INTÉRIEUR – Dans un appartement – Soirée
Adrien entre dans un appartement avec des courses à la main. Il allume la lumière de la cuisine, met le paquet de courses qu’il pose sur le rebord et enlève les courses, tout ça en sifflant. Il pose le paquet derrière lui et fait un signe. Il prend une pelle et ramasse les courses et la fait volé en l’air. Il semble chercher quelque chose dans les armoires. Le trouvant pas, il prend le téléphone et appelle Sharona.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Benji : Maman, regarde, (il fait montrer une peinture) tu as vu ça, ça brille dans le noir. (Il éteint et allume la lumière, en effet c’est fluorescent.)
Sharona : Arrête de jouer avec la lumière. (Prenant le combiné.) Allô ? (Voyant que Benji n’arrête pas d’éteindre et allumer la lumière.) Tu veux bien arrêter ?
Monk : (Au téléphone.) Bonsoir, c’est moi.
INTÉRIEUR – Dans un appartement – Soirée
Monk : Je n’arrive pas à mettre la main sur ma grande cocotte, où est-ce que je la range d’habitude ? (Il ouvre un placard.)
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Sharona : À droite de l’évier, placard du milieu.
INTÉRIEUR – Dans un appartement – Soirée
Monk : (En répétant.) À droite de l’évier, placard du milieu. (Il ouvre un placard mais ne trouve pas ce qu’il cherche.) Non, non, il n’y a qu’un appareil à pop-corn.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Benji : Eh regarde, je peux même écrire des messages secrets.
Sharona : Tu vas m’en mettre partout, range-moi cette cochonnerie. (Il éteint la lumière et c’est noté « Salut maman ».) Qu’est-ce que tu dis ?
Monk : (Au téléphone.) Un appareil à pop-corn.
Sharona : Tu n’as pas d’appareil à pop-corn.
INTÉRIEUR – Dans un appartement – Soirée
Monk : Pardon de te contredire mais je l’ai sous les yeux.
Sharona : (Au téléphone.) Adrien, tu t’es trompé de maison.
Monk : Tu en es sûre ?
Sharona : (Au téléphone.) Oui, j’ai un afficheur d’appels et ce n’est pas ton numéro qui apparaît. Adrien, sors tout de suite de cette maison.
Policier : Veuillez poser ce téléphone, monsieur. (Deux policiers en uniforme est avec un couple et un enfant. Adrien comprend qu’il a fait une erreur. Le bébé se met à pleurer.)
EXTÉRIEUR – Près d’un hôpital psychiatrique – Journée
Une voiture de police avec à son bord Adrien et le docteur Kroger arrive vers un hôpital psychiatrique.
Policier : (Voyant un agent arriver.) Bonjour.
Agent : Allez-y.
Policier : Merci.
Sharona : (Dans la voiture.) Ça va aller, ne t’inquiète pas. (La voiture s’avance et sur la barrière est écrit « Stop – Institut psychiatrique Medford ». Des hommes travaillent sur un chantier de l’hôpital.)
OUVERTURE
La vue montre la ville de San Francisco, Adrien est chez lui, nettoyant la fenêtre, met de l’eau chaude sur la brosse à dent dans un bocal, il se brosse les dents et s’essuie la bouche, prend une chaussette. Il passe le haut du mur à l’aspirateur, ouvre un placard où se trouvent ses costumes ainsi que ses uniformes, il en prend un mais c’est juste pour récupérer sa veste, il la met et ferme le placard. Il se nettoie les dents avec du fil dentaire. Il s’en va mais revient car un parapluie n’est pas dans le bon sens que les autres, il le remet droit et s’en va.
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Journée
À l’extérieur, un membre du personnel hospitalier prend des affaires dans le coffre de la voiture de police.
Docteur Kroger : (Entrant dans la salle principale.) Tout va bien se passer, les médecins veulent passer quarante-huit heures avec vous afin de vous observer et de vous évaluer, c’est tout.
Monk : (Regardant le panneau.) Tiens, le B est un petit peu cassé là, on dirait un R.
Docteur Kroger : Adrien.
Monk : Il faut…
Docteur Kroger : Adrien.
Monk : (Remettant le B à l’endroit où il doit être.)…le redescendre.
Docteur Kroger : Adrien, Adrien, vous devriez prendre la chose au sérieux. Le juge Hackman dit que vous avez eu de la chance. Ces gens auraient pu porter plainte ou vous tirer dessus. Le directeur de l’établissement s’appelle Morris Lancaster. C’est l’un des psychiatres les plus réputés à l’échelle nationale.
Sharona : Morris Lancaster ? Oui, il est excellent, je l’ai vu deux fois à la télé. Il est bon.
Oliver : Qui est le médecin traitant ?
Docteur Kroger : C’est moi, docteur Kroger.
Oliver : Il me faut une signature ici et là.
Docteur Kroger : Bien sûr.
Sharona : Adrien, je t’assure que ce Lancaster est un excellent psychiatrique.
Oliver : Monsieur Monk, comment allez-vous ?
Monk : Je n’en sais rien, c’est à vous de me le dire.
Oliver : (Après qu’Adrien s’est mis à rigoler.) Je m’appelle Oliver, c’est moi qui vais vous conduire au docteur Lancaster. (Il serre la main d’Adrien.) Il est impatient de vous rencontrer.
Sharona : (Cherchant une lingette.) Euh, Oliver, il y a certaines choses que vous devez savoir. (Adrien s’essuie les mains avec la lingette.) Je m’occupe de ce monsieur depuis plus de quatre ans. Euh, (sortant un paquet de lingettes) voici un paquet de lingettes antiseptiques, c’est pour les microbes, il se lave trois fois par jour avec cette pomme de douche (qu’elle sort de son sac enfermée dans un sachet) en forme d’étoile, je vous la confie. (Oliver la prend.) Il lui faut une ampoule de cinq watts pour s’endormir le soir, si c’est plus puissant il ne ferme pas l’œil et des taies d’oreiller de couleur sombre.
Monk : Sharona.
Sharona : Rien de clair, d’accord ?
Monk : Sharona.
Sharona : Vous… (Se tournant vers Adrien.) Quoi ?
Monk : Tu fais peur à monsieur.
Sharona : Non pas du tout.
Monk : En tout cas, moi j’ai peur.
Oliver : Madame, votre ami est entre de bonnes mains, je veillerai personnellement sur lui. Vous pouvez avoir confiance.
Monk : (Le voyant partir.) Tu vois, je vais être bien, tu te fais encore plus de soucis que moi.
Sharona : Je ne serais pas là pour te protéger de tout, tu comprends.
Monk : Que veux-tu qu’il m’arrive, c’est un hôpital.
Docteur Kroger : Ces deux jours vont passer sans que vous vous en rendiez compte.
Sharona : Ne t’inquiète pas Adrien, ça ira. (Elle s’en va en suivant le docteur Kroger.)
INTÉRIEUR – Dans le bureau de Morris Lancaster - Journée
Docteur Morris Lancaster : (En écrivant sur une feuille de papier.) De la neurotréptoline, monsieur Monk, c’est un sédatif tout ce qui a de plus léger, c’est à peine plus fort qu’un verre de lait chaud. (Déchirant la feuille et la tend à Adrien.) Vous buvez du lait chaud, n’est-ce pas ?
