INTÉRIEUR - Dans une maison – Dans la salle de séjour – Soirée
Dans une propriété, un milliardaire et sa femme sont dans la salle de séjour.
Myra Teal : Sidney ? Où vas-tu ?
Sidney Teal : Je ne te l’ai pas dit, j’ai une conférence.
Myra Teal : (Allongée sur le canapé.) Quoi, encore une conférence ? Les gens de l’université exagèrent.
Sidney Teal : C’est pas grave, ça fait du bien. (Il l’embrasse sur la tête.)
Myra Teal : Ils oublient que tu ne leur dois rien, tu leur as donné un demi million de dollars l’an dernier.
Sidney Teal : C’est facile de signer un chèque, je rentrerai tard, j’essayerai de ne pas te réveiller.
Myra Teal : Ça ne me dérange pas.
Sidney Teal : (Passant devant une femme de ménage.) Bonsoir Maria. (Passant devant une autre femme.) Bonsoir Caroline.
Caroline : Bonne soirée, monsieur.
Sidney Teal : Madame Danvers.
EXTÉRIEUR – Devant la maison des Teal – Soirée
Chauffeur : Bonsoir, monsieur, je suis prêt.
Sidney Teal : Non, je préfère conduire ce soir.
Chauffeur : Vous prenez la Berline ?
Sidney Teal : Non, je vais prendre le 4x4.
Chauffeur : Je vais le sortir.
Sidney Teal : Merci. (Le chauffeur ferme la porte de la voiture et s’en va récupérer l’autre véhicule. Une fois sorti, Teal prend la route direction San Francisco.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Soirée
Teal se rend dans une ruelle et s’arrête. Dans sa voiture, il enlève ses lunettes et met une fausse moustache. Il sort et met une veste. Dans une sortie de cinéma, un couple marche dans la rue et se parle.
Archie Modine : Après ça, tu as peur de te prendre une douche. (La femme se met à rire.)
Teal sort de la ruelle et à une capuche sur la tête.
Femme : Alors comment tu as trouvé le film ?
Archie Modine : Au départ, je n’avais pas envie de le voir et toi, qu’en penses-tu ?
Femme : Je l’ai adoré.
Archie Modine : Je l’ai adoré moi aussi. (Teal attend dans un coin l’arrivée du couple et sort un couteau.) Hitchcock est un sacré réalisateur.
Femme : Oui, ses films n’ont pas pris une ride.
Archie Modine : (Cherchant sa voiture.) Où est-ce que j’ai garé ma voiture ?
Femme : Je crois qu’elle est là-bas.
Sidney Teal : (Arrivant devant le couple, il se met à crier.) Ton portefeuille, tout de suite ! (La femme affolée se met à hurler.)
Archie Modine : D’accord, ça va aller, on se calme.
Sidney Teal : Joue pas les héros. (L’homme sort son arme et tire sur Teal.) Qu’est-ce que tu… (Après avoir reçu plusieurs coups de feu, il s’écroule mort, la femme se met à pleurer.)
OUVERTURE
La vue montre la ville de San Francisco, Adrien est chez lui, nettoyant la fenêtre, met de l’eau chaude sur la brosse à dent dans un bocal, il se brosse les dents et s’essuie la bouche, prend une chaussette. Il passe le haut du mur à l’aspirateur, ouvre un placard où se trouvent ses costumes ainsi que ses uniformes, il en prend un mais c’est juste pour récupérer sa veste, il la met et ferme le placard. Il se nettoie les dents avec du fil dentaire. Il s’en va mais revient car un parapluie n’est pas dans le bon sens que les autres, il le remet droit et s’en va.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Soirée
Sharona se trouve dans une rue et se rend dans un distributeur automatique de billets pour voir ce qu’elle a sur son compte. Elle tente de prendre 60 dollars mais la machine ne veut pas car elle n’a pas assez de provision sur son compte.
Sharona : Provision insuffisante. (Elle s’énerve et tape dans le distributeur.)
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Soirée
Adrien est en train de regarder les documents sur la mort de Trudy. Il regarde une photo avec une loupe. Puis s’attarde sur les photos de la voiture calcinée. Il semble fatigué car il se frotte les yeux. Il met ses deux bras sur la table et pose sa tête, la lampe est renversée et elle se brise. Dans le même temps, Sharona arrive en colère.
Sharona : Est-ce que tu as une idée de la difficulté qu’il y a d’être une mère célibataire ?
Monk : (Se retournant.) Euh non.
Sharona : Ma paye de ce mois a été refusée.
Monk : La lampe, euh…
Sharona : Qu’est-ce que tu comptes faire ?
Monk : Eh bien, il va falloir que je passe le balai.
Sharona : Non, je te parle de mon chèque de salaire. Je croyais que Leo Otterman nous avait réglés.
Monk : (En se levant.) Il a signé une reconnaissance de dette, il a dit qu’il était un peu juste.
Sharona : Non, non, non, non, non, Leo Otterman n’a aucune difficulté financière. (Adrien ramasse ce qu’il reste de la lampe.) On lui a retrouvé un de ses Picasso qui vaut plus de 2 millions de dollars.
Monk : Il a dit qu’il n’avait pas de liquidité ou je ne sais quoi, il a eu un problème de rentrée d’argent.
Sharona : Adrien, on est là pour travailler, on a des clients et des charges à payer. Peut-être que l’argent ne compte pas sur la planète Monk mais j’ai un enfant qui a besoin de trois repas par jour. (Adrien arrive avec un balai et un ramasse-poussière.) Et qui tombe malade parfois. Si tu me plantes encore avec un chèque, je démissionne. (Adrien ramasse les débris au sol.) C’est très important alors je vais te le redire, la prochaine fois que la banque n’encaisse pas mon chèque, je démissionne.
Monk : (Tendant le balai à Sharona alors que le téléphone se met à sonner.) Tu peux tenir ça ? (Elle le prend et il attrape son téléphone.) Allô ?
Sharona : J’espère que c’est pour du boulot.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Soirée
Sur les lieux du crime, la police est présente, Sharona et Adrien arrivant sur place.
Policier : S’il vous plaît, messieurs dames, ne restez pas là, vous gênez, reculez non, il n’y a rien à voir, reculez.
Sharona : (Arrivant sur les lieux, elle a un dossier à la main.) Tu refuses de discuter, d’accord ? 10% d’augmentation ce n’est pas grand-chose.
Monk : Tu as raison, tu as raison, 10% ça ne justifie aucune discussion.
Sharona : Et tu ne résous rien avant qu’ils aient donné leur accord. Si tu leur dis qui est le coupable, alors on perdra tout moyen de pression.
Monk : Tu as raison, tu as raison. Capitaine. On dirait qu’un cirque s’est installé en ville.
Stottlemeyer : Ah oui, et ça ne va pas aller en s’arrangeant.
Sharona : Capitaine, Adrien veut vous voir pour parler de nos honoraires. (Des gens sont derrière la barrière de sécurité, regardant ce qu’il se passe.)
Monk : (Regardant derrière lui.) C’est lui qui a tiré ?
Stottlemeyer : Oui, Archie Modine, c’est un ancien flic, il était lieutenant adjoint à Palo Alto. (Modine est en train de discuter avec Randy qui prend des notes.) J’ai déjà vérifié ses états de service, c’était un excellent policier. Aujourd’hui, il est chef de la sécurité chez CK pharmaceutiques.
Sharona : Capitaine, à propos de nos honoraires, nous voudrions…
Monk : Sharona.
Sharona : Nous voudrions vous parler.
Monk : Sharona, s’il te plaît. Dites-moi ce qu’il en est. (Un hélicoptère survole la zone.)
