INTÉRIEUR – Dans une maison – Dans la salle de séjour – Journée
Des gens avec des policiers se trouvent dans une pièce et restent stoïque. Monk se trouve au milieu de la pièce, les regardant tout en réfléchissant. Il y a du bazar et il tente de comprendre ce qu’il s’est passé. Sharona est à côté de lui et regarde ce qu’il fait. Une femme est allongée au sol recouverte de sang. Il regarde vers le plafond.
Monk : Et la cuisinière ?
Policier : (En montrant derrière lui.) Elle est de ce côté, dans la cuisine.
Monk : Non, je parle de ma cuisinière, je crois que j’ai oublié de l’éteindre.
Sharona : Elle est éteinte, je, j’ai vérifié avant qu’on s’en aille.
Monk : Est-ce que tu en es sûre ? Tu as tourné le bouton ?
Sharona : Oui.
Monk : Tu as tourné celui du petit feu ?
Sharona : J’ai tourné tous les boutons, tous, la cuisinière est éteinte, Adrien.
Policier : Excusez-moi, monsieur, on pense à un cambriolage qui aurait mal tourné. Elle est entrée, elle a surpris cet homme, elle a paniqué, il a pris un couteau dans la cuisine…
Monk : Non, non, non, non. Ce n’est pas un cambriolage.
Policier : Quoi ?
Monk : C’est ce qu’il a voulu nous faire croire, mais il a un sacré sang-froid ce gars-là. (Sharona se met à sourire tandis qu’il pointe son doigt sur une lampe.) Il devait porter des pantoufles pour éviter de laisser des empreintes. Ce ne serait pas venu à l’idée d’un des drogués qui traîne dans le secteur. (Il continue de mettre le doigt sur la lampe, ce qui commence à agacer Sharona.)
Sharona : Adrien, Adrien.
Monk : (Il finit de mettre son doigt sur la lampe et rejoint la fenêtre.) Je pense qu’il devait être là à attendre.
Policier : Attendre quoi ?
Monk : (Pointant son doigt vers la fille.) Il attendait elle. Il est resté là durant environ une heure. Ce gars est un fumeur, les rideaux sentent encore le tabac. (Il touche les rideaux avec un stylo pour ne pas laisser ses empreintes, il se met à sentir.) Des mentholés. (Un agent de police prend des notes.) Peut-être même des Newport.
Policier : C’est peut-être elle qui fumait.
Monk : Non, non, non. Elle était calviniste et les calvinistes ne fument pas. Ils considèrent leurs corps comme un calice, un calice sacré. Excusez-moi je, je ne parviens pas du tout à me concentrer, parce que je, je sens comme une odeur de gaz. (Se tournant vers Sharona.) Est-ce que tu es sûre d’avoir entendu le déclic du bouton quand tu as éteint la cuisinière ? Tu l’as entendu ? (En la voyant, il se résigne à la croire.) Quoi qu’il en soit, après avoir tué mademoiselle…
Policier : Nicole Vasquez, elle avait 25 ans.
Monk : Mademoiselle Vasquez, il, il est resté quelque temps ici, il devait chercher quelque chose.
Policier : Il cherchait quoi ?
Monk : Je n’en ai aucune idée. Il a regardé quelque chose sur son ordinateur, il a peut-être effacé un fichier.
Policier : D’accord, autre chose ?
Monk : Oui, il est grand, disons 1 mètre 90, peut-être 95. (Se retournant vers Sharona.) Dis-moi, tu as pensé à vérifier la veilleuse, parce que tu sais parfois elle s’éteint. Un jour, elle a failli s’éteindre…
Sharona : Calme-toi, la veilleuse fonctionne, tout va très bien. Oh, tu veux peut-être que j’aille chez toi pour vérifier, jeter un coup d’œil à la cuisinière, si tu veux je peux très bien le faire. (Pendant ce temps, les policiers se regardent, voyant ce que Monk est en train de discuter avec son infirmière.)
Monk : Non, non, non. Tu le ferais ? Tu pourrais ?
Sharona : Oh non.
Monk : Ce serait bien.
Sharona : (Au policier.) Excusez-moi, messieurs, juste une seconde, d’accord. (Elle s’isole avec Adrien.)
Agent de police : Qui est-ce ?
Policier : Son infirmière.
Sharona : Oublie ta satanée cuisinière, d’accord ? Tu es là pour faire ton travail. Ils t’ont appelé en tant qu’observateur alors arrête.
Monk : (Tentant de se justifier.) Écoute…
Sharona : (S’énervant.) Adrien, tu arrêtes s’il te plaît, si tes supérieurs pensent que tu es cinglé, tu ne seras jamais réintégré, tu entends, ils ne t’engageront plus jamais et on se retrouvera tous les deux au chômage. Est-ce que tu as bien saisi l’importance de ce que je viens de te dire ? (Il acquiesce.) Bon, maintenant ressaisis-toi Adrien, concentre-toi et sois brillant. (Ils se mettent à sourire.) Tu es brillant.
Policier : Excusez-moi monsieur, vous devez avoir raison mais comment savez-vous tout ça ? Je veux dire concernant l’ordinateur.
Monk : Ce n’est pas évident, non, il n’y aucune empreinte sur le clavier ni les siennes, ni celles de la victime. Ça veut dire qu’il a tout nettoyé.
Policier : D’accord et vous avez dit qu’il était grand.
Monk : Oui, la victime est petite, elle doit mesurer 1 mètre 60. Mais regardez le siège, il a été baissé au maximum.
Policier : Bon sang, on a passé la matinée ici et personne ne l’avait remarqué. (Il regarde la hauteur du siège alors que Sharona sourit, Adrien fait un grand geste avec ses mains.) Monsieur, si vous pouvez rester un peu, le légiste est en route, il nous donnera des informations…
Monk : (Se mettant à partir.) Non, non, je dois m’en aller, je suis presque sûr d’avoir senti une odeur de gaz.
Policier : Oui, mais.
Sharona : Monsieur, vous savez où nous trouver. Appelez-nous. (Elle s’en va.)
Agent de police : Psst. Alors, c’est lui le fameux Adrien Monk.
Policier 2 : Oui, la légende vivante.
Policier : Si on peut appeler ça vivant.
INTÉRIEUR – Dans la maison d’Adrien – Journée
Adrien se trouve à la fenêtre et se met à nettoyer la vitre.
Monk : (Se brossant les dents.) 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39 et 40. (Il enlève sa brosse à dents.) Docteur, je me sens bien. Docteur Kroger, tout va très bien, docteur Kroger. (Il se remet à brosser ses dents puis va vers son armoire ranger une chemise.) Vous n’avez plus à vous inquiéter pour moi. Maintenant, je suis le mouvement. (Il tente de bien ranger ses chemises.) Je suis un homme nouveau, oui. Un homme nouveau et c’est grâce à vous, c’est à vous que je le dois, (il enlève une chaussette d’une pochette plastique) je suis prêt à me remettre en selle, et c’est à vous que je le dois, docteur. (Il rejoint une glace.) J’écoute vos conseils, docteur, je suis le mouvement. (Il tire du fil dentaire et commence à nettoyer ses dents.)
INTÉRIEUR – Dans le bureau du docteur Kroger – Journée
Docteur Kroger : (Prenant des notes.) Alors, vous dites que vous suivez le mouvement. (Il se met à rire tout comme Adrien.) Tant mieux, c’est très bien. Vous avez travaillé un peu en tant qu’observateur ?
Monk : Oui, à Santa Clara, j’ai un vieil ami là-bas qui travaille dans la police, c’est lui qui m’a contacté. (Il se met à sourire.)
Docteur Kroger : Quels sentiments avez-vous éprouvé, je veux dire du fait que l’ami en question vous ai contacté ?