Monk : Jamais.
Docteur Morris Lancaster : Alors, il faudra me croire sur parole. (Il sourit.)
Monk : Je préférerai ne pas prendre de médicament pendant mon séjour.
Docteur Morris Lancaster : Ah bon, pourquoi ça ?
Monk : Parce que je, je n’en ai pas besoin. Je ne devrais même pas être ici, oh je, je sais bien qu’on doit vous dire ça à chaque fois mais…
Docteur Morris Lancaster : (Se levant.) Prenons donc un fauteuil que nous discutions un peu de ça.
Monk : (Regardant les fauteuils.) C’est un, c’est un test n’est-ce pas ?
Docteur Morris Lancaster : (Mettant sa veste sur le fauteuil.) Que voulez-vous dire ?
Monk : Vous voulez savoir quel fauteuil je vais prendre.
Docteur Morris Lancaster : Non, ce n’est pas un test, veuillez vous asseoir. (Le voyant s’assoir sur l’un des fauteuils.) Ah, le fauteuil gauche, très intéressant. (Lisant le dossier d’Adrien.) Non, je plaisante, détendez-vous c’est une blague. (Adrien se met à sourire.)
Monk : C’est un marlin que vous avez là ?
Docteur Morris Lancaster : Hmm. C’est une des deux seules choses que je suis parvenu à attraper au Mexique, en 97.
Monk : L’autre chose étant…
Docteur Morris Lancaster : La dysenterie.
Monk : Et, et qu’avez-vous attrapé la semaine dernière ?
Docteur Morris Lancaster : Pardon ?
Monk : Vous êtes rentré d’une partie de pêche ce week-end, vous étiez en Amérique du Sud à moins que je me trompe ce qui, vous le savez, n’est pas le cas.
Docteur Morris Lancaster : En effet, j’étais en Argentine. Comment le savez-vous.
Monk : La trace de piqure sur votre bras indique que vous avez été vacciné récemment (Lancaster regarde son bras) et votre pile de dossiers à traiter est assez conséquente.
Docteur Morris Lancaster : Et pour l’Amérique du Sud ?
Monk : Le, le tampon de la douane sur la boîte de cigares date de la semaine dernière.
Docteur Morris Lancaster : Comment savez-vous que c’est pour une partie de pêche ?
Monk : Vous vous êtes fait une ampoule sur l’index de la main droite au-dessus de l’articulation. (En se levant et rejoint l’autre côté de la pièce.) Sur la plupart des cannes à pêche, la ligne irrite l’index au-dessus de l’articulation.
Docteur Morris Lancaster : Très impressionnant. Finalement, nous faisons un peu le même travail, nous analysons des indices et nous résolvons des problèmes, vous à l’extérieur et moi à l’intérieur. Bon, maintenant c’est mon tour, asseyez-vous. (Il s’assoit en face d’Adrien.) Que faisiez-vous hier dans l’ancienne demeure de Trudy ? Votre femme y avait vécu pendant…
Monk : Oui, j’ignore pourquoi je me suis rendu.
Docteur Morris Lancaster : J’ai ma petite idée là-dessus. Je crois que vous vouliez préparer un dîner en l’honneur de Trudy.
Monk : Un dîner, alors là, pardon mais c’est absurde.
Docteur Morris Lancaster : Votre dossier dit que vous êtes allergique à la tomate alors le poulet à l’italienne c’était pour elle, n’est-ce pas ? Je parie même que c’était son plat préféré.
Monk : (Après une pause.) C’est exact, ouais c’est exact.
Docteur Morris Lancaster : Et que signifiait exactement votre geste ?
Monk : Oh rien.
Docteur Morris Lancaster : Douze août, à moins que je me trompe, ce que vous savez n’est pas le cas. (Adrien se met à rire.) La date a son importance.
Monk : C’est notre anniversaire, pas celui de notre mariage, celui de, de notre rencontre. (Ému.) C’est un peu une honte.
Docteur Morris Lancaster : Il n’y a rien de honteux ou de malsain dans le fait de vouloir célébrer un anniversaire. Mais il faudrait le faire de façon disons plus légal. Vous voulez que je vous y aide ?
Monk : Oui, s’il vous plaît.
Docteur Morris Lancaster : Je trouve votre capacité d’analyses éblouissante mais vous enduisez comme une sorte de paravent.
Monk : De paravent.
Docteur Morris Lancaster : Pour éviter de faire face à vos vrais problèmes. Alors, tant que vous serez ici faites moi plaisir, oubliez que vous êtes policier. Laissez-moi le rôle de l’investigateur, d’accord.
Monk : (En souriant, il marque une pause ne sachant pas quoi dire.) À vos ordres.
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Journée
Oliver : (Faisant le tour pour montrer à Adrien les différentes pièces.) Voilà la salle de bains.
Monk : Ah bon, c’est une salle de bains commune ? (Voyant les gens aller dans la salle de bains.) Alors tout le monde peut l’utiliser.
Oliver : Ça pose un problème, monsieur.
Monk : Non, non.
Oliver : (Arrivant devant la chambre.) Votre chambre.
Monk : Oh, oh, (il entre et voit deux valises au sol.)
Oliver : Voilà votre emploi du temps, pour tout ce qui est souligné, votre participation est obligatoire. Vous devez vous y rendre.
Monk : Je sais ce que veux dire obligatoire.
Oliver : Extinction des feux à neuf heures, des questions ?
Monk : Je pourrais téléphoner ?
Oliver : Vous avez droit à un appel extérieur par jour, la limite c’est 11 heures 25 le matin, vous dépassez, vous attendez le lendemain. Vous voulez la porte ouverte ou fermée ?
Monk : Fermée. Euh non, ouverte. Euh attendez, fermée, fermée. Oui voilà fermée. Non, non, ouverte, ouverte, voilà je préfère ouverte. La porte ouverte, c’est très bien. (Oliver l’a refermée.) Ouverte. (Il se regarde dans la glace. Un homme entre dans la chambre.)
John Wurster : Bonjour, comment ça va ? Je m’appelle John.
Monk : Euh, Adrien Monk.
John Wurster : On est colocataire alors ? Pourquoi vous êtes là ?
Monk : Je suis seulement en observation, c’est tout. (Il prend une valise et la met sur le lit.)
John Wurster : Pareil, observation, évaluation, O, E comme ils disent. 72 heures ?
Monk : 48 heures.
John Wurster : Ouais, moi aussi. Je suis arrivé hier matin. Vous faites quoi dans la vie, monsieur Monk ?
Monk : (Rangeant ses affaires.) Je suis lieutenant de police.
John Wurster : Vous rigolez là ?
Monk : Non.
John Wurster : Moi aussi je suis policier dans la vie. (Il se lève.)
Monk : C’est vrai ?
John Wurster : Depuis sept ans à Sonoma County. Je suis lieutenant à la brigade criminelle.
Monk : C’est vrai ?
John Wurster : (En rigolant.) C’est incroyable.
Monk : (Regardant le panier plein d’affaires au sol.) Ça fait un beau tas de linge sale pour quelqu’un qui est là depuis 24 heures.