Stottlemeyer : Eh bien c’est la routine, c’est la fin qui est la plus intéressante. Modine et son amie marchent en direction de sa voiture qui est garée de ce côté. Il y a un braqueur qui les attend, il est caché là, (montrant l’arrière d’une poubelle) le braqueur surgit un couteau à la main, Modine dégaine alors son arme, un calibre 38, j’ai déjà vérifié il a une autorisation et là, bang, bang, bang, trois balles dans la poitrine. (Le braqueur est allongé au sol avec une couverture sur lui.)
Monk : Écoutez, je n’ai qu’une question : dites-moi ce que je fais là.
Stottlemeyer : J’ai gardé le meilleur pour la fin. Notre braqueur c’est Sidney Teal.
Sharona : Le type des ordinateurs ?
Monk : Ah oui, alors je comprends pourquoi je suis là.
Stottlemeyer : Vous êtes chez vous. (Relevant le drap faisant apparaître le visage de Teal.) Et voilà à quoi ressemble cinq milliards de dollars.
Monk : (Accroupi devant lui tout comme Leland et Sharona.) Nom d’un chien. Qu’est-ce qu’il lui a pris de braquer des gens dans la rue ?
Stottlemeyer : (Enlevant la fausse moustache et la met dans un petit sachet.) Eh bien, si vous voulez mon avis, je pense que cela lui procurait du plaisir. Il arrive que l’argent fasse perdre la boule aux gens.
Monk : Ah oui, ah ben, ça j’en sais rien.
Stottlemeyer : Ça arrive. Enfin, voilà ma théorie, si vous avez une meilleure, je veux bien l’entendre.
Monk : Eh bien, moi, je…
Sharona : Non, non, non. Capitaine, on ne commencera à travailler qu’une fois qu’on aura parlé de nos honoraires.
Monk : Sharona, tu veux bien te taire une seconde. (Elle se relève.) Écoutez, c’est, c’est, c’est dingue.
Stottlemeyer : Oui c’est dingue, mais il y a plus dingue encore, venez. (Relevant le drap au niveau de la jambe.) Il portait des genouillères.
Monk : Des genouillères ?
Stottlemeyer : Oui et des coudières également.
Monk : Oh, il avait peut-être prévu d’aller faire un peu de roller après ?
Homme : (Parlant à Randy.) Écoutez-moi, je vous dis que je l’ai vu par là.
Disher : (Le stoppant.) Monsieur, attendez une seconde s’il vous plaît, merci. (À Archie.) Vous veniez du cinéma et vous alliez vers votre voiture.
Archie Modine : Exact, j’avais sorti mes clés et d’ailleurs je ne les retrouve plus, j’ignore ce que j’en ai fait.
Monk : (Prenant les clés au sol avec un stylo.) Excusez-moi, monsieur, sont-ce vos clés ? (Il les redonne à Modine.)
Archie Modine : (Prenant ses clés.) Oui, parfait génial merci. Merci beaucoup.
Disher : Très bien Modine, Ensuite, que s’est-il passé ?
Archie Modine : Il nous a menacés avec un couteau, il nous a dit quelque chose.
Femme de Modine : Oui, il a dit : « joue pas les héros ».
Disher : (Répétant.) « Joue pas les héros » ?
Archie Modine et sa femme : Oui. (Tout seul.) Ensuite, j’ai sorti mon pistolet et j’ai tiré à trois reprises.
Disher : Il ne devait pas se douter qu’il braquait un ancien policier.
Homme : Hey, hey, je vous ai dis que j’habitais à côté et j’ai assisté à la scène. (Montrant Archie.) C’est exactement ce qu’il s’est passé.
Archie Modine : Dites lieutenant, c’est vraiment Sidney Teal ?
Disher : J’ai bien peur que oui.
Archie Modine : Nom d’un chien.
Stottlemeyer : (Regardant le contrat que montre Sharona.) Quoi, 500 dollars par jour plus les frais, c’est ça ?
Sharona : Oui, il n’a jamais été augmenté, je trouve ça très correct.
Stottlemeyer : Je ne peux pas accordé une telle augmentation, Sharona, il faut que vous voyiez ça avec la mairie. Allez voir avec Sheldon Berger votre copain.
Monk : (De retour à côté d’elle.) Oui, oui, c’est, c’est bon on verra ça plus tard.
Femme de Modine : Je peux dire quelque chose ? Je voudrais porter plainte contre un de vos policiers.
Disher : Je vous demande pardon ?
Femme de Modine : Il y avait un policier là-bas qui a assisté à toute la scène. Après que Archie ait tiré sur ce gars, le policier s’est relevé et s’est enfui en courant.
Journliste : Vous avez vu noté son matricule ?
Femme de Modine : Comment j’aurais pu le faire ?
Journalistes : Capitaine, est-ce normal pour un policier de s’enfuir comme ça ?
Stottlemeyer : Désolé, je ne ferais aucun commentaire parce que tout ça est ridicule, d’accord ? Je ne connais aucun agent appartenant à nos services qui s’enfuirait en courant du lieu d’un crime, c’est inconcevable.
Femme de Modine : Écoutez, je sais ce que j’ai vu, je vous dis qu’il s’est enfui en courant.
Homme : Je l’ai vu aussi s’enfuir en courant.
Journaliste : Pourquoi cet agent s’est enfui en courant ?
Disher : Bon, je vais prendre votre déposition et nous allons enquêter sur ce policier.
INTÉRIEUR – Dans la voiture de Sharona – Journée
Monk : C’est limité à 60.
Sharona : Oui, je sais et je roule à 60.
Monk : Tu roules à 63, à 65 à présent.
Sharona : Pourquoi tu as refusé de discuter de l’augmentation ? J’ai été surprise de te voir t’écraser comme une tapette.
Monk : Carpette, l’expression dit « s’écraser comme une carpette ».
Sharona : Tu as téléphoné à Leo Otterman ?
Monk : Je n’ai pas pu le joindre. Le panneau dit de t’arrêter alors arrête-toi.
Sharona : Non, il n’y a personne en face. Dis-moi, tu es le meilleur enquêteur du monde et tu n’arrives pas à retrouver une personne qui te doit de l’argent.
Monk : (Entendant un drôle de bruit.) Qu’est-ce que c’est ce bruit ?
Sharona : C’est l’alternateur.
Monk : Tu devrais le faire réparer. (Elle le regarde d’un air méchant, lui faisant comprendre qu’elle ne peut pas et il sait pourquoi.) Ouais.
Sharona : D’accord, voilà le plan B. Nous allons résoudre cette affaire le plus vite possible, d’accord, un milliardaire disposait trop de temps libre et il devient cinglé.
Monk : Je n’en sais rien, tu oublies les genouillères.
Sharona : Non, non, non, on les oublie les genouillères, un milliardaire est devenu dingue et c’est tout. On s’arrange pour qu’on nous remarque, ça nous fait de la publicité ensuite j’appelle Sheldon Berger à la mairie, et je demande dix pour cent d’augmentation sur nos honoraires.
Monk : (Arrivant dans la propriété de Teal.) Ça, ça sent l’argent. Waouh.
Sharona : On n’a pas choisi le bon métier. Et il n’y a pas que nous, tout le monde est dans le même cas sauf ce type. Lui a choisi le bon créneau.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans une salle – Journée
Mira Teal : (Pendant qu’Adrien regarde une photo pendant qu’elle reste debout.) On fait construire unpavillon d’amis dans le parc. Aujourd’hui, je devais rencontrer l’architecte. Au lieu de ça, qu’est-ce que je fais ? (Se mettant à pleurer.) Je m’occupe de son enterrement.
Monk : Je sais que c’est un moment difficile, madame Teal. Nous, nous voudrions vous poser quelques questions. (Une femme de ménage se trouve derrière Adrien et Sharana.)
Sharona : Oui, la police pense que Sidney devait traverser la crise normale de la quarantaine.