Monk : Oh, ça m’a fait du bien. C’était un retour en arrière, au bon vieux temps. (Le docteur voit qu’Adrien regarde vers un coussin qui se trouve au bord du canapé.) Ça m’a remis en selle. (Il rit tout comme le docteur.)
Docteur Kroger : Est-ce que vous vous sentez prêt à reprendre à plein temps ? Non, je ne parle pas en tant qu’observateur, non, je veux parler, de reprendre du service.
Monk : Définitivement ? Absolument. Est-ce que vous pensez que je le suis ? C’est, c’est, c’est la question. (Il a les yeux rivés sur le coussin.)
Docteur Kroger : Est-ce que ça va ?
Monk : Oui, très bien.
Docteur Kroger : Vous n’arrêtez pas de regarder ce coussin, si vous avez envie de vous lever pour aller le remettre en place, allez-y.
Monk : Oh, non, non, non.
Docteur Kroger : Ça ne me dérange pas.
Monk : J’étais en train de penser, non, non, tout va bien.
Docteur Kroger : Parlez-moi de votre sommeil, est-ce que vous faites toujours le même rêve ?
Monk : Trudy et moi avons été mariés pendant sept ans. Ce serait plutôt étrange si je, si je ne rêvais jamais d’elle, vous l’avez fait exprès pour me tester n’est-ce pas, vous, vous l’avez disposé exprès de travers.
Docteur Kroger : Ah oui. (Adrien se met à rire.)
Monk : D’accord, d’accord, ça ne fait rien. Enfin, quoi qu’il en soit, j’ai, j’ai eu l’impression d’avoir… Excusez-moi. (Il se lève et va remettre le coussin sur le côté droit du canapé.) Attendez, c’est mieux comme ça. Et voilà, (il va toucher le bouquet de fleur) très bien, ce n’est pas grave. (Il se rassoit.) Alors, on en étions-nous ?
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Une personne prend un pot de peinture dans un véhicule avec une couverture sous le bras.
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
L’inconnu prend l’ascenseur et en sort. Il met des chaussons, prend la sorte de couverture et le pot de peinture. Il passe dans un couloir, ouvre une porte et se trouve dans un autre couloir. Il entre dans une pièce dont il y a des rubans sur la porte. Il met la chaîne et se rend vers la fenêtre. Il dépose le pot et pose la couverture au sol et sort un fusil avec une lunette. Il prend le fil qui sert à fermer le store et le pose sur le fusil pour trouver un angle de tir. Il vise vers quelqu’un qui se trouve en contrebas dans la rue où un attroupement s’est formé autour d’un pupitre alors qu'un homme prononce un discours.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Warren Saint Claire : Alors, mes amis, est-ce que vous voulez que ça change ? (Les gens crient pour dire oui.) Est-ce que vous pensez que j’ai raison ? (Une femme dans l’assistance semble inquiète en applaudissant.)
Gavin Lloyd : L’orchestre ne commencera à jouer qu’après le lancer de ballons.
Homme : D’accord.
Warren Saint Claire : La ville de San Francisco a une simple décision à prendre.
Gavin Lloyd : Attendez mon signal.
Warren Saint Claire : Est-ce qu’elle a envie de stagner ou d’aller plus de l’avant ? Je suis ici pour vous aider à avancer. (Pendant ce temps, dans la pièce en hauteur, l’homme vise le maire et l’adjoint rejoint la femme.)
Gavin Lloyd : Alors, comment ça va ?
Miranda Saint Claire : J’ai les mâchoires tétanisées, Gavin, j’en ai assez de sourire bêtement.
Gavin Lloyd : J’ai bien peur qu’il faille vous y habituer, Miranda, je vous l’ai dit quand j’ai signé. La mairie ne sera qu’une étape dans votre ascension. Je suis votre Moïse et je vais vous emmener vous et votre mari vers jusqu’à la Terre Promise, vous verrai.
Warren Saint Claire: Comme mon vieux père avait coutume de dire…
Miranda Saint Claire : J’ai déjà vu Sacramento, Gavin, ce n’est pas la Terre Promise, loin de là.
Gavin Lloyd : Oubliez Sacramento, je parle de la Maison Blanche.
Warren Saint Claire : (Pendant que l’homme à la fenêtre a son arme braqué sur lui.) Et souvenez-vous, lorsque vous m’aurez élu, vous aurez deux maires pour le prix d’un, (il se tourne vers la tribune) mon épouse Miranda. (Gavin se lève et toute l’assistance l’acclame, elle rejoint son mari.) Ce ne sont pas des paroles en l’air, j’irai jusqu’au bout, je vous le garantis. Êtes-vous prêts à gagner avec moi ? (Les gens font oui alors que la fanfare se met à jouer. Tout le monde semble content mais l’homme tire un coup de feu vers un garde du corps. Il tire de nouveau. C’est la panique puisque tout le monde tente de sauver Saint Claire. Les policiers tentent de savoir d’où proviennent les coups de feu.)
Gavin Lloyd : (Regardant vers la fenêtre.) Il est là-haut, je l’ai vu, il est là-haut. (L’homme disparaît de la pièce.)
Policier : (Parlant au talkie-walkie.) Faites vite.
Homme 2 : Couchez-vous !
Un photographe prend Gavin en photo.
INTÉRIEUR – Dans le bureau de Stottlemeyer – Journée
Stottlemeyer : (Au téléphone alors que quelqu’un frappe à la porte de son bureau, c’est Randy.) D’accord, je vous rappelle, je vous rappelle. De rien.
Disher : Saint Claire a fait une autre déclaration.
Stottlemeyer : Il ne se plaint pas de nous ?
Disher : Non, pas encore, il fanfaronne, il dit que personne ne le fera taire, qu’il n’est pas intimidé.
Stottlemeyer : Vous verrez, on portera bientôt le chapeau, c’est ce que font tous les politiciens tôt ou tard. (Il se lève.) On doit faire une déclaration aussi. Est-ce que la presse est là ?
Disher : Oui, la journaliste de Canal 3.
Stottlemeyer : La mignonne ?
Disher : Euh non, l’autre.
Stottlemeyer : Oh, ça va aller.
Disher : Qui ira devant la caméra ?
Stottlemeyer : Moi, je vais le faire. (Il remet sa cravate en se regardant dans la glace.) Ça rassurera les gens de me voir prendre mes responsabilités.
Disher : Bien monsieur.
Stottlemeyer : (Regardant vers Randy.) On a du nouveau sur le tireur ?
Disher : Les gars du labo sont sur le site mais on n’a encore rien pour l’instant. (À voix basse.) Voilà l’adjoint au maire.
Stottlemeyer : Ce cher Sheldon Burger, qu’est-ce que vous venez faire par ici ?
Burger : Je viens de passer à l’hôpital, le garde du corps n’a pas survécu. (Leland baisse la tête.) Le maire est de retour de Sacramento. Vous devez vous rendre compte, capitaine, qu’on est dans une belle panade.
Stottlemeyer : (S’adossant à une table.) Ouais, je sais.
Burger : Si on ne résout pas très vite cette affaire, on va donner l’impression de…
Stottlemeyer : Je ne suis pas idiot, Sheldon, j’ai mis tous les gars disponibles sur le coup.
Burger : Non, pas tous. Le maire que vous mettiez votre vieil ami.
Stottlemeyer : (N’en croyant pas ses oreilles.) Monk ?
INTÉRIEUR – Dans la voiture de Sharona – Journée
Monk : (Se sentant mal.) Le bus, bus, bus…
Sharona : (Heureuse.) Je n’arrive pas à le croire, le maire t’a demandé personnellement.
Monk : Il y a un bus sur ta droite.
Sharona : Oh, c’est génial, ton service va bientôt te réintégrer, je te le dis.