John Wurster : Merci, merci beaucoup. Allez venez, je vais vous faire visiter. (Avec réserve, Adrien suit John.) La cafétéria ferme ses portes à 19 heures. C’est un self-service classique. (Montrant à gauche de lui.) Là, c’est la salle de musique. Si vous passez cette porte, vous tomberez sur un couloir qui mène à l’infirmerie. Ça, s’est la pièce aux singes. Elle tient son nom d’une histoire très amusante.
Monk : Ah oui, laquelle ?
John Wurster : Tout le monde l’ignore, on sait juste qu’elle est amusante.
Monk : (Voyant les travaux à travers les couloirs.) Qu’est-ce que c’est que tout ça ?
John Wurster : On refait la clinique pour les mettre aux normes de sécurité. Un projet pharaonique, je sais j’ai bossé dans le bâtiment.
Monk : C’était avant d’intégrer la police.
John Wurster : Oui, c’est ça. Voilà.
Monk : (Voyant un cadre avec une femme dessus.) De qui s’agit-il ?
John Wurster : Elle, c’est Doris Medford, la première directrice de la clinique. Et là tous ceux qui lui ont succédé. (Faisant montrer à Adrien les portraits accrochés au mur.) Décédée, décédé, décédé, (il montre la photo de Lancaster) pas décédé, pour l’instant. (Une femme passe entre eux.)
Torche : Salut Wurster.
John Wurster : Salut la Torche. (À voix basse à Adrien.) Elle a fait brûlé vif son ancien petit ami. (Ouvrant une porte qui mène à une chambre d’isolement.) Ça c’est la chambre d’apaisement. Ne vous y faites surtout pas envoyer. (Il ferme la porte. Désormais, ils sortent d’un ascenseur pour se rendre à l’étage.) Oh mon Dieu. (Ils s’approchent d’une fenêtre où se trouve, dans une pièce, des infirmiers à l’intérieur.)
Monk : Qu’est-ce que c’est ?
John Wurster : C’est la pièce où on stocke les médicaments, j’en ai la chair de poule.
Monk : Pourquoi ?
John Wurster : Il y a eu un meurtre ici.
Monk : Ah vraiment, un meurtre ?
John Wurster : Oui, un meurtre non résolu. Conrad Gould, l’adjoint du directeur, (arrivant près d’une autre porte) il a été tué juste là il y a environ quatre ans. (Une femme prend des narcotiques dans une armoire.) Ah, un type vraiment bien, il me donnait des revues (à voix basse) de charmes. Eh dites, pourquoi on enquêterait pas ensemble ?
Monk : Ah oui, oui, pourquoi pas, oui. Mais qu’est-ce que, qu’est-ce qui s’est passé au juste ?
FLASH-BACK
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Journée
John Wurster : (Pendant que Conrad se rend dans la pharmacie.) Eh bien, le docteur Gould allait faire son inventaire comme tous les soirs mais un patient nommé Bill Lafrankie l’attendait. (Gould entre dans la pièce alors que le patient l’attend.)
Bill Lafrankie : Eh. (Gould se retourne et se prend deux balles dans l’abdomen et tombe.)
John Wurster : Et il lui a tiré dans le buffet. Puis il a quitté la « SDC ».
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Journée
Monk : La « SDC » ?
John Wurster : La « Scène du crime », jargon de flic.
Monk : Ah ah.
FLASH-BACK
EXTÉRIEUR – Dans un bois - Soirée
John Wurster : (Alors que Lafrankie est dans les bois avec les secours autour de lui. Il y a des flacons au sol ainsi qu’une seringue.) On l’a retrouvé le lendemain dans les bois, il était mort, il s’est suicidé au démerol.
Monk : Pardon, mais je, je ne comprends pas. Pourquoi dites-vous que ce crime n’a pas été résolu ?
John Wurster : (Ils se remettent à marcher dans le couloir.) Et bien, à vraie dire je n’ai jamais été convaincu par la version officielle.
Monk : Jamais ?
John Wurster : Non monsieur. D’abord on n’a pas retrouvé le flingue, et puis je partageais la même chambre que Bill Lafrankie, il était bouddhiste, jamais il n’aurait fait de mal à une mouche. En parlant de mouche, il y a un type ici qui s’appelle Jim Robertello. Il est là depuis, (en réfléchissant) depuis deux ans. Non, ça va faire trois ans qu’il est là. Non, non, non, deux ans. Deux ou trois, à moins que ce soit deux et demi, je ne sais plus très bien.
Monk : Ça n’a pas d’importance.
John Wurster : Ça n’a pas d’importance la date de son arrivée.
Monk : C’est vrai.
John Wurster : Mais il y avait une mouche nommée Jesse. Jesse la mouche. Et Jesse, à chaque qu’on lui mettait un disque de Willie Nelson, il dansait sur-le-champ, il dansait du tonnerre aussi bien que le rock.
Oliver : (Arrivant derrière eux pendant que John danse.) Qu’est ce qu’il se passe ?
John Wurster : Oh, tiens Oliver.
Oliver : Cette zone est interdite aux patients, vous le savez Wurster.
John Wurster : Je racontais à monsieur Monk pour le docteur Gould.
Oliver : C’est de l’histoire ancienne et monsieur Monk a assez problèmes comme ça. (À Adrien.) Vous êtes en retard, c’est l’heure de la thérapie.
Monk : Merci. (Il s’en va avec Oliver.)
John Wurster : (Passant devant les hommes du chantier.) Messieurs, continuez comme ça.
INTÉRIEUR – Dans une salle de peinture – Journée
Docteur Morris Lancaster : (Aux patients qui sont en train de peindre.) N’oubliez pas, ceci est un autoportrait, censer refléter ce que vous pensez exactement de vous-même. Regardez profondément en vous sans vous juger. (À un patient.) Oh, j’aime beaucoup les yeux, c’est très joli.
Monk : Excusez-moi docteur, y aurait-il un évier près d’ici ? J’ai, j’ai, j’ai besoin de me laver les mains.
Jane : (Énervée contre Adrien.) Docteur, dites-lui de la fermer, il n’a pas arrêté de geindre depuis qu’il est arrivé. Il fait trop chaud, c’est trop froid, j’ai du fusain sur le bout des doigts.
Docteur Morris Lancaster : Jane, de quoi avons-nous parlé hier ?
Jane : De la nécessité d’apprendre à me contrôler.
Docteur Morris Lancaster : N’avez-vous rien à dire à monsieur Monk ?
Jane : Désolée.
Monk : Il n’y a pas de mal, j’ai vraiment du fusain sur le doigt vous savez.
Manny : (Avec une feuille pliée en deux.) Docteur Lancaster, devinez un peu ce que je viens de peindre. (Les patients se tournent vers lui.)
Patients : Un père Noël.
Docteur Morris Lancaster : Ça va, ça va, ça va. Oh, mais vous deviez dessiner un autoportrait.
Manny : (Montrant un petit homme sur la feuille.) C’est moi là.
Docteur Morris Lancaster : Pourquoi vous êtes si petit ?
Manny : Mais tout le monde est petit comparé au Père Noël.
Jane : (À voix basse.) Tous les soirs, il se met à la fenêtre et l’attend de le voir apparaître.
Manny : Et je sens qu’il va bientôt venir. Les nuits sont de plus en plus froides.
Jane : On n’est qu’au mois d’août, espèce de débile !