Mira Teal : C’est exact, en fait ça a commencé il y a un an et demi. Tout à coup, Sidney a changé, il disait qu’il voulait essayer de nouvelles choses, des choses un peu folles comme par exemple faire de la moto, du saut à l’élastique, du parachutisme. Il voulait vivre des sensations fortes. (Pendant ce temps, Adrien regarde les photos dont une avec l’ancien président américain Bill Clinton.)
Monk : Les sensations fortes ?
Mira Teal : Ah, oui je disais toujours « j’ai épousé Batman ». Je n’aurais imaginé qu’il puisse faire une chose pareille. (Sharona regarde la peinture posée sur le chevalet alors qu’Adrien change les photos de place.) Attaquer des personnes avec un couteau. Mais qu’est-ce qu’il lui a pu passer par la tête ? (La femme de ménage regarde avec appréhension ce que fait Adrien.)
Sharona : Adrien, Adrien, ma sœur a le même tableau sur son rideau de douche.
Monk : Euh, est-ce qu’il sortait souvent enfin, seul le soir ?
Mira Teal : La police m’a posée la même question. Ces derniers temps, il a commencé à sortir tard le soir. (La femme de ménage remet bien un cadre.) Ça lui arrivait une à deux fois par semaine et il avait toujours d’excellentes excuses. (Adrien le remet en place.) Je me sens ridicule, vraiment.
Monk : Mais pourquoi croyez-vous qu’il portait des genouillères pour sortir la nuit dernière ?
Mira Teal : Je n’en ai aucune idée. Je, oh, je suis désolée, excusez-moi, je dois être horrible. (Elle met ses mains sur ses yeux pour les essuyer.)
Sharona : Oh, non, non, vous êtes très jolie.
Mira Teal : Merci.
Monk : Je n’aurais plus qu’une question : depuis quand votre mari portait-il des lunettes ?
Mira Teal : Depuis trois ans environ, je crois. Pourquoi ?
Monk : Comme ça pour rien. (La femme de ménage et lui n’arrêtent pas de bouger les cadres.)
EXTÉRIEUR – Devant la propriété – Journée
Sharona : Pourquoi tu lui as parlé de lunettes ?
Monk : Pour savoir quelles photos étaient les plus récentes. Il y avait à peu près deux cents photos dans cette pièce. Elles montrent toute sa vie.
Sharona : Et alors ?
Monk : Pas de parachutisme, pas de saut à l’élastique, la chose la plus excitante qu’ait jamais fait Sidney en deux ans c’est d’aller à Disneyland.
Sharona : (Montant dans la voiture avec Adrien.) Ce n’est pas vraiment Batman.
Monk : Ce gars-là, c’était… c’est quoi l’opposé de Batman ?
Sharona : C’est toi. (Elle tente de démarrer la voiture mais ça ne fonctionne pas, elle s’énerve donc.) Bon sang. Ah. Démarre, allez vas-y, j’en ai marre de cette voiture ! J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre ! (Elle se met à taper sur le volant à trois reprises.)
Monk : Tu devrais dire encore « j’en ai marre », je crois que ça te soulagerai. (Un homme à tout faire de Teal est en train de regarder la voiture de Sharona. La discussion démarre donc entre lui et Adrien.) Depuis quand travaillez-vous pour monsieur Teal ?
Chauffeur : Ça fait sept ans, à qui es-je l’honneur ?
Monk : Oh, je ne suis pas de la police.
Chauffeur : Ah ça je le savais, la police entretien ses véhicules.
Sharona : Monk est un observateur, la police fait appel à lui quand elle ne s’en sort pas.
Chauffeur : Ah ouais, bienvenu au club, je bloque moi aussi. (Tendant un objet.) Vous pouvez me tenir ça ?
Monk : Excusez-moi.
Chauffeur : Tenez ça une seconde. (Après une hésitation, c’est Sharona qui le tient à contrecœur.)
Monk : Croyez-vous ce que l’on dit que monsieur Teal avait un côté assez noir, et qu’il avait une vie secrète ?
Chauffeur : (Continuant de réparer la voiture dans le moteur.) Monsieur Teal n’avait pas de vie du tout sauf pour ses ordinateurs. Les boyscouts sont des voyous comparé à lui, il ne buvait pas, ne fumait pas et je ne démarrais la voiture qu’une fois les ceintures bouclées.
Monk : Avait-il un caractère emporté ?
Chauffeur : Quoi ? Non, monsieur Teal était doux comme un agneau. Tenez un exemple, l’an dernier, il y a eu une agression dans la rue, eh bien monsieur Teal a acheté une arme pour se protéger. (Il s’essuie les mains avec un chiffon tout noir.)
Monk : Une seconde, il l’a encore ?
Chauffeur : Je pense que oui mais il ne s’en est jamais servie. Je l’ai conduit à plusieurs reprises au stand de tir, il ne pouvait pas tirer sur la gâchette, il était paralysé.
Monk : Alors, comment vous expliquez la soirée d’hier ?
Chauffeur : Pour moi, il a été hypnotisé, je ne vois que ça.
Sharona : Oui, il a peut-être raison.
Monk : Non, on ne force pas un homme même hypnotisé à faire ce qu’il ne veut pas faire. Parlez-moi de madame Teal, diriez-vous qu’elle est aussi douce qu’une brebis ?
Chauffeur : Non, ce serait plutôt une tigresse. Mais je ne travaillais pas pour elle, seulement pour lui, elle y tenait. (Se relevant.) Écoutez, je risque de perdre très vite mon travail, alors, si vous cherchez un chauffeur, faites-le moi savoir. (À Sharona.) C’est un bon patron ?
Sharona : Et bien, la banque a refusé mon dernier chèque de salaire, je n’ai pas de congé car sans moi il est perdu. Et il y a deux nuits, il m’a appelé à quatre heures du matin parce que il avait vu une araignée.
Monk : Elle avait d’énormes pattes.
Sharona : Ouais.
Chauffeur : Démarrez. (Sharona entre dans la voiture et la démarre, elle réussit.) Ça devrait tenir quelque temps.
Monk : Combien est-ce qu’on vous doit ?
Chauffeur : (Fermant le capot.) Vous voulez me remercier, trouvez ce qui est arrivé à mon patron. Vous savez, c’est étrange, monsieur Teal avait tout, plus d’argent que Crésus, une femme superbe. Mais en dehors de ça, il est l’être le plus seul qu’on ait vu sur cette Terre. J’étais son chauffeur et j’avais pitié de cet homme.
Sharona : Vous avez pitié de votre patron ? J’ose pas imaginer ce que ça doit être.
Monk : Va dans la voiture. Je vais voir ce que je peux faire.
Chauffeur : Merci à vous. (Pendant ce temps, Sharona est montée dans la voiture.)
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Dans le bureau de Stottlemeyer - Journée
Disher : (Frappant à la porte.) Capitaine.
Stottlemeyer : Ah, Disher, vous venez de raté le commissaire, devinez de quoi il voulait parler ? Pas de la criminalité ni de l’enquête sur Sidney Teal. Non, tout ce qu’il voulait savoir c’est où en était à propos du flic fuyard, c’est dément.
Disher : Le froussard.
Stottlemeyer : (En regardant la une du journal.) Excusez-moi.
Disher : C’est comme ça qu’ils l’appellent. Nous, nous avons réussi à reconstituer son parcours. Euh c’est étrange, mais voilà. Après l’assassinat, trois personnes l’ont vu courir en direction de l’ouest à travers le parc qui est ici jusqu’à la 19ème rue à ce niveau. (Il met des punaises sur les endroits décrits.) Et là, il a sauté dans un taxi.
Stottlemeyer : Il a sauté dans un taxi ?
Disher : Ah oui, il y a pire encore, il a vomi sur le siège. On pourra définir son ADN grâce au vomi. Ensuite, le taxi l’a déposé devant un bar qui se trouve sur la rue Geary et l’angle de Easy. Il s’est installé à une table au fond du bar et il a bu du Bourbon en pleurant.