Monk : J’ai déjà un travail, tu n’as pas oublié, la fille de Santa Clara. (S’énervant.) Prends à gauche, prends à gauche ! Mais pourquoi est-ce que tu… Dans quelle file est-ce que tu roules ?
Sharona : (S’énervant à son tour.) Tu veux prendre le volant, je vais m’assoir à côté et hurler et je te rendrai dingue, parce que tu me rends dingue, Adrien.
Monk : D’accord, d’accord, je suis désolé. (Regardant devant lui.) C’est rouge, c’est rouge, attention c’est rouge ! (La voiture de Sharona tourne à gauche.)
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Journaliste : S’il vous plaît.
Sharona : (S’adressant à un journaliste.) Non, il ne peut pas.
Disher : (Avec à côté de lui Leland.) Bravo, regardez qui arrive, le lieutenant déficient.
Stottlemeyer : (Serrant la main d’Adrien.) Bonjour Monk.
Monk : (Serrant la main mais avec difficulté.) Capitaine.
Stottlemeyer : Sharona. (Cette dernière donne une lingette à Adrien pour qu’il s’essuie les mains.) Ça a l’air d’aller, le docteur Kroger dit que vous progressez très vite.
Sharona : C’est vrai qu’il avance très vite. Je n’arrive plus à le suivre.
Stottlemeyer : Bon, le candidat nous attend là-haut. (Sharona enlève son chewing-gum. Ils se mettent à monter les marches, Adrien regardant Leland pendant son ascension.) Les choses soient bien claires, vous êtes là parce que le maire pense que vous pouvez nous aider mais vous êtes un civil à présent Monk, vous n’avez que le statut d’observateur. Je vous interdis de l’ouvrir quand on sera là-haut, c’est moi qui parlerai et moi seul, vous entendez. (Il touche la veste d’Adrien qui est gêné.) Écoutez Monk, quand je vous ai repris votre plaque il y a trois ans, je vous ai dit que ça me plairait que vous reveniez très vite et je le pensais. Mais pour ça il faut que vous soyez prêt.
Monk : À vous obéir ou pour l’uniforme ?
Stottlemeyer : Je représente l’uniforme, Monk, vous ne l’avez pas compris quand j’étais votre capitaine. Ne restez pas sur mon chemin et tout ira bien. (Il s’en va.)
Monk : Oui monsieur. Et je suis sûr qu’entre vous et Karen, ça finira par s’arranger.
Stottlemeyer : (Il s’arrête et se retourne.) Qu’est-ce que vous avez dit ?
Monk : (Le rejoignant.) Vous et votre femme vous avez quelques problèmes.
Stottlemeyer : Où êtes-vous aller pêcher ça, tout va très bien, ça roule à cent pour cent.
Monk : Oui monsieur, au temps pour moi, ça me fait plaisir de me tromper. (Il continue son chemin.)
Stottlemeyer : Monk, venez par ici. (Il le rejoint.) Comment avez-vous su ça ?
Monk : Vous ne vous êtes pas raser, et ça n’aurait pas échappé à Karen, elle fait toujours votre nœud de cravate pour vous, elle fait un double nœud conclusion, vous vous êtes habillé tout seul. Et le gobelet du Ramada Inn, vous devrez lui envoyer quelques roses peut-être.
Stottlemeyer : Quand on sera là-haut, je ne veux pas vous entendre.
INTÉRIEUR – Dans une salle de réunion – Journée
Gavin Lloyd : Non, non, pas question. (Il se lève.) On a quatre points d’avance et il ne nous reste que dix jours, je ne vais pas l’enfermer dans une boîte.
Stottlemeyer : Personne ne veut mettre personne en boîte, monsieur Lloyd.
Disher : Tout ce que nous voulons, c’est limité vos apparitions en public et que vous n’annonciez pas votre emploi du temps à l’avance.
Gavin Lloyd : Oh, je suis sûr que ça plaira au maire, peut-être qu’on pourrait déplacer la campagne, reprendre au point de départ.
Warren Saint Claire : Non, non, je vous trouve injuste, Gavin, le capitaine ne fait que son travail.
Stottlemeyer : (Pendant qu’Adrien déplace un peu le tableau où se trouvent des graphiques.) Monsieur Saint Claire, est-ce que quelqu’un pourrait vous vouloir du mal, un employé mécontent ?
Miranda Saint Claire : Ou une ex-épouse ? Ou un délégué syndical virulent ? Je connais quelques-uns des anciens associés de mon mari qui ne nous envoie plus de cartes de vœu pour Noël. (Adrien regarde les papiers sur la table alors que Randy prend des notes. Elle rejoint son mari.) Vous avez du pain sur la planche, messieurs.
Warren Saint Claire : Un homme qui n’a jamais eu d’ennemis est un homme qui ne fait rien.
Jesse Goodman : Warren, tu es sûr de vouloir continuer, après ce qu’il s’est passé, on t’en voudra pas d’arrêter.
Warren Saint Claire : (Pendant qu’Adrien continue de toucher les objets sur la table.) Jessie, tu dis toujours qu’abandonner est un mot obscène.
Stottlemeyer : Excusez-moi, nous n’avons pas été présentés. Vous êtes monsieur ?
Jesse Goodman : Je suis Jesse Goodman, je travaille dans cette société. J’en suis le vice-président et également un ami inquiet. (Adrien lorgne sur le tableau où se trouvent des punaises.)
Stottlemeyer : Bon.
Warren Saint Claire : Je n’aurais pas pu me lancer dans cette élection si Jesse n’avait pas été là pour tenir la boutique. (Adrien commence à déplacer les objets tandis que Miranda boit un verre. Il se lève pour la rejoindre.) Ma chérie, oh, est-ce bien nécessaire ?
Miranda Saint Claire : Oui, c’est bien nécessaire mon chéri. (Adrien continue à les mettre au-dessus de la carte.) Quelqu’un a essayé de tuer mon mari, là, sous mes yeux.
Stottlemeyer : (Voyant Adrien ce qu’il est en train de faire.) Monk.
Miranda Saint Claire : (Elle le voit à son tour.) Excusez-moi, qu’est-ce que vous faites ?
Monk : Euh, je remets de l’ordre.
Gavin Lloyd : (Se levant à son tour et va rejoindre Monk.) Ah mon Dieu. Excusez-moi, ces couleurs correspondent aux intentions de vote, c’est un travail de trois semaines.7
Monk : Je suis désolé.
Stottlemeyer : Monk.
Miranda Saint Claire : Vous dépendez de quel service ?
Stottlemeyer : (Pendant que le tableau est retourné.) Adrien Monk ne fait plus partie d’aucun département, il est là uniquement en tant qu’observateur.
Monk : Je vais les remettre en place telles qu’elles étaient.
Gavin Lloyd : Non, non, non, arrêtez, vous ne pouvez pas vous rappeler de leur emplacement alors…
Sharona : Si, si, il va réussir, il peut le faire.
Monk : Si, si je peux le faire, ça ne prendra pas beaucoup de temps.
Gavin Lloyd : Non.
Monk : Je suis sérieux, je vous dis que je peux le faire.
Sharona : (Commençant à s’énerver.) Adrien, tu lâches ce tableau.
Adrien, à force de bouger le tableau, les punaises se détachent, ce qui stupéfie l’assistance.
Jesse Goodman : Je croyais qu’il ne faisait pas partie de votre service.
Stottlemeyer : (Pendant qu’Adrien remet les punaises à leur emplacement orignal.) Il est sous le coup d’un 3.15.
Disher : Congés psychologiques.
Sharona : C’est une suspension temporaire.
Disher : C’est un congé psychologique.
Sharona : C’est une suspension temporaire. (En souriant.) Son cas sera réexaminé dans une semaine.
Miranda Saint Claire : C’est une plaisanterie. Quelqu’un a tenté de tuer mon mari et vous nous envoyez Rain Man.