Docteur Morris Lancaster : Allez, ça suffit, reprenez le travail. S’il vous plaît. (Voyant qu’Adrien hésite à dessiner.) Un problème, monsieur Monk ?
Monk : J’ai un petit peu de mal à savoir par où commencer.
Docteur Morris Lancaster : Vous savez pourquoi ? (Voyant qu’il fait non de la tête.) Mais peut-être parce que vous craignez que ce ne soit pas parfait. (Adrien se met à sourire.) Et ce ne sera même sûrement pas parfait tant il est vrai que rien n’est jamais parfait. Mais je vous en prie allez-y, lancez-vous (en lui donnant une craie), nous n’avons que quarante-huit heures devant nous. (Adrien se met à rigoler. Il se met à dessiner sur la feuille une sorte de tube car la craie glisse.) Très bien. Alors, qu’est-ce que vous ressentez ?
Monk : (Se tournant vers Morris.) Ça fait du bien.
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique - Dans la chambre d’Adrien Monk – Nuit
Il est 3 heures 45, Adrien ne dort pas encore et du bruit se fait dans le couloir. Une femme se met à crier et des infirmiers tentent de la maîtriser sans succès. Adrien va voir ce qu’il se passe.
Infirmier : Tenez-la.
Jane : Lâchez-moi.
Infirmier : Tenez-la bien.
Jane : Laisse-moi, lâchez-moi. Ne me touchez pas !
Infirmier : Il n’y a qu’une seule solution, allez les gars, en chambre d’apaisement.
Oliver : Il va falloir des tranquillisants. Appelle le docteur Lancaster et dis lui que Jane a une crise. (Une infirmière tente de téléphone au médecin mais sans succès.) Essaye sur son portable.
Jane : Non, non, lâchez-moi !
Dans la chambre du patient qui a vu le Père Noël se trouve une carte avec des ficelles donnant sur les endroits de la Terre. Il se réveille en entendant du bruit à l’extérieur. Il se lève, regarde l’heure et va à la fenêtre. Il prend son appareil photo et prend une photo.
Manny : Père Noël.
EXTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans le jardin – Journée
Monk : (Installé sur un banc.) Je, je suis sorti du magasin près de chez moi mais au lieu de rentrer en prenant par Divisadero street, j’ai, j’ai tourné à gauche, et j’ai marché vers la maison de Trudy. (Adrien est dans un groupe de parole présidé par le docteur Lancaster, Oliver fait le tour du groupe.) Son ancienne maison, la porte était ouverte, alors je suis entré.
Docteur Morris Lancaster : Et comment vous vous êtes senti en vous retrouvant dans cette maison ?
Monk : Heureux, sans le moindre souci.
John Wurster : Et quand ce besoin s’est-il mis à se manifester, Adrien ? (Il a un stylo et du papier.)
Docteur Morris Lancaster : (Posant sa main sur le bras de John.) C’est moi quoi vais diriger l’entretien aujourd’hui, d’accord.
John Wurster : Oui, oui, d’accord.
Docteur Morris Lancaster : Mais j’aimerais vous parler en privé après.
John Wurster : (Regardant vers Lancaster.) À propos de Monk ?
Docteur Morris Lancaster : Non, à propos de votre tendance à surcompatir aux problèmes des autres.
John Wurster : J’ai l’impression de me revoir en fac de médecine.
Manny : Docteur, est-ce que je peux prendre la parole ?
Docteur Morris Lancaster : Oui, une minute Manu, une minute. (Se tournant vers Adrien.) Continuez.
Monk : Je suis, je suis vraiment désolé pour les Haskell.
John Wurster : Qui sont les Haskell ?
Docteur Morris Lancaster : (Le reprenant pour qu’il arrête de poser les questions.) Qui sont les Haskell ?
Monk : Euh, le couple qui vit dans la maison. Nick et Josie, des gens très biens et j’ai… (Pendant qu’Adrien regarde le collier de Jane, John et Morris font oui de la tête.) Ma femme avait un collier identique à celui-là.
Jane : (Énervée.) Je vous préviens, ne comptez pas sur moi pour que je vous le donne.
Manny : (Levant le bras gauche.) Allez, docteur c’est à moi maintenant, s’il vous plaît.
Docteur Morris Lancaster : D’accord, d’accord.
John Wurster : D’accord.
Manny : Voilà, la nuit dernière j’ai vu le Père Noël.
Jane : Oh, c’est pas vrai.
Docteur Morris Lancaster : S’il vous plaît, merci d’écouter ce que Manny a à dire.
Manny : Alors voilà, il était aux environs de quatre heures, j’étais en train de dormir dans ma chambre. Et j’ai entendu quelque chose dehors. C’était comme des bruits de pas qui venaient du toit.
Jane : (De manière ironique.) Alors j’ai bondi de mon lit pour aller voir ce qu’il se passait. (Adrien se met à ricaner.)
Manny : C’était lui, aussi beau que dans les livres et il se tenait debout tout près de la cheminée en se préparant à descendre. Et c’est là que… son téléphone a sonné.
Monk : Son téléphone ?
Manny : Il a répondu et s’est mis à parler avec quelqu’un. (Lancaster regarde vers Adrien, l’air intéressé.) Je vous le jure, je peux le prouver, je l’ai pris en photo.
Docteur Morris Lancaster : Ah oui, vous avez pris une photo.
Manny : Oui, je garde toujours mon appareil près de la fenêtre.
Docteur Morris Lancaster : Eh bien, nous avons hâte de les voir une fois développées.
John Wurster : À qui le tour maintenant ?
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans une salle de jeux – Journée
Monk : (Jouant au poker avec deux patients dont Jane, l’un d’entre eux pose deux cartes sur la table.) Ah oui, mais ça ne forme pas une paire, regardez ça c’est un valet et cette carte-là c’est un roi. (Le voyant inverser les cartes.) Oui, comme ça évidemment. (En voyant Mannie fouiller dans les affaires.) Mais qu’est-ce que vous cherchez ?
Manny : Mon appareil photo. (Il enjambe le canapé et s’assoit dessus.) J’étais sûr de l’avoir laissé là mais où est-ce qu’il peut être ?
Monk : Manny, à quelle heure avez-vous vu le Père Noël la nuit dernière ?
Mannie : Il était exactement 3 heures 47, je l’ai noté. Vous voulez voir où je l’ai surpris ?
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans la chambre de Mannie – Journée
Manny : Tout le monde croit que c’est une histoire juste pour les enfants. Ah bien sûr, je sais que les Pères Noël qu’on voit dans les grands magasins ce sont des acteurs, je ne suis pas si idiot que ça. Mais il a été recensé dans le monde plus de quatre cents apparitions avérées du Père Noël et je ne parle que de celles scientifiquement avérées. Tout est sur Internet, ah bien ça veut bien dire que c’est vrai. (Montrant à Adrien une photo sur le mur.) Regardez, ça c’est une photo récente qu’on a prise de lui.
Monk : Voyons, Manny, ça pourrait être n’importe quoi.
Manny : Non, c’est le Père Noël.
Monk : (Voyant un petit trou dans le mur pendant que Manny s’assoit sur le lit.) Qu’est-ce qu’il s’est passé là ?