Stottlemeyer : En pleurant ? Au Seigneur.
Disher : Vers minuit, une femme d’âge mûr est passée le chercher, elle conduisait un break marron. Probablement sa mère.
Stottlemeyer : Il a téléphoné à sa mère ?
Disher : Oui, capitaine.
Stottlemeyer : Je souhaite pour cette poule mouillée de ne pas être le premier à le trouver. (Il regarde le portrait-robot posé sur la table.)
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sharona et Adrien se trouvent dans un bâtiment avec une femme qui dirige sur l’endroit de mettre les bouquets de fleur.
Butterworth : Venez avec moi, vous allez les déposer de ce côté. Merci.
Sharona : (Voyant le nombre de bouquets de fleurs en hommage à Teal.) Il avait une sacrée quantité d’amis.
Butterworth : Oui, c’est à peine croyable. (Montrant un bouquet.) Ces fleurs viennent de Bill Gates. Et celles-ci viennent du gouverneur. Et regardez toutes ces lettres. (Voyant Adrien prendre une rose.) Excusez-moi, qu’est-ce que vous faites ?
Monk : La tige de celle-ci est trop longue, vous me remercierez plus tard. (Il prend une paire de ciseaux.) Vous avez travaillé longtemps pour monsieur Teal ?
Butterworth : J’étais avec lui depuis le début de son entreprise, au tout début de sa création, quand il travaillait dans son garage. Ah, il était probablement plus heureux. (Pendant qu’Adrien coupe une tige de la rose.) Nous n’avions que deux lignes téléphoniques et nous prenions nous-mêmes les commandes. (Voyant Sharona prendre un livre.) Ce livre est son autobiographie, vous pouvez le garder. Sidney le dédicaçait à tout le monde, il aimait beaucoup ça. Qu’est-ce que vous faites encore ?
Monk : J’ai beaucoup trop raccourci celle-ci alors je dois raccourcir les autres pour qu’elles soient toutes de la même taille mais je sais que vous comprenez. Quand avez-vous parlé à monsieur Teal pour la dernière fois ?
Butterworth : Le soir où il a été tué. Il a téléphoné en rentrant à la maison à propos de Tony Bennett.
Monk : Le chanteur, Tony Bennett ?
Butterworth : Myra l’aime beaucoup, Sidney devait l’emmener à Las Vegas pour assister à un concert. Il s’était arrangé pour que Tony Bennett les accueille à l’aéroport.
Monk : Waouh, Tony Bennett.
Butterworth : Il voulait faire une surprise à Myra. Il adorait faire ça.
Monk : (Alors que Sharona prend un petit carton.) Madame Butterworth, avez-vous une idée de ce que Sidney est venu faire sur ce parking ce soir-là ?
Butterworth : Non, je n’arrive toujours pas à comprendre. (Pendant qu’Adrien découpe les tiges des roses.) Je refuse de le croire, agressé quelqu’un pourquoi ? Pour lui prendre 40 dollars. (Alors qu’Adrien range les roses dans le bouquet.) On peut penser qu’il a perdu la tête mais croyez-vous possible monsieur Monk qu’un homme tout à fait normal devienne fou tout à coup, sans raison ?
Monk : Oui ! (Il se retourne vers Butterworth.) Je voulais parler de…
INTÉRIEUR – Dans un magasin – Journée
Tous les deux font les magasins pour choisir une nouvelle lampe à Adrien.
Sharona : C’est la cinquième boutique, Adrien.
Monk : Cet endroit me fait bonne impression.
Sharona : (Montrant une lampe.) Oh, que penses-tu de celle-ci ?
Monk : Non, l’autre était chromée et elle était articulée.
Sharona : Voyons, tu n’es pas obligé d’acheter la même lampe.
Monk : Que veux-tu dire ?
Sharona : Tu n’as qu’à prendre un autre style de lampe.
Monk : Un autre style ? Non.
Sharona : Regarde Adrien, que penses-tu de celle-ci, je la trouve géniale.
Monk : Elle n’est pas chromée, l’autre était chromée.
Sharona : Ah, ce n’est qu’une lampe, si tu avais les yeux bandés, tu ne verrais pas la différence.
Monk : Si j’avais les yeux bandés, je n’aurais pas besoin de lampe.
Sharona : D’accord, c’était un mauvais exemple. Seulement, regarde-les toutes, elles se ressemblent. Que penses-tu de celle-ci, elle est jolie.
Monk : Elle n’est pas articulée, je t’ai dit que l’autre était articulée.
Sharona : Tu devrais acheter quelque chose de différent pour changer. (Adrien passe devant une lampe où il y a une sorte de flamme, il la touche.) Il est probable qu’ils ne font plus cet ancien modèle.
Monk : Comment ça ?
Sharona : Eh bien peut-être, que ce modèle a été arrêté.
Monk : Ils l’ont arrêté ?
Sharona : Achète-toi une usine et fabrique là toi-même, ça te coûtera dans les 500 000 dollars mais au moins tu l’auras, ta précieuse lampe.
Monk : (Voyant une lampe, il sourit.) Regarde, la voilà. C’est elle. (Il s’amuse à l’allumer et à l’éteindre.)
Sharona : Tu veux en acheter trois ?
Monk : J’en aurais deux en réserve. (La caissière pianote les prix sur la caisse enregistreuse. Il voit une annonce sur le comptoir.) Ils embauchent, tu devrais te présenter.
Sharona : (Énervée.) Possible que je le fasse.
La caissière : 95 dollars 75.
Monk : Tu peux payer ? Je te rembourserai.
Sharona : Et ton portefeuille ?
Monk : Je l’ai déposé pour faire patiné le cuir. (Elle sort son portefeuille, il scrute la photo de Teal.) Ah, regarde ce visage, je serai étonné que ce gars-là est mal tourné, non, hors de question.
Sharona : Les gens ont un comportement surprenant parfois. (Elle souffle.) Tu sais, quand on était dans son bureau, j’ai vu des fleurs venant de son ancienne fraternité, les Phi Bêta Tau. Je suis sortie avec un garçon de cette fraternité. Il était plutôt sérieux. Il m’avait parlée de deux gars qui avaient failli mourir au cours de leur initiation. Il a dit qu’ils avaient d’étranges cérémonies et une drôle de façon de se serrer la main. Toi, les mains étranges ça te connais.
La caissière : Excusez-moi, la carte est refusée, nous acceptons l’argent liquide.
Sharona : (S’énervant.) Adrien, c’est inacceptable, c’est tout à fait inacceptable, il faut que tu me payes. Tu as essayé de joindre Leo Otterman chez lui, tu as essayé ? (Le regardant la tête baissée et réfléchissant.) Qu’est-ce qu’il y a ?
Monk : Sur son trousseau de clés, il y avait l’insigne des Phi Bêta Tau.
Sharona : Quoi, de qui tu parles ?
Monk : De ce gars, celui qui a tiré sur Teal, Archie Modine. Ils étaient dans la même fraternité. (En souriant.) Oh, mon Dieu.
Sharona : Quoi ?
Monk : Ça veut dire qu’ils se connaissaient.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Dans une salle d’interrogatoire – Journée
Archie Modine : Vous savez, c’est beaucoup plus agréable d’être assis de l’autre côté de la table.
Stottlemeyer : Vous êtes du bon côté de la table, Modine.
Archie Modine : (En soufflant.) Écoutez capitaine, je n’ai pas pris d’avocat n’est-ce pas et je parle sans rien cacher. Bon, j’ai réagis bêtement, je l’admets.
Disher : On a de la chance, il l’admet.
Archie Modine : J’ai gardé des informations, j’ai fait une fausse déposition, d’accord, c’est vrai je connaissais ce gars.
Stottlemeyer : Pourquoi vous n’en avez pas parlé avant ?