Stottlemeyer : (Pendant qu’Adrien continue de mettre les punaises.) Madame Saint Claire, croyez-moi la présence de monsieur Monk est une preuve du sérieux avec lequel nous avons l’intention de traiter cette affaire.
Gavin Lloyd : Est-ce qu’il est… (Il se met à siffler en bougeant son doigt.)
Sharona : Non, non, il s’agit d’une forme de désordre dû à l’anxiété. Un cas aussi grave est généralement la conséquence d’un incident très traumatisant.
Miranda Saint Claire : Quelqu’un l’a frappé sur la tête avec une pelle ?
Sharona : Sa femme a été assassinée il y a quatre ans. Une voiture piégée. (Miranda arrête de sourire tandis que Gavin va vers le tableau et le travail qu’a fait Adrien.)
Monk : Voilà.
Gavin Lloyd : Ce n’est pas croyable.
Monk : Oh attendez. (Il change de place une punaise.) Eh voilà. À présent je voudrais voir l’endroit d’où les coups de feu sont partis.
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Adrien fait le tour de la pièce à la recherche d’indices, il a sa main gauche levée. Une policière, Leland, Randy et Sharona le regardent faire. Leland s’avance.
Policière : Qu’est-ce qu’il fait ?
Sharona : J’adore ce moment. Il fait le truc du Sherlock Holmes zen.
Leland regarde autour de lui tandis qu’Adrien s’approche de la fenêtre, il semble avoir vu quelque chose puisqu’il sourit. Il montre le store et le cordon.
Stottlemeyer : Quoi ?
Monk : Il a utilisé le cordon du store pour assurer son tir. J’ai déjà vu ça une fois dans le manuel de combat des bérets verts, les forces spéciales.
Stottlemeyer : (Touchant le cordon.) Ouais, c’est possible.
Monk : Capitaine, tenez ça, je n’en aurais que pour une minute. Tenez-le comme une arme.
Stottlemeyer : D’accord. (Il va vers la fenêtre et ajuste le bâton comme si c’était un fusil.)
Monk : Vous mesurez combien ?
Stottlemeyer : 1 mètre 83.
Monk : Vous en êtes sûr ?
Stottlemeyer : 1, 80.
Monk : Notre gars doit faire un mètre 87 ou peut-être 90. (Se tournant vers Sharona.) Comme à Santa Clara.
Stottlemeyer : Comme quoi ?
Sharona : Il parle du meurtre de Santa Clara, la police l’a consulté.
Disher : J’ai lu un mémo sur l’affaire, la façon de procéder n’était pas la même.
Stottlemeyer : Oh, et vous pensez qu’il y a un rapport parce que ce type est plutôt grand ? Lieutenant, appelez-moi les Lakers, je voudrais parler à Magic Johnson pour lui demander s’il a un alibi correct pour jeudi matin.
Monk : Capitaine, connaissez-vous le pourcentage d’hommes d’un mètre 90 ?
Stottlemeyer : Non et vous ?
Monk : Peut-être 0,5%. Les chances pour que deux hommes dans cette ville entrent dans cette catégorie, commettent un meurtre avec préméditation à deux jours d’intervalle sont vraiment infimes.
Stottlemeyer : Tout ça à cause d’un cordon de store légèrement torsonné. Non, écoutez Monk, c’est une idée tordue même venant de vous.
Monk : Ça et le fait qu’il portait des pantoufles. (Il bouge le rideau avec son stylo.) Et qu’il fume des Newport.
Stottlemeyer : (Se mettant à rire.) Non, ce n’est pas du travail de police, c’est du vaudeville. Monk : En tout cas il a déjà tué deux… (Il regarde en contrebas et voit le tram passer. Il commence à se sentir mal.)
Sharona : (Il le rejoint et le prend par le bras pour partir.) Ça va aller, ce n’est rien, il est sujet aux vertiges.
INTÉRIEUR – Dans le bureau de campagne de Saint Claire – Journée
Dans le bureau de campagne, tout le monde s’affaire pour que tout soit prêt pour l’élection.
Jake : (Amenant Sharon et Adrien.) D’accord, il suffit que je trouve un ordinateur de libre pour que je vérifie le nom. (Montrant un ordinateur.) Il y en a un ici. (Il s’assoit devant.) Alors, euh, V.A.S.
Sharona : Q.U.E.S. Nicole Vasques.
Jake : Je ne la connais pas mais ça veut rien dire, je ne suis ici que depuis deux jours. Bon, voyons ça. Ce n’est pas une bénévole et elle n’est pas dans l’équipe, désolé.
Monk : (Le voyant se lever.) Quel est votre nom ?
Jake : Jake.
Monk : Jake, je m’appelle Adrien Monk. (Il donne une carte de son porte-cartes.) Voici ma carte, si vous pensez à quelque chose appelez-moi, d’accord. (Jake met la carte dans son béret.)
Jake : D’accord, je le ferai. Hmm, d’accord.
INTÉRIEUR – Dans une église – Journée
Warren Saint Claire : Que peut dire un homme à propos d’un ami qui a été tué par la balle qui lui était destiné. Des mots simples comme « merci » me semblent insuffisant. Quand j’ai appris que Jason était mort…
Sharona : (Elle est sur le balcon avec Adrien. Ils parlent à voix basse.) Cet homme est beaucoup trop bien pour être vrai.
Monk : C’est peut-être un honnête homme, est-ce que c’est possible ?
Warren Saint Claire : Alors, j’en ai parlé avec Risa, la mère de Jason, et elle m’a rappelé que son fils n’était pas un garçon qui abandonnait facilement.
Sharona : Tu sais ce que je crois, c’est lui qui l’a fait tuer.
Monk : Qui ?
Sharona : Saint Claire. (Adrien ne semble pas y croire.) Ça lui fait un joli coup de pub, tu sais.
Monk : Exact.
Saint Claire : Je dois continuer sinon pourquoi avoir commencé. Tout cela n’aurait aucun sens.
Sharona : Qu’est-ce que tu en dis ?
Monk : Je dis que cette affaire et celle de la fille de Santa Clara ont sans doute un rapport.
Saint Claire : Il ne m’a jamais trahi pendant ces années.
Sharona : Alors c’est qui ?
Saint Claire : Je lui faisais entièrement confiance.
Monk : C’est quelqu’un qui les connaissait sûrement tous les deux. Une personne… (Il semble chercher quelque chose.)
Sharona : Qu’est-ce que tu fais ?
Monk : Je cherche mes clés, je ne retrouve plus mes clés.
Sharona : Tu les chercheras tout à l’heure.
Monk : Où sont-elles ?
Sharona : Adrien, calme-toi, ça ne sert à rien de…
Monk : Est-ce que tu as regardé si elles étaient dans ton sac ?
Sharona : Non, je n’ai pas touché à tes clés parce qui je l’avais fait, tu serais énervé, calme-toi.
Warren Saint Claire : Comme le disait John Donne, tous les hommes sont égaux face à la mort.
Sharona : Adrien, arrête s’il te plaît.
Monk : (Enlevant sa veste.) Je veux retrouver ces clés. (Sharona, résignée, met sa main sur son front.)
Warren Saint Claire : Ceux qui connaissaient Jason se souviendront de nous. Chers amis, rappelons-nous Jason tel qu’il était. Un homme courageux…
Sharona : Ce n’est pas vrai.
Monk : (Ayant retrouvé ses clés.) Je les ai retrouvées.
Sharona : Tant mieux.
Monk : Je les ai, je les ai retrouvées, elles sont là. Ah, c’est un soulagement tu sais. (Il joue avec mais les fait tomber sur le corps de Jason.)
