce qui est tout à fait impossible. Le notaire qui est censé avoir signé ce document était en croisière aux Caraïbes, le 4 octobre.
Monk : Nous étions dans la salle des classements hier. (En montrant le dossier.) Vous voyez les petites étiquettes en haut, il y en a à droite, il y en a à gauche et également au milieu. Monsieur Pratt avait une méthode. Quand il classait ses dossiers, il les alternait. Gauche, droite, milieu. C’était plus facile à lire et ils étaient tous rangés de cette façon à l’exception de celui-ci. C’est un milieu et il se trouvait juste derrière un autre milieu. Nous avons tous cru que l’assassin était venu pour brûler un dossier ou voler un dossier mais tout le monde était dans l’erreur. Ce que le meurtrier voulait c’était ajouter un dossier. (Thomas se met à ricaner.) Voilà comment ça s’est passé. Votre oncle était mourant et vous saviez qu’il vous avait déshérité. Alors, vous avez rédigé un faux testament par lequel vous héritez de tout.
FLASH-BACK
INTÉRIEUR – Dans le bureau de Lou Pratt – Soirée
Monk : (Alors que Pratt se trouve au téléphone.) Bien entendu, vous deviez tuer Lou Pratt, il était l’avocat de votre oncle et il aurait découvert la supercherie. (Thomas est prêt à s’attaquer à Lou.) Après les avoir tués, lui et son assistante, vous avez mis le faux testament dans le fichier (Thomas casse la vitre de la porte de la salle des fichiers.) mais vous ne pouviez pas vous en tenir à ça.
INTÉRIEUR – Dans une salle chez un notaire – Journée
Monk : Sinon la police se serait demandé pour quelle raison Lou Pratt avait été tué et ils auraient tout fouillé, ils auraient retourné tous les dossiers et ils auraient retrouvé le faux testament. Alors, il fallait les envoyer sur une fausse piste, n’importe laquelle ferait l’affaire.
FLASH-BACK
INTÉRIEUR – Dans la salle des fichiers – Soirée
Monk : (Pendant que Thomas prend un dossier pour le brûler.) Vous avez sorti un dossier au hasard et vous l’avez brûlé. (Il le met dans une corbeille.) Et ça a marché…
INTÉRIEUR – Dans une salle chez un notaire – Journée
Monk : …tout le monde s’est concentré sur Grayson et Monica Waters et le garage de la discorde. Mais vous m’avez entendu parler aux funérailles et là vous avez eu peur. Parce que vous saviez que j’avais de sérieux doutes concernant Grayson, alors vous avez décidé de le tuer afin nous diriger une fois encore vers une fausse piste. (Thomas se lève et se met à courir alors que Sharona se décale pour le laisser passer. Il ouvre la porte mais derrière se trouve le chien de Grayson qui aboi, reconnaissant l’assassin de son maître, il prend peur.) Ah, j’ai omis de vous dire que nous avions amené le chien de monsieur Grayson. On dirait qu’il se rappelle bien de vous. (Un policier met les menottes les mains dans le dos de Katterskill.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Sharona : (Sortant des bureaux de Pratt avec Adrien alors qu’il pleut.) Ça va aller.
Stottlemeyer : (Sortant du bâtiment.) Hey, Monk. (Ce dernier se retourne.) Toutes mes excuses.
Monk : Vous n’êtes pas obligé de dire ça.
Stottlemeyer : Si, je suis tenu de le faire, le commissaire me l’a demandé. (Il se met à marcher.)
Monica Waters : (Arrivant près du bâtiment, elle interpelle Adrien.) Adrien. (Il la rejoint.) Alors, cette fois, c’est fini. (Il hoche la tête en guise d’acquiescement.) Je sais que vous réussiriez.
Monk : Monica…
Monica Waters : Écoutez. (Commençant vec Adrien.) Je voulais vous dire….
Monk : Je voulais juste vous dire que, que je suis sincèrement désolé, croyez-le.
Monica Waters : Je, je voulais vous dire que vous êtes quelqu’un de fabuleux, un homme extraordinaire. J’ai failli tout laisser tomber mais le peu de temps que j’ai passé avec vous m’a fait me souvenir de tout ce qu’il y avait entre Derrick et moi. J’ai réalisé que je ne voulais pas le perdre. Cette semaine, je pars pour Zurich.
Monk : (Déçu.) D’accord.
Monica Waters : Mais je ne reviendrai pas avant qu’il soit totalement guéri.
Monk : L’heureux homme. (Il se met à sourire.)
Monica Waters : Préparez-vous Monk, parce que je vais vous embrasser. (Elle l’embrasse sur la bouche et s’en va. Sharona arrive derrière Adrien, lui donne une lingette, hésite mais ne souhaite pas l’utiliser alors il la lance et elle le rattrape.)