Archie Modine : Je voulais protéger une amie.
Stottlemeyer : Madame Teal ?
Archie Modine : Oui, c’est ça. La vérité, c’est que je ne voulais pas la mêler à ça. Vous devez le comprendre, non ? (N’entendant pas de réponse.) Peut-être pas. Je n’aurais jamais pensé que vous feriez le rapprochement. Comment vous l’avez su ?
Stottlemeyer : On nous a donnés un coup de main.
Archie Modine : Sidney avait deux années d’avance sur moi à la fac, nous étions dans la même fraternité mais je ne le connaissais pas.
Disher : Comment avez-vous connu sa femme ?
Archie Modine : À une soirée caritative à l’université, vous savez Sidney était sous les projecteurs mais moi je ne m’intéressais plus à… Myra.
Disher : Comme disent les jeunes, on s’est envoyé en l’air mais c’était une aventure, je ne m’en rappelais même plus tellement ça avait peu duré. Sidney l’a appris sans doute et je vous en prie capitaine, il m’a menacé avec un couteau, vous auriez fait quoi ?
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Dans une salle de conférence – Journée
Leland répond à des journalistes venus en nombre.
Stottlemeyer : Sidney Teal ne souffrait pas d’une dépression nerveuse, l’incident de la place Harrison n’est rien d’autre qu’un crime passionnel. Nous pensons que monsieur Teal a fait une tentative de meurtre sur monsieur Modine qui a eu à une certaine époque, une aventure avec l’épouse de monsieur Teal, Myra. Dans les dix jours à venir, monsieur le procureur va décider si oui ou non il compte poursuivre monsieur Modine pour avoir fait une fausse déposition. Des questions ? Oui.
Journaliste 1 : Et à propos du Flic froussard, vous en savez un peu plus ?
Journaliste 2 : Donnez-nous des détails.
Journaliste 3 : S’il vous plaît, capitaine.
Stottlemeyer : Sans commentaire.
Journaliste 1 : Aujourd’hui, il y a un article dans la Tribune qui dit que vos services connaissent l’identité du Froussard et que vous refusez de le divulguer.
Journaliste 4 : S’il vous plaît capitaine, vous devez dire la vérité aux habitants.
Stottlemeyer : Sans commentaire.
Journaliste 4 : Quand la police engage-t-elle le Froussard ? Ça ne rassure pas les habitants de cette ville. (D’autres journalistes n’arrêtent pas de questionner Leland.)
Stottlemeyer : S’il vous plaît, s’il vous plaît, arrêtez, j’ai une déclaration à vous faire. Écoutez bien, le prochain journaliste qui posera une question à propos de ce policier, sera interdit de conférence de presse pendant un an, est-ce que c’est clair ?
Disher : La conférence de presse est terminée.
Journaliste 1 : (Le voyant partir.) Ce n’est pas normal que vous ne donnez pas d’information au sujet de ce policier.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Disher – Journée
Pendant que Randy regarde un flacon, Sharona arrive vers lui avec un document.
Sharona : Voici la facture pour l’affaire Teal, on voudrait être payé.
Disher : D’habitude, vous l’envoyez par la poste.
Sharona : Cette fois c’est urgent.
Disher : On est fauché, hein.
Sharona : Oui alors secouez-vous. Signez là où c’est marqué « travail satisfaisant – mission terminée ». (Adrien prend la feuille des mains de Randy.) Qu’est-ce que tu fais ?
Monk : On n’a pas fini.
Sharona : Non, non, non, on ne fait pas ça. (Elle reprend la feuille pour la donner à Randy.) Adrien, tu as suivi la conférence de presse, l’affaire est classée.
Monk : (La reprenant.) Il possédait une arme.
Sharona : Qui ça ?
Monk : Sidney Teal. S’il avait voulu tuer Modine sur ce parking, il aurait eu son arme sur lui.
Sharona : (Rendant la feuille à Randy.) Tu n’en sais rien, il avait un couteau.
Monk : C’était un tout petit couteau, la lame ne faisait que dix centimètres. (Il reprend à nouveau la feuille.) Teal ne devait pas être au courant de leur aventure, il avait prévu une escapade romantique avec sa femme, rappelle-toi.
Sharona : Écoute, ils doivent nous payer. Je souhaiterai encaisser mon salaire, les commerçants de mon quartier insistent pour être payé. (Elle rend la feuille à Randy.)
Monk : Je suis désolé. (Randy lui tend la feuille et la prend.) Je suis vraiment, vraiment désolé, je ne peux pas faire ça. Je sens qu’il y a autre chose.
Sharona : Si tu ne donnes pas tout de suite la facture, je démissionne. C’est compris alors je te laisse jusqu’à trois. (Il regarde sa montre.) Non pas trois heures, je vais compter jusqu’à trois. Un, deux, (elle voit Adrien hésité en regardant Randy) trois. Appelle-moi quand tu auras grandi. (Elle s’en va.)
Monk : (En souriant.) Qu’est-ce que je dois faire ?
Disher : Qu’est-ce que vous devez faire ?
Monk : Oui, dites-moi ce que je dois faire.
Disher : Je n’en ai aucune idée.
Monk : Ah bon, trouv… trouvez-moi quelqu’un pour me dire ce que je dois faire.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Adrien marche dans la rue en mettant le doigt sur les poteaux qu’il trouve. Il s’approche d’une glace et voit un bout de papier, il le prend et se met à nettoyer la glace avec un chiffon. Celui-ci tombe. Pendant ce temps, une voiture jaune arrive. Voulant le ramasser, des coups de feu se font retentir et reçoit des morceaux de glace sur le corps. Il est choqué et la voiture part en trombe.
INTÉRIEUR – Dans un magasin – Journée
Sharona se trouve dans le magasin où elle fait le ménage. Elle écoute le journaliste à la radio.
Journaliste 1 : Alors que cette histoire de Froussard n’est pas résolue, la police de San Francisco vient d’acheter plusieurs véhicules de patrouilles qui ne roulent qu’en marche arrière.
Journaliste 2 : Vous savez ce que j’ai entendu dire ? Un agent s’est vu attribuer un nouvel équipement de jolies casquettes blanches toutes neuves, qu’ils auront bien intérêt à les attacher quand ils courront pour s’enfuir. (Sharona se fait les ongles avec une râpe.)
INTÉRIEUR – Dans le bureau du docteur Kroger – Journée
Docteur Kroger : (Avec Adrien en face de lui.) On vous a tiré dessus, vous avez des indices ?
Monk : Il n’y avait pas de traces sur la balle et la police a retrouvé la voiture un peu plus, volée, nettoyée de fond en comble. Aucune empreinte.
Docteur Kroger : C’est étrange, vous n’avez pas l’air bouleversé.
Monk : Je dois mettre une personne dans l’embarras et dans le fond, je pense que ce n’est pas une mauvaise chose.
Docteur Kroger : C’est Sharona qui doit probablement être terrifiée.
Monk : Elle est partie, nous avons eu une dispute à propos de l’argent, elle a trouvé un emploi dans un magasin de lampes de prospect. Oui, elle préfère vendre des lampes plutôt que de travailler pour moi. Je peux vous poser une question ? Il y a quinze jours, elle m’a offert une tasse, où il était écrit « au plus génial des patrons ». Est-ce qu’on a le droit de faire ça, offrir une superbe tasse à quelqu’un et démissionner ensuite ?
Docteur Kroger : Écoutez, je ne pense pas qu’une tasse aussi jolie soit-elle puisse faire office de contrat.
Monk : Vous savez, l’argent n’a jamais été ma préoccupation. C’est Trudy qui payait toujours les factures.
Docteur Kroger : Puisque nous avons abordé ce sujet, il faut que je vous parle de quelque chose.
Monk : Ah, ce, ce ton-là ne laisse rien présager de bon.