Warren Saint Claire : …Ne laissait rien au hasard. Je voudrais maintenant qu’on est une pensée pour sa famille et ses proches, meurtris par cette disparition intolérable. (Adrien regarde en contrebas et voit ses clés alors que Sharona a toujours sa main sur le front.) Dans quelques secondes nous fermerons son cercueil et nous devrons faire nos adieux pour toujours à notre cher Jason.
Sharona : Non, ça ne fait rien, je te les ferai refaire. Seigneur.
Monk : C’est le porte-clés Sharona, c’était le porte-clés de Trudy et je dois, je dois, je dois récupérer ces clés. (Jason se trouve en contrebas dans le cercueil.) Donne le trombone qui est là.
Sharona : Non. (Elle se met à souffler et lui donne le papier où se trouve le trombone. Il le prend.) Tu vas aller tout droit en enfer.
Monk : Je suis déjà en enfer.
Warren Saint Claire : Puisse le souvenir de cet homme garder sa place pour toujours dans nos cœurs et dans nos prières. Puisse le Seigneur l’accueillir à bras ouverts et lui offrir le repos éternel. (Pendant ce temps, Adrien fait déroule du fil dentaire.) Je vous demande de prier pour la paix de son âme. (Sharona regarde Adrien faire alors qu’elle semble résignée.) Nous allons prendre quelques minutes pour méditer en silence. (Toute l’assistance se met à baisser la tête tandis que le trombone avec le fil commence à descendre vers le corps de Jason.) Maintenant, très cher ami, nous nous tournons vers toi et nous te saluons une dernière fois. (Adrien a du mal à ajuster le trombone sur les clés. Saint Claire fait le salut militaire devant le cercueil tandis que la main se lève, provoquant la stupeur dans l’assistance.)
EXTÉRIEUR – Devant l’église – Journée
Homme : Oui, faites avancer la voiture, il va partir.
Femme : (S’énervant contre Adrien.) Vous devriez avoir honte de vous.
Miranda Saint Claire : Est-ce que vous passez vos nuits à chercher le moyen de perturber la campagne de mon mari ?
Warren Saint Claire : Voyons, Miranda.
Monk : Non, madame, je passe mes nuits à essayer de ne pas penser du tout.
Warren Saint Claire : Ce sont des choses qui arrivent parfois. Bon sang, pendant une minute, j’ai cru qu’on allait changer mon slogan « votez pour Saint Claire, l’homme qui réveille les morts ». (Il se met à sourire.) Au revoir. Où est mon bras droit ?
Jesse Goodman : Je suis là.
Warren Saint Claire : Raccompagne Miranda à la maison.
Jesse Goodman : Entendu.
Monk : Madame Saint Claire, j’aimerai vous poser une question.
Miranda Saint Claire : C’est moi qui vais poser une question : Comment pouvez-vous vous occuper de cette enquête ? On m’a dit que vous étiez hypocondriaque, que vous avez peur de la foule, de l’altitude, du lait et de l’obscurité.
Sharona : Pour le lait, ça va mieux, il a fait beaucoup de progrès à propos du lait.
Miranda Saint Claire : Ah.
Monk : Madame Saint Claire, je, je, je, je sens que vous êtes un peu agacée mais je veux vous dire que si j’ai fait tomber mes clés, c’est parce que je suis préoccupé par une autre affaire, une fille qui a été tuée à Santa Clara. (Montrant la photo de la jeune femme.) Euh, une certaine Nicole Vasques, vous la connaissez ?
Miranda Saint Claire : Non,
Monk : Non.
Miranda Saint Claire : Non.
Monk : (Il interpelle Saint Claire, qui se retourne.) Monsieur, est-ce que vous connaissez Ni, Ni, Nicole Vasques ?
Warren Saint Claire : Non, je devrais.
Monk : Non, non, il n’y a aucune raison. Excusez-moi. (Se rapprochant de nouveau de Miranda.) Madame, si vous pouvez regarder de nouveau, Nicole Vasques.
Miranda Saint Claire : Non, je ne connais personne qui porte ce nom. Mais il y a une chose que je sais, c’est que si mon mari gagne cette élection et devient maire, vous ne travaillerez plus jamais dans cette ville. Allons-y Jesse. (Elle s’en va avec Jesse à ses côtés.)
Monk : (Rangeant la photo.) Tu as l’intention de voter ?
Sharona : Je ne vote jamais, ça ne fait que les encourager. Oh, allez viens on s’en va. Ça me rend malade. (Ils s’en vont vers la voiture de Sharona mais se mettent à courir car il pleut.) Est-ce que tu sais combien vaut son mari ?
Monk : Non.
Sharona : 150 millions de dollars.
Monk : (Donnant les clés à Sharona.) Tiens.
Sharona : On parlait de lui à la radio.
Monk : Ça fait un bon mobile.
Sharona : Ça c’est sûr. (Adrien voit monter Madame Saint Claire ainsi que Jesse.)
Jesse Goodman : Vous voulez vous suicider ?
Miranda Saint Claire : (En souriant.) C’est possible. (Elle boit un verre pendant qu’Adrien continue de la regarder.)
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Journée
Adrien et Sharona sont assis et il se met à jouer avec ses clés.
Stottlemeyer : Miranda Saint Claire a appelé le maire en personne. (Il dépose un dossier sur la table.) Adrien, vous ne pourriez pas acheter un autre porte-clés.
Sharona : C’est un cadeau de sa femme, il est irremplaçable.
Disher : (Arrivant vers Leland.) Capitaine, on vient de recevoir le rapport du labo, ce sont des balles à pointes creuses conçues pour se déformer lors de l’impact. (Sharona et Adrien se lèvent et rejoignent Randy et Leland.)
Stottlemeyer : (Lisant le dossier.) On ne peut pas les identifier.
Disher : Non, mais on a eu de la chance, une de ces balles étaient intactes. On a identifié l’arme c’est un fusil Weatherby Fibermark originaire de Grande-Bretagne…
Monk : (Répétant ce que vient de dire Randy.) Grande-Bretagne. Grande-Bretagne, longue portée, le préféré des mercenaires et des groupes paramilitaires.
Disher : Oui, c’est exact, il a raison.
Stottlemeyer : Bon, faites-moi une liste des ventes d’armes et de munitions, s’il vous plaît.
Disher : Oui, monsieur. (Il s’en va.)
Monk : (En haussant la voix.) Pouvez-vous faire une comparaison avec l’affaire Nicole Vasques ?
Stottlemeyer : Qui ?
Sharona : Le meurtre de Santa Clara.
Disher : (Regardant sa montre.) Monsieur, il est dix heures.
Stottlemeyer : Ces affaires n’ont aucun rapport entre elles, Monk. Elle travaillait à la sous-préfecture, il est candidat à la mairie. Elle devait des mois de loyer, il a des maisons dans le monde entier. Elle a été tuée à l’arme blanche, lui, on l’a tiré dessus. Je dois y aller. (Il s’en va.)
Sharona : Est-ce qu’on laisse faire ?
Monk : Ah, ça non.
Sharona : On fait quoi maintenant ?
Monk : Nous allons suivre le pognon. (Se mettant à ricaner.) Hmm, ah, j’ai toujours rêvé de dire ça.