Manny : Ça c’est monsieur Richter, il ne voulait pas déménager d’ici. Il occupait cette chambre avant moi et il ne s’est vraiment pas laissé faire.
Monk : Et tout ça remonte à quand ?
Manny : Il y a une semaine. J’ai été placé sur la liste d’attente pour cette chambre depuis onze ans. Et la semaine dernière, le docteur Lancaster, il a dit oui. Oh, j’aimerai tellement avoir mon appareil photo. (Adrien le regarde, comprenant peut-être ce qu’il se passe.) Oh, j’avais une belle preuve.
Monk : (S’approchant de la fenêtre.) C’est, c’est là que vous l’avez vu, n’est-ce pas ?
Manny : Ouais, il se tenait juste, (s’approchant de la fenêtre pour montrer à Adrien) à cet endroit là.
Monk : Et son téléphone a sonné.
Manny : Hmm, il a répondu et il est parti de l’autre côté hors de ma vue.
Monk : C’est quoi ça ?
Manny : Quoi ?
Monk : (Regardant vers la cheminée où pend un bout de tissu.) Là, sur la cheminée, on dirait un chiffon ou un bout de tissu.
Manny : (Levant la fenêtre, il se met à sortir sur le toit.) Oh.
Monk : Ne tombez pas Manny, vous vous ferez mal, vous vous en rendez compte ? Faites attention, la pente est comment dire très raide d’accord. (Voyant Manny près de la cheminée.) Vous pouvez l’atteindre ?
Manny : Je crois que oui.
Monk : (Pendant que Manny prend le bout de tissu du costume du Père Noël.) Écoutez-moi Manny, regardez autour de vous, est-ce que vous voyez des traces de pas ?
Manny : (Regardant sur le toit.) Oui, les miennes.
Monk : Hormis les vôtres ?
Manny : Oui, il y en a partout. (Heureux.) Il est venu sur le toit. (Adrien lui fait signe de redescendre. Il est désormais de retour dans sa chambre en montrant le bout de tissu.) Voilà la preuve qu’il existe. C’est ça la preuve. Oh, je suis pressé d’être à la prochaine séance, ce truc-là va leur clouer le bec.
Monk : (Prenant une petite pochette plastique.) À vrai dire, Manny, je crois qu’il serait préférable de ne parler de ça à personne. (Il l’approche pour pouvoir le mettre dans le sachet.)
Manny : Mais non, pourquoi ?
Monk : Il faudrait peut-être d’abord réunir un petit peu plus de preuves. Et là, ils seront bien obligés de nous croire.
Manny : Bon d’accord. (Il met le bout de tissu dans le sachet.)
Monk : Parfait. J’aimerai savoir Manny, vous étiez déjà là quand le docteur Gould a été abattu ?
Manny : Oh oui, en fait il y a même un journal qui a parlé de moi. Je vais vous montrer. (Il va vers le bureau et prend un livre. Il l’ouvre et arrive à une page de l’article mentionné.) J’ai conservé tous les articles. (Lisant le journal.) « D’après ce que nous a dit un patient non identifié, le docteur Gould était très apprécié et sera regretté par tous ceux qu’il connaissait. » Eh bien, c’est moi le patient non identifié. (Adrien prend un autre article qui fait mention de la mort du médecin. Le titre de l’article est « Un drogué tue le médecin, se suicide ». Adrien semble réfléchir.)
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans une salle de jeux – Journée
Monk : Cette table, il faut la déplacer ici à l’écart. (Manny et John la déplacent. Se trouve au côté du mur une armoire.) Parfait, (se tournant vers l’armoire) Bon alors ça, c’est l’armoire à médicaments.
Patient : C’est l’armoire aux travaux manuels.
Monk : Je sais mais on va faire comme si c’était l’armoire à médicaments, d’accord.
Patient : C’est l’armoire aux travaux manuels.
Monk : Manny, vous faites le docteur Gould. Vous faites donc votre ronde, vous traversez le hall (pendant ce temps Manny met une veste d’infirmier).
Manny : Ah, ah, (il met son auriculaire dans son oreille) il se nettoyait toujours l’oreille, vous vous rappelez ?
John Wurster : Ouais.
Monk : Vous, vous entrez dans la réserve, vous êtes devant l’armoire, vous l’ouvrez. (John fait les mêmes gestes qu’Adrien. Manny ouvre l’armoire.) Là, vous Johnny, vous faites Bill Lafrankie, vous cherchez des drogues dans la réserve.
John Wurster : Oui, oui.
Monk : Et là, vous tombez sur le docteur. Et… pan.
John Wurster : (Mettant l’index en face de lui pour faire le geste de l’arme.) Pan.
Monk : Pan. Le docteur Gould est mort. (Manny se couche au sol.) Lafrankie va ensuite se servir en drogue.
John Wurster : D’accord. (Il va vers l’armoire pour prendre quelques objets.)
Monk : Puis il s’enfuit. Enfuyez-vous, allez, allez. (John s’en va, pose le sac sur une table et va rejoindre Adrien en imitant ses gestes.) Voilà, laissez-moi réfléchir. (Il se rend vers l’armoire, met sa main devant lui et John fait la même chose.) Les clés. Manny a laissé les clés dans la serrure, comme l’aurait fait n’importe qui d’autre.
John Wurster : Oui.
Monk : (Regardant la photo de l’article.) Mais regardez la photo. (Sur la photo se trouve Gould allongé, du sang sur sa chemise. Manny se lève pour la regarder.) Regardez où se trouvent les clés. Les clés se trouvent encore dans la poche de la blouse. Je crois qu’il n’a même pas eu le temps d’ouvrir l’armoire.
John Wurster : Peut-être que Lafranckie l’a supprimé, qu’il a pris ses clés et qu’il a ouvert l’armoire.
Monk : Pourquoi est-ce qu’un drogué en pleine crise aurait pris soin de remettre les clés dans sa poche ? Je ne crois pas que ce soit Lafrankie. Je crois que l’assassin avait un jeu de clés.
John Wurster : Vous pensez à quelqu’un d’ici ?
Oliver : (Arrivant dans la pièce.) Qu’est-ce qu’il se passe ?
Jane : (Elle se lève en souriant.) Ils assassinent le docteur Gould. (Elle quitte la pièce. Pendant ce temps, Oliver arrive vers Adrien pour récupérer l’article de journal.)
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans le bureau de Morris Lancaster – Journée
Docteur Morris Lancaster : Écoutez-moi attentivement, monsieur Monk. Le docteur Gould non seulement était un collègue mais aussi mon meilleur ami. (Il a l’article du journal dans la main.) Et je n’apprécie pas que vous en fassiez un sujet d’amusement. (Il donne l’article à Adrien.)
Monk : Ce n’est pas ce que nous faisions. (Lancaster s’assoit en face de lui.)
Docteur Morris Lancaster : Vous savez ce que c’est une hallucination ? C’est une illusion qui perdure dans l’esprit de quelqu’un malgré quantité de faits qui prouvent le contraire de ce qu’il voit.
Monk : (Regardant vers la canne à pêche.) La ligne.
Docteur Morris Lancaster : Quoi ?
Monk : (En se levant.) Il y a avait une ligne au bout de cette canne à pêche. Qu’est-elle devenue ?
Docteur Morris Lancaster : Que croyez-vous qu’il se soit passé, que je l’ai prise pour aller étrangler un patient avec ?