Docteur Kroger : Et bien en réalité, écoutez le fait est que… vous savez, je n’ai pas été payé depuis neuf semaines, ce qui veut dire neuf séances, il faut reconnaître que ça fait beaucoup d’argent.
Monk : Oh, mon Dieu, vous allez m’abandonner aussi ?
Docteur Kroger : Non, non, non, je n’ai rien dit de tel.
Monk : Je vais me retrouver tout seul. C’est vraiment pas le moment. (Il est sur le point de pleurer.)
Docteur Kroger : Je vous promets que personne ne vous abandonne.
Monk : Sharona l’a déjà fait.
Docteur Kroger : (Le voyant pas bien.) Est-ce que ça va ?
Monk : Je déteste de vous devoir de l’argent. Mais c’est vrai, je déteste ça. Écoutez, jusqu’à ce qu’on ait trouvé un arrangement, je vais devoir vous consulter deux fois par semaine.
INTÉRIEUR – Dans un magasin – Journée
Sharona est en train de lire le livre de Sidney Teal, elle semble avoir trouvé quelque chose. Une cliente est entrée dans le magasin et Sharona intervient.
Sharona : Euh, excusez-moi madame, je dois fermer.
Cliente : Maintenant ?
Sharona : (En rangeant le livre dans son sac.) Oui, c’est exact.
Cliente : Pour quelle raison ?
Sharona : C’est jour férié. (Elle prend ses affaires et s’en va.)
Cliente : Quel jour férié.
Sharona : La fête des lampes.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Soirée
Adrien continue de regarder les documents sur la mort de Trudy, il mange ce qu’il y a sur la table dont des raisins et des gâteaux. La photo de Trudy s’y trouve aussi. Il regarde un document de la police concernant l’explosion.
Monk : Tu as passé une bonne journée ? J’ai acheté une lampe. Trois en réalité.
Le lendemain matin, Adrien est réveillé par un bruit de klaxon. Sa tête est posée sur la table. Il ramasse un bout de papier où il est écrit : « 530, Kelly Street – Monsieur Simon ». Il s’en va en trombe en éteignant la lampe.
INTÉRIEUR – Dans une maison – Journée
Angie DeLuca : (Posant une assiette sur la table.) Alors, il parle vraiment de moi ?
Sharona : Oui, il y a une ligne dans le chapitre trois. Il dit qu’il vous a aimé.
Angie DeLuca: (Prenant un verre dans un meuble.) Je suis étonnée qu’il se soit souvenu de moi. On est sorti ensemble disons à deux ou trois reprises. Il était en troisième année, ça se voyait déjà qu’il allait devenir riche et célèbre. (Elle se sert du thé tandis que Sharona prend des notes.) Ce gars est un génie, j’aurais dû l’épouser ce ringard. (Elle amène deux verres.)
Sharona : Attendez, attendez une seconde. (Elle continue à prendre des notes.) Il était en troisième année.
Angie DeLuca : Est-ce que je peux vous poser une question.
Sharona : Ouais.
Angie DeLuca : Est-ce que c’est votre première enquête ?
Sharona : Euh, non mais en général je travaille avec un partenaire.
INTÉRIEUR – Dans la maison de madame Street – Journée
Monk : (Frappant à la porte avec sa manche. Une femme ouvre.) Je cherche une certaine Kelly Street.
Bonnie Street : Désolée, Kelly n’est pas là, je suis Bonnie sa sœur.
Monk : Ah. Moi je m’appelle…
Bonnie Street : Sans importance venez, entrez.
Monk : Merci. (Il entre dans la maison.)
Bonnie Street : Kelly sera là dans quelques minutes. Je vous sers quelque chose ? Nous avons du jus d’orang et du jus de raisin. Oh, ça vous dit un jus de pomme fait maison ?
Monk : Non, merci, ça va madame, c’est parfait.
Bonnie Street : (En s’asseyant.) Alors, vous disiez que votre femme écrivait.
Monk : Ouais, elle était chroniqueuse pour le journal L’Examiner. Elle est morte il y a quatre ans, assassinée.
Bonnie Street : Oh, seigneur, dans quel sorte de maison vivons-nous ?
Monk : Oh, je l’ignore madame, je me pose la question chaque jour. Euh, (en sortant le bout de papier qu’il a trouvé) ceci, ceci vient de son carnet de rendez-vous. C’est ce qu’elle a écrit en dernier, j’ai toujours pensé que le 530 Kelly Street était une adresse mais voyez-vous ce matin, j’ai compris c’était un nom. Kelly Street.
Bonnie Street : Non, en réalité elle s’appelle Katrina. J’ai été la première à l’appeler Kelly.
Monk : D’accord et, et, et, et le 530 n’est, n’est, n’est, n’est pas du tout un numéro, ça veut dire 17 heures 30 bien sûr. Alors Trudy avait probablement prévu de rencontrer votre sœur ce jour-là, à propos d’un certain monsieur Simon. Vous voyez de, de qui, de qui il peut s’agir ? Est-ce que c’est un ami de la famille ?
Bonnie Street : Monsieur Simon était son chien.
Monk : Son chien ?
Bonnie Street : Voyez-vous le jour où monsieur Simon est mort, Kelly n’a pas eu la force de l’enterrer alors elle l’a fait empailler. Regardez. (En se levant.) Certaines personnes ont trouvé ça étrange, votre femme écrivait peut-être un article sur son chien. (Adrien regarde vers un berger allemand.)
Monk : Vous permettez que je le touche ?
Bonnie Street : Ah oui, bien entendu.
Monk : (Prenant un stylo vers le museau du chien.) La taxidermie a toujours eu un côté fascinant à mes yeux. (Le chien se met à aboyer et Adrien recule de peur en poussant un cri.) Ah, ah, ah.
Bonnie Street : Mais qu’est-ce que vous faites ?
Monk : Il est…
Bonnie Street : Ce n’est pas monsieur Simon, celui-ci est bien vivant, lui c’est le colonel.
Monk : Colonel.
Bonnie Street : (Prenant monsieur Simon.) Et c’est lui monsieur Simon.
Kelly Street : (Arrivant dans la maison.) Oh, nous avons un charmant visiteur.
Monk : Oh, dieu soit loué, êtes-vous Kelly Street, madame Kelly Street. (Il approche sa main pour la serrer.)
Kelly Street : Vous ne vous rappelez pas de moi ?
Monk : Oh, je suis désolé.
Kelly Street : Monsieur Monk, vous m’avez déjà rencontrée à trois reprises. Oui, vous passez chaque année pour me parler de votre femme.
Bonnie Street : (Avec monsieur Simon dans les bras.) Oh, seigneur. (Adrien, ne sachant pas quoi faire, préfère s’assoir.)
Kelly Street : Vous devriez le noter quelque part, monsieur Monk, ça vous éviterez de l’oublier.
Monk : (Perdu dans ses pensées.) Vous avez raison, vous avez raison. Peut-être que je bloque là-dessus.
INTÉRIEUR– Dans une maison – Journée
Sharona : Dans son livre, monsieur Teal raconte que vous avez été braqué lors de votre première sortie mais il ne donne, ne donne aucun détail à ce sujet.
Angie DeLuca : En réalité, on n’a pas été braqués, on nous a presque braqués.
FLASH-BACK
Angie DeLuca : (Pendant qu’un homme masqué braque avec un couteau monsieur Teal et sa compagne.) J’étais morte de peur, je suis restée pétrifiée, il avait un couteau.
Sharona : Il avait un couteau ?
Angie DeLuca : (Pendant que Teal tente de désarmer l’inconnu.) Mais Sidney s’est jeté sur ce type, puis ils se sont battus. (Une bagarre éclate entre les deux hommes.)
Sidney Teal : Approche ! (L’homme se met à s’enfuir.)