INTÉRIEUR – Dans une école – Dans une salle de classe - Journée
Miranda Saint Claire : (Lisant un livre devant des enfants.) « La reine dit alors au docteur de la cour : vous savez, je suis très inquiète pour la princesse, elle possède toutes les émeraudes et les rubis, toutes les richesses du royaume. » (Pendant ce temps, Adrien tente de se cacher des photographes qui se trouvent dans la salle. Sharona sourit mais Adrien continue de se cacher.) « Mais elle ne rit jamais. Qui pourrait réussir à faire rire la princesse ? Donc, ils firent venir le fou du roi. Le fou du roi comme tout le monde à la cour le savait, était le plus idiot et le plus drôle des fous du roi » (une fille se met à tousser, ce qui ne plaît pas vraiment à Adrien, avec les photographes en plus) « qui ait jamais existé. Il arriva à la cour accompagné d’un bruit de cliquetis et de clochettes. « Ma reine souhaite me voir », dit-il en chantant et en faisant une révérence. « Fou du roi », dit la reine, (Adrien essaye de se cacher comme il peut tandis qu’un jeune garçon touche son nez avec son doigt) « cela fait des semaines que la princesse ne rit plus et devant tous les membres de cette cour, je te demande de lui redonner le sourire. « Quand dois-je commencer ? », demanda-t-il. (Adrien remonte son pull devant son nez pour se protéger) À ce moment-là, la princesse entra et tous les courtisans devinrent silencieux. » (Une jeune fille se met à tousser.) « Je crois que ce serait le moment idéal », dit la reine. Le fou du roi se retourna, (Adrien voit un autre garçon mettre le doigt dans son nez) salua la princesse en s’inclinant devant elle et il se mit à faire des pirouettes. Et quand il s’arrêta, des fleurs apparurent… » (Adrien, n’en pouvant plus, se met à crier en se levant. La cloche se met à sonner.)
Sharona : Est-ce que ça va ?
Monk : Oui, ça va mieux. Comment est-elle ?
Sharona : Je n’en sais rien.
Miranda Saint Claire : (Entrant dans la salle de classe.) Donnez-moi un petit moment s’il vous plaît.
Sharona : La voilà. (Alors que Miranda prend une chaise pour s’assoir.) Vous êtes douée avec les enfants.
Miranda Saint Claire : Oui, c’est facile quand vous-même vous n’en avez pas. Si vous pouviez faire vite, j’ai une soirée de bienfaisance ce soir à Denver.
Monk : (Prenant une petite chaise et la pose en face de Miranda.) Bien sûr, bien sûr, je, je voudrais seulement vous poser quelques questions, madame Saint Claire, pour avoir un complément d’informations. (Sharona lui a donné une lingette pour nettoyer la chaise. Miranda les regarde bizarrement. Il s’assoit difficilement.) Est-ce que vous avez un compte en banque à votre nom ?
Miranda Saint Claire : Non.
Monk : (Se relevant.) Tu devrais peut-être prendre des notes.
Sharona : Non, je m’en rappellerai, ça va aller.
Monk : (Retournant la chaise.) Oui mais prend quand même des notes.
Sharona : Tu crois que je ne vais pas m’en souvenir ?
Monk : (S’asseyant sur le bord de la chaise.) Depuis combien de temps vous et Warren êtes-vous mariés ?
Miranda Saint Claire : Ça fait cinq ans.
Monk : Oh, ça ne doit pas être facile, il est très occupé, (il croise ses bras) et avec cette campagne pour la mairie, je suppose que ça doit être assez stressant. (Il tombe de sa chaise, ce qui agace Sharona.)
Miranda Saint Claire : Vous avez été marié, non ?
Monk : Oui, j’ai été marié.
Miranda Saint Claire : Alors dans ce cas, vous devez savoir que le fait d’être marié est déjà très stressant. C’est une des conséquences du mariage. Une autre question ?
Monk : Oui, euh, est-ce que vous allez voir monsieur Goodman ? (Il est quasiment couché sur la chaise.)
Miranda Saint Claire : Jesse ?
Monk : Jesse.
Miranda Saint Claire : Mais pourquoi cette question ?
Monk : Eh bien, si vous le voyez, dites-lui que, que, que je voudrais qu’il m’appelle parce que je, je, je voudrais, j’aimerai lui parler. En fait, si jamais vous le voyez.
Miranda Saint Claire : Seriez-vous pas en train de m’accuser de quelque chose, monsieur Monk ?
Monk : (Pendant qu’elle se lève.) Je n’en sais rien. Êtes-vous coupable de quelque chose ? (Il semble content d’avoir trouvé la bonne position alors que Miranda se rassoit.)
Miranda Saint Claire : Monsieur Monk, vous me semblez être une personne intelligente en certaines occasions. Warren est le premier homme de ma vie qui ne m’a, qui ne m’a jamais laissé tomber. La semaine dernière, si j’avais pu, j’aurais pris cette balle moi-même. C’est vrai, vous pouvez me croire.
Monk : Madame Saint Claire, je suis tenu de vous écouter, je ne suis pas obligé de vous croire.
Miranda Saint Claire : C’est bon, on a assez discuté. (Elle s’en va alors qu’Adrien se lève avec la chaise sur les fesses.)
Sharona : C’est elle, je n’en ai pas le moindre doute, c’est elle. (Le téléphone se met à sonner, elle répond.) Allô ? Adrien, c’est pour toi. (Elle lui passe le téléphone.)
Monk : (Au téléphone.) Monk à l’appareil.
INTÉRIEUR – Dans le bureau de campagne de Saint Claire - Journée
Jake : Euh, monsieur Monk, c’est Jake du QG de campagne, je crois que j’ai trouvé quelque chose.
INTÉRIEUR – Dans une école – Dans une salle de classe - Journée
Monk : J’arrive tout de suite.
Jake : (Au téléphone.) Écoutez, j’étais sur le point de partir…
INTÉRIEUR – Dans le bureau de campagne de Saint Claire - Journée
Jake : …Mais je peux déposer ce document chez vous dans une demi-heure.
INTÉRIEUR – Dans une école – Dans une salle de classe - Journée
Monk : D’accord, on se retrouve là-bas.
INTÉRIEUR – Dans le bureau de campagne de Saint Claire - Journée
Gavin Lloyd : (Passant devant Jake.) C’est un appel personnel ?
Jake : Oh, non, monsieur.
INTÉRIEUR – Dans une école – Dans une salle de classe - Journée
Monk : Je serai peut-être en retard.
INTÉRIEUR – Dans le bureau de campagne de Saint Claire - Journée
Gavin Lloyd : (Après que Jake ait raccroché, il s’adresse aux gens du QG.) Très bien, mes amis, je vous aime tous beaucoup mais ces enveloppes ne vont certainement pas se remplir toutes seules.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
La voiture de Jake est sur la route, le pare-brise sale. Il écoute de la musique et voit un homme venir vers lui pour nettoyer le pare-brise.
Jake : (Dans la voiture.) Non, non, non, pas aujourd’hui. (L’homme se met à nettoyer.) Non, non, je vais le nettoyer, c’est bon. Bon d’accord, allez, vas-y, vas-y. (Il lui donne de la monnaie.) Merci, merci. (L’homme le prend par le col et lui donne un coup de volant. Il rentre dans la voiture et monte dedans. Il démarre et s’en va.)
EXTÉRIEUR – Dans un bois – Journée
Des policiers se trouvent dans un endroit boisé à cause d’un accident de voiture. Adrien et Sharona arrivent sur les lieux. La voiture se trouve en contrebas avec Leland et Randy.
Disher : Eh, capitaine, (il se met à glisser mais arrive à revenir près de Leland) capitaine, on a les premiers résultats. C’est probablement un accident, traumatisme important à la tête.
Stottlemeyer : Hmm, hmm, d’accord.
Sharona : (En criant.) Capitaine, capitaine. Est-ce qu’il y a des documents dans la voiture, ou bien un bloc-notes ?
Stottlemeyer : Non.
Sharona : Ils disent qu’ils n’ont rien trouvé. (Adrien lui dit quelque chose à l’oreille.) Capitaine.
Stottlemeyer : Quoi ?
Sharona : Regardez dans sa casquette.
Stottlemeyer : Quoi ?
Sharona : Il avait l’habitude de mettre des trucs dans sa casquette.
Stottlemeyer : Est-ce qu’il a une casquette ?
Disher : Non, on n’a pas retrouvé de casquette.