Jane : (Arrivant en trombe dans le bureau.) Docteur Lancaster, pardon de vous interrompre, (en voyant Adrien) mais je savais qu’il était là. (Elle s’énerve contre lui.) Où est-il ?
Monk : Quoi ?
Jane : Vous le savez très bien, mon collier, celui qui vous rappelait tant votre chère épouse. Il me l’a volé, je le sais.
Monk : (Se tournant vers Morris.) Ceci est ridicule.
Jane : Je l’avais enlevé à l’infirmerie, je ne l’ai pas revu depuis, vous étiez là-bas vous aussi.
Docteur Morris Lancaster : Il y a un moyen très simple de vérifier, videz vos poches Adrien. (Ce dernier regarde dans ses poches de pantalon puis dans ses poches de veste, le collier se trouve dans la poche gauche.)
Monk : Oh, mon Dieu.
Jane : (Reprenant le collier.) Je vous remercie, je vous remercie beaucoup. (Elle s’en va en claquant la porte.)
Monk : Comment est-il arrivé là ? Je vous jure que, je, je ne me rappelle pas l’avoir pris.
Docteur Morris Lancaster : Oui, je sais, je sais.
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Journée
Jane et Adrien sont assis sur des chaises dans le couloir. Des infirmiers passent et une infirmière prépare les médicaments.
Jane : Pardon de vous avoir crié dessus. J’étais un peu comme vous quand je suis arrivée ici. Je voyais des choses qui n’existaient pas. La nuit où le docteur Gould est mort, j’ai vu Bill Lafrankie l’arme à la main en train de s’enfuir.
Monk : C’est vrai ? (Jane fait oui de la tête.)
Jane : Je voulais appeler de la cabine téléphonique, mais dans mon esprit, j’ai vu le docteur Lancaster avec l’arme. C’est comme si j’avais projeté ma haine du docteur Lancaster sur Bill Lafrankie.
Monk : Oui, je vois.
Jane : Le docteur Lancaster essayait de m’aider et je lui en voulais.
Monk : (Se tournant vers elle.) Moi aussi.
Jane : Bienvenue dans mon monde.
Infirmière : C’est l’heure des médicaments, monsieur Monk, ordre du docteur Lancaster. (Jane et Adrien prennent leurs piluliers et prennent leurs médicaments.)
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans la chambre d’Adrien – Nuit
Il est 3 heures 45 et Adrien a du mal à s’endormir.)
Monk : (En pensée.) Je suis en train de sombrer. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Accroche-toi, Monk, accroche-toi.
EXTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans le jardin – Journée
Docteur Morris Lancaster : (À Sharona.) Son état s’est détérioré, il va peut-être falloir le garder plus longtemps.
Sharona : Combien de temps exactement ?
Docteur Morris Lancaster : C’est dur à dire, peut-être un mois.
Sharona : Un mois ?
Docteur Morris Lancaster : Mais ça pourrait être aussi bien un an. (Adrien est dans le jardin en train de faire bouger des cailloux.) Sa maladie est double, hallucination et paranoïa. Il voit des crimes et des mystères partout. Par exemple, il s’est lié d’amitié avec un patient, et ils essayent de prouver ensemble que le Père Noël existe.
Sharona : Le Père Noël ?
Docteur Morris Lancaster : Oui, ils sont allés chercher des indices sur le toit. Ce serait drôle si ce n’était révélateur d’un dysfonctionnement. (À haute voix.) Adrien, regardez qui est là.
Monk : Oh.
Sharona : Salut patron. Comment tu te sens ?
Monk : Ah, je me sens bien. J’ai, j’ai hâte de rentrer à la maison.
Sharona : Justement, on était en train de parler de ça.
Docteur Morris Lancaster : Vous permettez que je montre à votre amie le dessin que vous m’avez fait hier ?
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans le bureau du docteur Lancaster - Journée
Docteur Morris Lancaster : (Regardant dans une pile de dessins.) Tenez le voilà, regardez. (Il montre à Adrien et Sharona un dessin triste fait d’un crayon noir avec un personnage à côté d’une tombe.)
Monk : C’est moi qui ai dessiné ça ?
Docteur Morris Lancaster : Vous ne vous en souvenez plus ? N’est-ce pas la tombe de Trudy ?
Sharona : Euh, le docteur Lancaster a dit que… que tu avais vu le Père Noël.
Monk : (En souriant.) Non, non, on ne l’a pas vu pour de vrai évidemment. Manny l’avait pris en photo et il a perdu son appareil mais on a trouvé un petit morceau de tissu rouge.
Docteur Morris Lancaster : Vous pouvez nous le montrer ?
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans la chambre d’Adrien – Journée
Monk : (En cherchant dans sa veste.) Oh, il était dans ma veste. (En sortant la petite pochette.) Je l’avais mis là dedans. Il était dans ce sachet. (Il le met sur le lit.) Un petit morceau de tissu arraché du, du costume, du, du, du Père Noël. Enfin, non, non, un morceau de tissu… arraché, arraché…
Sharona : Docteur, est-ce que je peux vous parler en privé ?
Docteur Morris Lancaster : Je vous en prie. (Il lui fait signe de sortir.)
Monk :… du Père Noël.
Sharona : (Pendant qu’Adrien met le sachet au sol et sa veste sur la chaise.) Il n’est plus lui-même, il a besoin de moi. Écoutez, si vous voulez je peux venir deux ou trois fois par semaine, d’accord. J’ai encore mon statut d’infirmière je peux me faire nommer ici.
Docteur Morris Lancaster : Je sais que vous pensez bien faire mais moins il sera en contact avec son ancienne vie, (Adrien tente de retrouver le bout de tissu) et mieux ce sera pour lui. Vous pourrez lui écrire des lettres, lui faire parvenir des souvenirs de chez lui mais pas de visites.
Monk : (En soulevant le matelas et regardant dessous, Sharona le rejoint.) Oh.
Sharona : S’il te plaît, Adrien.
Monk : (Baissant le matelas.) Oh.
Sharona : Écoute, je ne peux pas te ramener chez toi aujourd’hui.
Monk : Sharona, est-ce que tu as vu ces chaussures ? Regarde ses chaussures. (Sharona regarde les pieds de Lancaster.) Elles sont toutes sales, ça ressemble à de la suie. Ce sont des chaussures de bateau. C’est pour ne pas déraper. Je crois, je crois qu’il s’en sert pour marcher sur le toit de la clinique…
Sharona : Adrien, essaye de suivre les conseils du docteur Lancaster, d’accord, c’est quelqu’un de bien.
Monk : Un médecin de la clinique a été tué ici il y a quatre ans de ça.
Sharona : (Tentant de lui faire entendre raison.) Adrien, essaye de te calmer un peu.
Monk : Il s’appelait Gould, Conrad Gould.
Sharona : Je veux que tu te calmes et que tu t’assois. (Elle le fait assoir sur le lit.) Détends-toi.
Monk : Je crois que le docteur Lancaster est mêlé à ce meurtre. Dis-moi, tu crois que je perds les pédales ?
Sharona lui met la main sur l’épaule et s’en va laissant Adrien abattu. Dehors, elle regarde du côté de la fenêtre et du toit et se décide à partir.