Angie DeLuca : Je n’arrivais pas à le croire, Sidney lui avait résisté et je ne l’en croyait pas capable.
Sidney Teal : (Consolant sa compagne.) Ça va ?
INTÉRIEUR– Dans une maison – Journée
Sharona : Est-ce qu’il a dit quelque chose ?
Angie DeLuca : Qui ?
Sharona : Le braqueur.
Angie DeLuca : Oh, seigneur, c’était il y a environ vingt ans, je crois qu’il lui a dit : « hey, envoie ton pognon ». « Ne joue pas les héros ». (Sharona prend des notes.)
Sharona : Il lui a dit ça ? « Joue pas les héros » ?
Angie DeLuca : Oui, c’est important ?
Sharona : Ah oui, c’est, c’est un détail très important. Ah oui, je crois que je viens nous ôter une épine du pied.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Adrien marche dans la rue sans but précis. Il s’arrête en laissant passer deux jeunes en skate-board. Il se remet à marcher et tombe sur un distributeur de journaux. Il l’ouvre et le remet bien en place. À la une se trouve un article sur le Flic froussard, le titre étant : « Le mystère du Flic trouillard ».
Monk : Voilà, c’est mieux comme ça. (Il voit un restaurant appelé le Il Fornello. Il s’agit d’un restaurant italien. Il voit sortir un homme.) Leo ? Leo, Leo ! (Il traverse et manque de se faire écraser, une voiture le klaxonne.) Leo, Leo Otterman ! (Il le rejoint tandis qu’une autre voiture le klaxonne.) Euh, vous vous souvenez de moi ? Je suis Adrien Monk.
Leo Otterman : Bien sûr que je me souviens de vous.
Monk : Oui, j’ai retrouvé votre Picasso et vous ne m’avez toujours pas payé.
Leo Otterman : J’ai besoin d’un peu plus de temps, je vous l’ai déjà dit.
Monk : Hey, hey, bien moi je vous dis que je ne suis pas du tout d’accord. Bon écoutez, voilà, voilà, voilà, Sharona vient de démissionner et, et, et, je viens de voir Kelly Street en croyant que c’était une adresse mais ce n’est pas une adresse, c’est, c’est, c’est une femme et je suis allé la voir à, à, à trois reprises. Heu, laissez tomber, oubliez tout ça. Sharona n’était pas, n’était pas là, je, je, je dois lui payer son salaire et je, je, je, je ne peux rien faire sans elle alors je voudrais que vous compreniez…
Leo Otterman : (Lui mettant la main sur l’épaule.) Merci de vos confidences. Cela est très passionnant, appelez mon bureau et on trouvera une solution.
Monk : (Le voyant monter dans la voiture.) D’accord, d’accord, écoutez Leo. (Il se met devant la voiture.) Leo, hey, hey, hey. Bon écoutez Leo, (le chauffeur s’assoit côté chauffeur) je ne bouge pas d’ici. Je n’ai pas l’air de bluffer, hein, vous allez devoir me passer sur le corps. (Voyant la voiture faire marche arrière et partir.) Ou alors déboîter et partir, c’est l’un ou l’autre.
Sharona : (Arrivant avec sa voiture.) Adrien. Adrien.
Monk : Sharona.
Sharona : Ah. (Elle sort de la voiture et le rejoint.) Oh mon Dieu, je n’ai pas arrêté de te chercher. Est-ce que ça va ?
Monk : Ah oui, j’étais, j’étais avec Leo Otterman, j’ai essayé de l’arrêter mais, mais il est parti. Je voulais te payer ton salaire.
Sharona : Non, non, non, non. Laisse tomber ce crétin, regarde ça. (Elle lui fait montrer ses notes.)
Monk : Qu’, qu’, qu’est-ce que tu as fait au juste.
Sharona : J’ai fait une enquête, je suis allée rendre visite à Angie DeLuca. Elle sortait avec Teal quand ils étaient à la fac. Adrien, crois-moi, ça valait le coup. Il y a eu un autre braquage il y a vingt ans, il s’est déroulé exactement pareil, exceptait que là c’est Teal qui s’est fait braqué.
Monk : Quoi ?
Sharona : Il y a autre chose, le gars qui l’a braqué il y a vingt ans, lui a dit : « joue pas les héros ».
Monk : Sérieux ? (Relevant la tête.) Ça s’est intéressant.
Sharona : Je le savais que ce serait intéressant. J’ignorais pourquoi mais je le savais. (Voyant Adrien se mettre à sourire, elle comprend qu’il a résolu l’affaire.) Je connais ce regard. Tu as tout compris, c’est ça ? (Ils se mettent à rigoler.)
EXTÉRIEUR – Dans la propriété de Sidney Teal – Journée
Stottlemeyer : Est-ce que vous êtes sûr de votre coup ?
Monk : Oui.
Stottlemeyer : Vous avez hésité, pourquoi avez-vous hésité ?
Monk : Oh, j’avais l’esprit ailleurs, c’est tout.
Stottlemeyer : Mais qu’est-ce que ?... (Tapant sur le dos de Archie.) Monsieur Modine, merci d’être venu.
Archie Modine : Qu’est-ce qu’il se passe encore capitaine ?
Stottlemeyer : (Pointant le doigt vers Adrien.) Monsieur Monk souhaite la présence de tout le monde, et je pense que ce n’est que justice.
Journaliste : (Avec d’autres venus en nombre.) Capitaine Stottlemeyer, des indices sur le Froussard ?
Agent Moratta : (Le repoussant.) Woh, woh, woh, hey, hey, vous voulez tendre des embuscades messieurs, alors rejoignez l’armée d’accord, le capitaine voudrait travailler. Il n’a pas le temps d’écouter vos bêtises alors débarrassez-moi le plancher.
Stottlemeyer : Bien joué, bravo agent Moratta.
Agent Moratta : Merci monsieur.
Les journalistes n’arrêtent pas de poser des questions.
Journaliste 2 : Oui, nous voulons être informés.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans le salon – Journée
Tout le monde est là, Modine, madame Teal, Adrien, Sharona et le capitaine.
Myra Teal : Vous aurez dû m’avertir de votre visite, je vous aurai préparé quelque chose.
Disher : Ce n’est pas une réception madame Teal.
Archie Modine : Je vois qu’il ne faut pas croire tout ce qu’on lit. Oui, pour les journaux, c’était une affaire classée.
Sharona : Elle l’était pour eux mais pour nous c’est différent.
Myra Teal : Mes avocats m’ont dit que je pouvais attaquer pour harcèlement si je souhaitais le faire.
Sharona : Madame Teal, vos avocats vont avoir beaucoup de travail pour vous éviter la chaise électrique.
Monk : Vous aussi vous aurez besoin d’un avocat, monsieur, pour le meurtre de monsieur Teal et ainsi que la tentative de meurtre sur moi. La fusillade en voiture.
Stottlemeyer : Vous parlez des deux ?
Monk : Ils ont monté le coup ensemble. Je vais vous dire ce qui m’a beaucoup gêné depuis le début de cette affaire. Les genouillères que portait monsieur Teal. Quand votre mari est sorti ce soir-là, il n’avait pas prévu de braquer qui que ce soit, il n’avait pas prévu de tuer quelqu’un. Il était sorti avec l’idée de s’amuser un peu. Il pensait qu’il devrait se rouler par terre.
Sharona : Il voulait vous aider à impressionner votre amie, monsieur Modine.
Archie Modine : Tout ça est ridicule.
Sharona : Ah oui, vous l’aviez déjà fait il y a vingt ans. Il en a parlé dans son bouquin, rappelez-vous à l’université, Sidney avait rendez-vous avec Angie DeLuca.
FLASH-BACK
Teal et Modine se trouvent dans une chambre. Teal sur le lit et Modine sur une chaise.
Sharona : Il n’avait rien d’un Don Juan, il a voulu essayer de l’impressionner.