Stottlemeyer : (En criant.) Non, il ne porte pas de casquette.
Sharona : Ils disent qu’ils n’ont pas trouvé de casquette.
Stottlemeyer : Qu’est-ce que vous faites là-haut ? Venez nous rejoindre, le lieu de l’accident c’est ici.
Sharona parle à voix basse à Adrien qui le fait à son tour.
Monk : Je ne peux pas, je vais salir mes chaussures.
Sharona : (En haussant la voix, elle se met à souffler.) Non, il ne peut pas, il ne porte pas les bonnes chaussures.
Stottlemeyer : (À voix basse.) Il ne peut pas, il ne porte pas les bonne chaussures. (Normalement. Il remonte.) Bien, on n’a plus rien à faire ici. Le légiste a déjà appelé, il a conclu à un accident.
Monk : Non, non, non, non, ça n’a rien à voir avec un accident. Il n’y a pas de trace de freinage sur la route.
Stottlemeyer : (S’énervant.) Elle est mouillée. Vous n’êtes pas le seul à enquêter ici, Monk, j’ai vérifié les traces moi aussi. Il y a souvent des accidents sur cette route, il est arrivé dans ce virage à 130 km à l’heure, ffft, (faisant un signe en direction de la voiture) boom.
Monk : Non, non, c’est une mise en scène, il a été tué quelque part ailleurs.
Stottlemeyer : (Pendant que Randy remonte.) Vous pourriez peut-être me dire où il a été tué, parce que ça nous ferait gagné du temps.
Monk : Un angle de la Cole avenue et de la 17ème.
Stottlemeyer : (Ne le croyant pas, il se met à remonter et rejoint Adrien.) Comment pouvez-vous le savoir ?
Monk : Il devait me retrouver chez moi, il est probablement passé par Cole. Je pense qu’il a été quand il a été au stop de la 17ème rue.
Stottlemeyer : Pourquoi la 17ème ?
Monk : Il y a des SDF à cet endroit et ils nettoient les pare-brises pour se faire un peu d’argent, je suppose que quelqu’un s’est approché de la voiture, il a commencé à nettoyer le pare-brise et ensuite l’a attaqué. (Voulant faire montrer la voiture.) Regardez, on, on voit bien le pare-brise d’ici, le côté conducteur est propre alors que le côté passager est sale.
Stottlemeyer : (À Randy.) Allez regarder le pare-brise s’il vous plaît.
Sharona : (Voyant ce qu’il se passe, elle est contente.) C’est génial, ils te croient. (À un policier.) Excusez-moi officier, je peux vous parler ?
Stottlemeyer : Ce type me désespère.
Sharona : Adrien, cet officier va te ramener chez toi, d’accord. (Se tournant vers le policier.) Merci. Attention à vous, il est armé.
Monk : Où est-ce que tu vas ?
Sharona : (Se dirigeant vers la voiture.) J’ai un rendez-vous, je t’en ai parlé.
Monk : J’ai cru que tu rigolais.
Sharona : Tu as cru que je rigolais ? Quoi, tu ne me crois pas capable d’avoir un rendez-vous ?
Monk : Non, je n’ai pas dit ça.
Sharona : Qu’est-ce qu’il y a d’étonnant à ce que j’ai un rendez-vous ?
Monk : Rien du tout, je suis désolé, seulement on est mardi, c’est le jour de la tourte au poulet.
Sharona : Oh, ne fais pas le bébé, mon fils de 11 ans est capable de la préparer, alors à plus tard d’accord ? (Elle monte dans sa voiture.)
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Soirée
Monk : (Au téléphone avec Ben, il nettoie une cuillère.) D’accord, oui, oui, doucement, tu peux attendre une seconde. D’accord, ensuite on ajoute les deux, (prenant une tasse où se trouve de la farine) les deux tiers d’une tasse, les deux tiers ?
INTÉRIEUR – Dans l’appartement de Sharona – Soirée
Sharona : (S’approchant de Ben.) Benji, à qui est-ce que tu parles, deux minutes, donne-moi ce téléphone.
Benji : Personne.
Sharona : (Prenant le téléphone des mains.) Est-ce c’est toi ? Bon maintenant je raccroche…
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Soirée
Sharona : (Au téléphone.)…et tu ne rappelles pas, Benji doit terminer ses devoirs.
Monk : Ne raccroche pas, non, non, non, Benji, rappelle-moi.
INTÉRIEUR – Dans un restaurant – Soirée
Carl : Il a l’air d’être complètement cinglé.
Sharona : Oh, c’est la pire mission que je n’ai jamais eue.
Carl : Ah oui, pourquoi vous restez ?
Sharona : Et bien, parce que c’est aussi le meilleur policier qui soit. Je vis des aventures extraordinaires, je n’arrive pas à croire que je mets des voyous derrière les barreaux. Et j’ai l’impression d’être… comment est-ce qu’elle s’appelle, la fiancée de Superman.
Carl : Oh, Loïs Lane.
Sharona : Je suis Loïs Lane.
Carl : Je vois.
Sharona : Oui c’est vrai. Combien d’infirmières peuvent en dire autant ? Pas beaucoup, pas beaucoup. (Elle se met à rire.)
Carl : Je trouve que ça vous va à ravir.
Sharona : Quoi, cette tenue ?
Carl : Non, ce beau sourire.
Sharona : Oh, merci.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Soirée
Monk : (Mettant des petits pois sur une pâte à tarte.) Cinq, six,
Journaliste : (Via la télé.) Le passage de l’ouragan a fait de nombreux dégâts mais on ne dénombre aucun blessé.
Monk : Sept, huit.
Journaliste : (Via la télé.) À présent, revenons à l’actualité de votre ville. L’enquête sur la tentative de meurtre visant monsieur Saint Claire est apparemment au point mort. Nous avons reçu de nouvelles images filmées par un touriste présent sur les lieux.
Monk : Neuf, dix.
Journaliste : (Via la télé.) Je dois vous dire que certaine images peuvent choquer la sensibilité de certains téléspectateurs. (Adrien monte le son car sur les images on entend les coups de feu tirés et cela fait un écho.) Le tireur a touché le garde du corps de Saint Claire victime de coups de feu.
INTÉRIEUR – Dans un restaurant – Soirée
Carl : (Levant son verre.) À la modération en toutes choses. (Il touche le verre de Sharona.) Sauf en amour. (Ils se mettent à rire alors qu’Adrien les rejoint.)
Sharona : (Manquant de s’étrangler.) Monk, qu’est-ce que tu viens faire ici ?
Monk : J’ai regardé les nouvelles à la télé, ils ont montré une vidéo de l’affaire Saint Claire, il y a quelque chose dans cette histoire qui ne colle pas.
Carl : Monsieur Monk, je présume. (Il tend la main.)
Monk : Vous devez être Carl, du club de remise en forme.
Carl : (Voyant qu’Adrien ne lui serre pas la main.) Eh bien, vous voulez nous joindre à nous.
Sharona : Non, ce serait dangereux, je crois qu’on sera mieux tous les deux. (Adrien prend une chaise et se met autour de la table.) Monk déteste avoir du monde autour de lui, est-ce que j’ai raison ?
Monk : Je me sens très bien quand tu es là. (Il tente de bien remettre la salière mais Sharona lui enlève la main.) Mon Dieu, est-ce que c’est joli à voir.
Sharona : J’ai oublié… De quoi parlions-nous, Carl ?
Carl : De l’Angleterre.
Sharona : Ah oui, oui, c’est vrai euh, Carl disait que… il me parlait un peu de sa vie en Angleterre, il est diplômé de Oxford.
Monk : Non, sérieusement. (Carl fait oui de la tête.)
Sharona : Il est diplômé magna cum laudi.
Monk : (La reprenant.) Cum laude.