INTÉRIEUR – Dans une bibliothèque médicale – Journée
Sharona : Excusez-moi.
Chet Abrams : (Lisant un livre.) Une seconde. (Il met un marque-page et referme le livre.)
Sharona : Bonjour. On m’a dit que le docteur Gould avait fait don de tous ses papiers personnels à cette bibliothèque. Et je souhaiterai lire son journal pour l’année 98.
Chet Abrams : Oui, vous avez une carte ?
Sharona : Pas sur moi, je l’ai laissée dans la voiture.
Chet Abrams : Je vous attends.
Sharona : Euh, attendez, attendez, attendez, je vais tout vous dire. C’est un peu gênant, en fait je ne suis pas inscrite ici.
Chet Abrams : Oui, mais les archives sont réservés aux étudiants.
Sharona : Oh, vraiment ? (L’homme continue sa lecture alors qu’elle voit sur un classeur le nom de Chet Abrams.) Y aurait-il un Chet qui travaille ici ?
Chet Abrams : Oui c’est moi.
Sharona : Oh, mon Dieu, alors là c’est amusant. On m’a dit de m’adressez à vous, (il arrête de lire et pose le livre) j’ai rencontré un jeune homme au cours d’une fête chez des amis, ce garçon m’a dit que vous étiez très cool et que vous serez peut-être assez gentil pour me faire une petite fleur.
Chet Abrams : Mais qui est ce garçon ?
Sharona : Il était, oh, il était grand avec des lunettes.
Chet Abrams : Ross Kelton ?
Sharona : C’est ça, c’est lui Ross Kelton.
Chet Abrams : Ross Kelton a dit que j’étais cool ?
Sharona : Il aurait menti ?
Chet Abrams : (Apportant un carton sur une table.) Vous voulez son journal personnel, c’est bien ça.
Sharona : Hmm.
Chet Abrams : Je peux vous demander pourquoi ?
Sharona : (Après avoir ouvert le carton.) Ross a dit que vous étiez cool.
Chet Abrams : Euh, ouais, ouais, désolé. (Il s’en va.)
Sharona : (Consultant toutes les fiches du journal personnel.) Oh, là, là. (Elle voit quelque chose qui l’intéresse et le lit.) « Le docteur Murdock m’a assuré que j’étais son successeur désigné, cette décision va provoquer colère et moquerie chez le docteur Lancaster. » Oh, mon Dieu.
EXTÉRIEUR – Près de l’entrée de l’hôpital psychiatrique – Journée
Sharona : Tenez, c’est une photo de Trudy, ça pourra peut-être lui faire du bien. (Le docteur Lancaster prend l’enveloppe et enlève la photo qui est dedans. Il la remet.)
Docteur Morris Lancaster : Il devrait apprécier, donnez-la lui. (Il le donne à Oliver.)
Oliver : Merci. (Il entre dans l’établissement.)
Docteur Morris Lancaster : C’est très gentil.
Sharona : C’est moi qui vous remercie. (Ils se serrent la main.)
Docteur Morris Lancaster : De rien, je vous en prie.
Sharona : Au revoir à bientôt. (Elle s’en va.)
Docteur Morris Lancaster : J’espère.
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans la chambre d’Adrien – Soirée
John Wurster : (En regardant un magasine.) J’aurais peut-être dû rejoindre les Rolling Stones quand ils me l’ont proposé.
Oliver : (À voix haute.) Extinction des feux ! (Adrien éteint la lumière et commence à s’endormir.)
John Wurster : (Regardant la photo de Trudy avec un message inscrit dessus.) Hey, regardez. (Sur la photo, il est marqué « Monk, tu n’es pas fou ». Qu’est-ce que ça dit ?
À l’arrière de la photo, un texte a été ajouté et un autre message apparaît et qui dit « Tu es en danger, fiche le camp ».
Monk : Ça dit que je ne suis pas aussi fou que ça.
John Wurster : Et ça dit rien pour moi ?
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans le bureau de Lancaster – Soirée
Adrien se rend dans le bureau de Morris Lancaster, met le doigt sur la lampe et l’allume. Il tente de chercher un document mais regarde vers la porte d’entrée. Pendant ce temps, dans une autre section de l’hôpital, le docteur Lancaster range un dossier. Lorsqu’il éteint la lumière, de la poudre fluorescente apparaît sur ses mains.
Docteur Morris Lancaster : Qu’est-ce que c’est que ça ? (Il retourne dans son bureau et prend Adrien en flagrant délit.) Ah vous voilà. Je vous avais dit de ne pas jouer à l’inspecteur chez moi.
Monk : (Tenant le dossier dans les mains.) Ceci est le dossier de Bill Lafrankie, il n’a pas pu se donner la mort comme il a été dit.
Docteur Morris Lancaster : (En criant.) Il est ici !
Monk : Il souffrait de bélonéphobie, une peur pathologique des aiguilles.
Docteur Morris Lancaster : Vous êtes un petit malin. Voyons si vous serez aussi malin avec le QI d’une boîte à chaussures. Monsieur Monk a tenté de me tuer.
Monk : (Pris par les bras par Oliver.) Quoi, ah non.
Docteur Morris Lancaster : (Se frottant les mains.) Je pense qu’il a besoin d’un séjour en chambre d’apaisement.
Monk : Attendez.
Docteur Morris Lancaster : C’est pour votre bien, mon cher. (Il tape sur le bureau, agacé.)
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans la chambre d’apaisement – Soirée
Adrien se trouve dans la chambre d’apaisement sans lumière et avec une camisole. Il essaie d’avoir un peu de place dans ses bras mais il n’y arrive pas. Lancaster et Oliver arrivent dans la chambre, le premier ayant un plateau avec du coton et une aiguille.
Docteur Morris Lancaster : Combien y a-t-il ?
Oliver : Deux CC de Thorazine.
Docteur Morris Lancaster : (Il remet la seringue sur le plateau.) Mettez-en quatre.
Oliver : Quatre ? Vous en êtes sûr ? C’est à peine s’il pèse 70 kilos tout mouillés.
Docteur Morris Lancaster : Vous êtes diplômé de la faculté de médecine ?
Oliver : Non monsieur.
Docteur Morris Lancaster : Alors faites ce que je dis et administrez quatre CC de Thorazine à ce patient.
Oliver : Il faut que je retourne en bas en chercher.
Docteur Morris Lancaster : Dépêchez-vous alors.
Il s’en va. Oliver reste auprès d’Adrien et s’en va à son tour en fermant les verrous. Adrien est désormais debout et réfléchis. Dans la salle des médicaments, Oliver met dans la seringue le produit voulu par le docteur Lancaster. Adrien tente par tous les moyens de se défaire de la camisole en la prenant par ses dents. Oliver tape sur la seringue et fait couler un peu de liquide. Adrien continue de se défaire de la camisole. Oliver ferme la porte et s’en va. Adrien réussit à enlever le dessus des bras.
Infirmier : J’ai noté ce que tu m’avais demandé.
Infirmière : Merci, c’est gentil.
Oliver est sorti de la pièce et part rejoindre la chambre d’apaisement. Pendant ce temps, Adrien essaye de faire glisser la camisole en haut du corps alors qu’Oliver arrive et ouvre les verrous. Il entre et voit la camisole.