Monk : Ainsi, vous avez mijoté un plan tous les deux.
Sharona : Ouais, vous avez mijoté un plan.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans le salon – Journée
Monk : Tu veux le raconter ?
Sharona : Non, non, non, non, tu, tu, tu peux continuer vas-y.
Monk : Non, non, non, je t’en prie, je te laisse raconter.
Sharona : Non, dis-le-toi, je le ferais la prochaine fois.
Stottlemeyer : Bon, décidez-vous mais continuez.
Monk : Oh, ce n’était rien de plus qu’une plaisanterie.
FLASH-BACK
Monk : (Pendant que Modine met une cagoule sur la tête, Teal et DeLuca sortent de la soirée.) Vous deviez faire semblant d’attaquer Sidney Teal et son amie, ce qui allait faire passer pour quelques minutes le féru d’informatique pour Superman. (Teal s’attaque à Modine et le fait fuir.)
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans le salon – Journée
Monk : Et je parie qu’après ça votre ami et vous, vous avez dû en rigoler.
Archie Modine : Je crois que vous en tenez une sacrée couche. Qui voudra gober un truc pareil.
Stottlemeyer : Parfois, il m’arrive de croire ce que dis cet homme, continuez Monk.
Monk : Et j’en étais où ?
Sharona : Vingt ans plus tard, Sidney est venu avec Myra à une des soirées de l’université, c’est là que vous l’avez rencontrée.
FLASH-BACK
Sharona : (Pendant que Myra et Archie se trouve dans une chambre.) Puis vous l’avez revue, encore et encore et encore.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans le salon – Journée
Monk : Si tu veux raconter, tu peux hein.
Sharona : Non, non, non, non tu t’en sors très bien. Continue.
Monk : Une année est passée et vous avez décidé que la vie serait parfaite sans Sidney Teal sur votre route. (Modine regarde vers Myra.)
FLASH-BACK
Monk : (Pendant que Modine parle à Myra.) Alors, vous avez mis un plan sur pieds avec sa femme. (Dans un bar, Modine discute avec Sidney Teal.)
Archie Modine : On a bien rigolé ce soir-là, tu te rappelles.
Monk : Vous avez contacté Sidney et vous lui avez rappelé l’époque où vous l’aviez aidé à impressionner son amie. (Ils choquent leurs deux verres.) Et vous lui avez demandé de vous renvoyer l’ascenseur.
Sharona : Vous saviez qu’il ne refuserait pas. (Ils se mettent à boire leur verre.)
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans le salon – Journée
Sharona : C’était l’occasion pour lui de passer une des meilleures soirées de sa vie.
FLASH-BACK
Monk : (Tandis que Teal regarde sa montre en attendant le bon moment pour l’agression.) Et tout à parfaitement fonctionner. Pour le reste du monde, il allait passer pour un milliardaire excentrique…
Sidney Teal : (Agressant Modine et son amie.) Joue pas les héros.
Monk :…qui avait perdu la tête et si les choses tournent mal et qu’on fasse le rapprochement entre vous et Sidney Teal… (Modine tire sur Teal.)
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans le salon – Journée
Monk :… il vous suffisait d’admettre que vous aviez une aventure et que vous aviez agi en état de légitime défense.
Archie Modine : C’est une histoire très intéressante, monsieur Monk, il faudra une preuve.
Monk : Il en faisait toujours un peu trop. Et ce soir-là, votre copain Sidney vous avait réservé une surprise.
Archie Modine : Vraiment ?
Monk : Oui, voyez-vous, il avait engagé un acteur pour jouer le rôle d’un policier. Aussi après que vous ayez repoussé l’agresseur, cet homme devait vous aborder et vous féliciter pour votre héroïsme.
Stottlemeyer : Oh, mon Dieu.
Disher : Le Froussard, bien sûr.
Monk : Eh oui, j’en ai bien peur. Voyez-vous capitaine, je me suis souvenu de ce que vous aviez dit qu’aucun de vos hommes ne se serait jamais enfui en courant du lieu d’un crime. Et je me suis dit qu’il se pourrait que le Froussard ne soit pas un vrai policier.
Sharona : J’ai fait toutes les boutiques de déguisement, il n’y a qu’un uniforme de policier loué ce soir là.
FLASH-BACK
Sidney Teal : (Pendant que le faux policier regarde la scène, Modine tire sur Teal.) Qu’est-ce que tu fais, (après être tombé) ah ! (Le faux policier s’enfuit en courant.)
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sidney Teal – Dans le salon – Journée
Monk : Messieurs, je vous présente Joseph Moratta. Un acteur très, très prometteur, je vous le garantis.
Stottlemeyer : (Voyant Moratta faire du bruit.) Vous.
Monk : Joe m’a demandé de vous dire que vous pouvez le voir dans Une chatte sur un toit brûlant au Webley toute la semaine prochaine. (Leland semble tomber des nues.)
Joseph Moratta : Quand j’ai entendu les coups de feu, j’ai, j’ai, je crois que j’ai paniqué. Je suis désolé de vous avoir causé tous ces problèmes, capitaine.
Stottlemeyer : Des problèmes ? Quel doux euphémisme, vous voulez rire !
Myra Teal : (En se levant.) Je vous jure que je ne savais rien à propos de cette histoire, c’est lui qui a tout organisé.
Archie Modine : (Sortant son arme, il la menace.) Quoi, espèce de… (Tout le monde tente de se cacher.) Elle a tout organisé. (Faisant le tour de lui-même.) Restez où vous êtes ou je tire. (Randy tombe sur lui et un coup de feu retentit. Leland a une arme dans la main.)
Disher : Bon sang !
Myra Teal : (Paniquée.) Oh seigneur.
Disher : Tenez son bras.
Stottlemeyer : Monsieur Modine, je vous arrête pour le meurtre de monsieur Teal, vous pouvez garder le silence mais tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. (Myra est choquée, Adrien et Sharona se relève de leur planque.)
EXTÉRIEUR – Devant la propriété de Sidney Teal – Journée
Joseph Moratta : Cet homme est armé, attention ! Oh ! (Il se met à courir dans la cour de la propriété poursuivi par des journalistes.)
Journaliste 1 : Rattrapez-le.
Journaliste 2 : Attendez-nous, juste deux ou trois questions ! (Tous les journalistes se lancent vers lui tandis que Randy et Leland sont sortis.)
Stottlemeyer : Tuez-le.
Disher : Je ne peux pas faire ça, monsieur.
Stottlemeyer : Alors tuez-moi.
EXTÉRIEUR – Dans un parcours de golf – Journée
Leo Otterman : (Avec des billets à la main.) 1 400, 1 460 c’est tout ce que j’ai en liquide. C’était inutile de venir avec la police, tenez. (Joseph Moratta est à côté d’Adrien et de Sharona.) Je, je n’aime pas trop toucher à l’argent.
Sharona : (Prenant les billets.) C’est un vrai plaisir de faire affaire avec vous.
Joseph Moratta : (En enlevant ses lunettes.) La prochaine fois monsieur, payez vos dettes tout simplement.
Leo Otterman : Attendez un peu, je vous connais, vous étiez au journal télévisé.
Joseph Moratta : Non, non, non, non, non.
Leo Otterman : Le Froussard.
Joseph Moratta : Non, non.
Leo Otterman : Revenez ici, est-ce que vous savez qui je suis ?
Monk : (Se mettant à courir avec Sharona.) Regarde-le courir, quelle rapidité.
Leo Otterman : Lâches !
Sharona : Je voulais lui donner quelques billets.
Monk : Tu n’as qu’à lui envoyer, il sera au Canada dès demain. (Leo Otterman est toujours en train de hurler vers eux.)
Sharona : Ah, tu exagères.
Leo Otterman : (En hurlant.) Vous me le payerez cher !