Oliver : Qu’est-ce que c’est que ça ? (Il se tourne vers Adrien qui tire sur un tissu faisant tomber Oliver au sol. Adrien réussit à partir de là et enferme Oliver.)
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans un bureau – Soirée
Sharona : (Au téléphone.) Allô ?
Monk : Je sais qui est le coupable, je peux le prouver, préviens la police.
INTÉRIEUR – Dans l’hôpital psychiatrique – Dans la chambre de Manny – Soirée
Manny : (Avec un appareil photo. Adrien se trouve à ses côtés.) C’est monsieur Carruthers qui m’a prêté son appareil, il reste huit poses (en montrant sur l’appareil), on voit là, c’est marqué en tout petit.
Monk : Oui, je sais.
Manny : Est-ce qu’il va vraiment venir le Père Noël ?
Monk : Ah oui, vous pouvez compter dessus.
Manny : Et vous, qu’est-ce que vous lui avez commandé ?
Monk : Je lui ai demandé que deux et deux se remettent à faire quatre comme avant.
Manny : Ah c’est lui, c’est lui, c’est le Père Noël. (Un père Noël traverse le toit du bâtiment.)
Monk : J’en étais sûr.
Manny : Mais qu’est-ce qu’il fabrique ? (Le Père Noël se trouve près d’une cheminée, semblant mettre quelque chose à l’intérieur.)
Monk : Il part à la pêche.
Manny : Mais c’est quoi ?
Monk : Son arme, Manny. Il doit la retrouver avant que les ouvriers ne tombent dessus pendant les travaux. S’il arrive à s’en débarrasser, je ne pourrais plus prouver quoi que ce soit. (Le Père Noël fait descendre une ligne dans la cheminée.)
Manny : Je t’aime Père Noël. (Il ouvre la fenêtre.)
Monk : (Le voyant partir.) Manny, non, Manny, non, non, non. (Il tente de le retenir.) Restez ici, prenez plutôt des photos.
Le Père Noël tente de retrouver l’arme grâce à l’hameçon.
Manny : (Pendant qu’Adrien monte sur le toit.) Je ne comprends pas ce qu’il est en train de faire.
Monk : (Manny tentant de le suivre, il jette un coup d’œil en contrebas.) Ne regarde pas en bas. Ne regarde pas en bas. (Se tournant vers le Père Noël.) Alors, ça mord ce soir docteur ?
Docteur Morris Lancaster : Monk, comment avez-vous grimpé ici ?
Manny : Un sourire Père Noël. (Il prend une photo de Lancaster.)
Monk : C’est pour ça que vous avez donné cette chambre à Manny. Vous saviez que vous pouviez passer la nuit sur le toit, personne ne le croirait s’il disait qu’il avait vraiment vu le Père Noël.
Docteur Morris Lancaster : À part vous, Monk mais qui pourrait vous croire ? Vous êtes fou, vous vous souvenez.
Monk : On retrouvera l’arme docteur, à l’endroit où vous l’avez mise et c’est la seule preuve dont j’ai besoin.
FLASH-BACK
Monk : (Pendant que Lancaster attend dans un coin de la salle des médicaments, attendant Gould.) Vous ne pouviez pas le supporter. Le comité directeur allait donner le poste au docteur Gould. Vous l’avez tué.
Docteur Morris Lancaster : Docteur Gould. (Ce dernier se retourne et se prend deux balles en pleine poitrine.)
Monk : Vous avez volé des pilules pour faire croire que c’était l’œuvre d’un patient. (Lancaster ouvre la porte de la pharmacie et prend des médicaments.) Il vous fallait un coupable, Lafrankie en faisait un idéal. (Lancaster amène Lafrankie endormi, dans les bois.) Vous l’avez certainement bourré de drogue, et vous l’avez entraîné dans les bois où la police l’a trouvé le lendemain. (Lafrankie est désormais allongé au sol.) Il restait un dernier problème, l’arme du crime, elle était enregistrée à votre nom. (Lancaster est monté sur le toit de l’hôpital et lance le pistolet dans la cheminée.) Il fallait vous en débarrasser avant que la police ne débarque et vous avez trouvé la cachette idéale.
EXTÉRIEUR – Sur le toit de l’hôpital psychiatrique - Soirée
Manny : Eh, eh, on n’a pas le droit de parler comme ça au Père Noël.
Monk : Manny. (Ce dernier glisse et manque de tomber du haut du toit.)
Manny : Père Noël, aide-moi.
Docteur Morris Lancaster : (Réussissant à attraper l’arme du crime.) Oh, regardez ce que j’ai là.
Monk : Manny, remontez, remontez. (Il l’aide à stabiliser Manny.)
Manny : Attendez une minute, ce n’est pas le vrai Père Noël. (Lancaster enlève sa barbe blanche.) Monk faites attention, ce n’est pas le vrai Père Noël.
Monk : (Voyant que Lancaster tente de tirer sur Adrien avec l’arme mais ne fonctionne pas. Des sirènes de voiture de police résonnent au loin.) L’arme est cachée dans la cheminée depuis plus de quatre ans, la chambre et le percuteur doivent à présent… complètement oxydés. (Des voitures sont arrivés sur les lieux.)
Policier : (À l’hygiaphone.) Père Noël, les mains en l’air, lâchez votre arme. (Lancaster s’exécute.)
Agent : (Au téléphone.) Appel à toutes les unités disponibles, rendez-vous immédiatement à la clinique Medford. Plusieurs voitures sont déjà sur place.
Sharona : Adrien.
Agent : (Au téléphone.) On demande des renforts, on n’a pas plus de précisions. (Sharona fait un rond avec ses doigts pour le féliciter.)
Monk : Pendant qu’on y est, et au cas où on n’aurait plus l’occasion de se reparler, je tiens sincèrement à vous dire qu’hormis les meurtres et le fait que vous ayez tenté de me tuer, vous êtes vraiment le meilleur médecin que j’ai consulté. (À Manny.) Accrochez-vous, Manny, on va venir vous chercher. Et joyeux Noël.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre – Soirée
Adrien est dans son lit, content d’être rentré chez lui. Il passe un coup de téléphone à Sharona.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Sharona : Allô ?
Monk : (Au téléphone.) Sharona…
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre – Soirée
Monk :…ne te moques pas d’accord ? J’ai besoin d’en être vraiment sûr.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Sharona : Est-ce que tu vois un chêne par la fenêtre ?
Monk : (Au téléphone.) Oui.
Sharona : Y a-t-il une armoire près du placard ?
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre – Soirée
Monk : Hmm.
Sharona : (Au téléphone.) Y a-t-il une photo de Trudy sur la table de nuit ?
Monk : (Regardant sur la table.) Oui.
Sharona : (Au téléphone.) Adrien…
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Sharona : Tu te trouves bien chez toi. Tu peux t’endormir.
Monk : (Au téléphone.) Merci.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Dans la chambre – Soirée
Monk : Ah au fait, bonne nouvelle. J’envisage sérieusement de te décerner le diplôme d’employée du mois.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Sharona : Merci patron. À demain matin.
Elle raccroche et lui aussi, il remet le téléphone sur le socle. Il commence à s’endormir mais pour éteindre la lumière, il claque des mains et elle s’éteint.)