Sharona : Exact, je sais. Aujourd’hui, il a enfin son propre cabinet, il est avocat spécialiste des stars, devine qui il représente. Je peux lui dire ?
Carl : Oui bien sûr.
Sharona : Francis Ford Coppola.
Carl : Oui mais pour une petite affaire. Un magazine a publié des photos de lui où il était saoul, c’était aux Oscars alors on les poursuit pour diffamation.
Sharona : Ah, ce n’est pas idiot.
Monk : Euh, je ne sais pas ce que je dois faire là. Je, je ne suis pas très doué pour ça. D’accord, cet homme te ment, Sharona. Il n’est pas avocat.
Carl : (N’en croyant pas ses oreilles.) Quoi ?
Monk : Oxford ne donne pas le magna cum laude et une photo c’est une atteinte à la vie privée, et non une diffamation. (Voyant la réaction de Sharona.) J’aurais dû me taire. Oubliez ce que je viens de dire, c’est sans importance Carl. (Voyant le plat sur la table.) Eh bien, ça a l’air, qu’est-ce que, qu’est-ce que c’est au juste ?
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Soirée
Monk : Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Laissez cet homme te mentir.
Sharona : Oui, oui, c’était un premier rendez-vous. (En criant.) Taxi ! Tout le monde embellit toujours la vérité, c’est dans la nature humaine, que veux-tu ? Tu crois que je lui ai parlé de Benji ou de cet été que j’ai passé à danser à Atlantic City ? Non.
Monk : Quelle sorte de danse ?
Sharona : (Après qu’Adrien lui ait souri.) Ça suffit, cette fois j’en ai marre. Je démissionne.
Monk : Encore une fois !
Sharona : Non, non, je te parle sérieusement. Demain, ma sœur viendra chercher mes affaires.
Monk : D’accord, tu vas revenir et tu le sais très bien.
Sharona : Non, ne me dit pas ce que je vais faire. Est-ce que tu crois tout savoir ? Et bien crois-le ou non, tu ne me connais pas si bien que ça.
Monk : D’accord, si l’on allait se mettre au chaud.
Sharona : Non, non, c’est trop tard. Écoute, j’ai des responsabilités à assumer. J’ai un enfant. Et j’ai besoin de trouver un travail normal, je n’ai pas envie de devenir complètement cinglé.
Monk : Comme moi. Comme moi. (Sharona monte dans le taxi.) Bien, je ne t’oublierai jamais.
Sharona : Tu n’oublies jamais rien de toute façon. (Au chauffeur.) 28ème rue…
La voiture s’en va laissant Adrien sur place, il ne sait pas quoi faire. Il marche dans les rues et traverse une rue pour retourner chez lui.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien - Soirée
Il ouvre la porte et entre. Il allume la lumière et va vers son bureau avec un carton dans les bras. Il regarde une feuille sur l’enquête de la disparition de sa femme et prend des notes. Il regarde la voiture calcinée. Le journal titre : « La femme de l’inspecteur a été tuée » ou encore « L’affaire Monk n’est pas éclaircie ». Il regarde également les photos où se trouvent ce qu’il reste de la voiture qui est en pièces détachées. « Aucun lien avec d’autres suspects », encore un titre de journal. Il se frotte les yeux de fatigue et semble sur le point de pleurer.
FLASH-BACK
INTÉRIEUR – Dans la maison des Monk – Journée
Trudi est allongée sur le lit en train de dormir lorsqu’elle se réveille et semble contente de retrouver son mari.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien - Soirée
Adrien est en train de dormir sur le bureau lorsqu’un bruit le réveille.
INTÉRIEUR – Dans les sous-sols de la police – Journée
Stottlemeyer : (Rejoignant Randy.) D’accord, faites-moi plaisir.
Disher : (Montrant une feuille de papier.) On l’a trouvé coincé sous le siège du passager, dans sa casquette. (Pendant que Leland regarde le bas de la feuille.) Le troisième nom en partant du bas.
Stottlemeyer : Oui, je le vois, je le vois.
Disher : Elle était bénévole à mi-temps. Elle a arrêté depuis deux mois, c’est pour ça qu’elle n’apparaît nulle part. (Il reprend la feuille avec une pince et Leland se trouve près de la voiture.) Alors, Monk avait raison, il y aurait un rapport.
Stottlemeyer : Comment est-ce qu’il fait ? Je veux dire, j’ai deux yeux, je vois les mêmes choses que lui mais moi, je n’arrive pas à voir ce qu’il voit.
Disher : Eh bien, monsieur si vous le permettez, ce que fait Monk, c’est de l’esbroufe et c’est tout. C’est vrai, est-ce qu’il pourrait faire ça ? Pourrait-il organiser une enquête sur toute la ville, mobiliser les troupes et motiver le personnel. Adrien Monk n’est qu’une moitié de flic, il n’est pas le tiers de l’homme que vous êtes monsieur.
Stottlemeyer : Merci lieutenant, mais quoi qu’il en soit, nous avons besoin de lui. Allez le chercher. (Il tape sur le bras de Randy.)
Disher : Il n’est pas chez lui.
Stottlemeyer : Il… Eh bien, il doit être chez Sharona, appelez Sharona.
Disher : Je l’ai fait, elle a dit qu’elle avait démissionné.
Stottlemeyer : Sharona a démissionné ? Dans ce cas, Monk est tout seul, livré à lui-même.
INTÉRIEUR – Dans la maison de Sharona – Journée
L’adjoint au maire arrive et frappe à la porte.
Benji : (Ouvrant la porte.)
Burger : C’est toi Benji ?
Benji : Ouais, qui êtes-vous ?
Burger : Je suis Sheldon Burger l’adjoint au maire. Tiens, tu fais du skate-board.
Benji : (En criant.) Maman, il est arrivé quelque chose à Monk !
Sharona : Pas question.
Burger : Depuis le début, Monk a une longueur d’avance sur nous mais il ne peut pas fonctionner sans vous.
Sharona : Hmm, hmm.
Burger : La ville de San Francisco vous sera éternellement reconnaissante. (Mangeant un biscuit.) Ouaouh, ils sont excellents, c’est vous qui les avez fait ?
Sharona : (Rangeant les prospectus.) Ils viennent de chez Oreos, Sheldon.
Burger : Oreos ?
Benji : C’est écrit Oreos dessus.
Burger : (Regardant le biscuit.) Ah oui.
Sharona : La ville me sera reconnaissante jusqu’à quel point ?
Burger : À vous de me le dire, Sharona. Tout ce que vous voudrez.
Benji : Une piste de skate-board. Maman, demande une piste de skate-board dans le parc.
Sharona : D’accord, voilà le marché. Je trouve Monk et je le ramène, à charge de revanche.
Burger : C’est-à-dire ?
Sharona : Il se peut qu’un jour je vienne vous rendre visite, quoi que je dise ou quoi que je veuille, vous devrez répondre oui.
Burger : Je dois y réfléchir.
Sharona : Alors laissez tomber.
Burger : D’accord, d’accord, d’accord, vous aurez ce que vous voudrez.
EXTÉRIEUR – Dans un cimetière – Journée
Adrien est devant la tombe de Trudi et est en train de jouer de la clarinette. Sharona le rejoint.
Monk : C’était notre chanson.
Sharona : Je suis sûre qu’elle l’a entendue.
Monk : Je ne vois pas comment, elle est morte depuis quatre ans. (Sharona se met à sourire et lui aussi.) Soit la bienvenue.
Sharona : Tu ne vas pas me dire que tu es surpris. Tu sais, tu avais raison, il y a un rapport entre les deux affaires. Nicole Vasques était bénévole pour Saint Claire à son QG de campagne. Quel effet ça fait d’avoir toujours raison ?
Monk : C’est terrible.
Sharona : Allez viens, on y va.
Monk : (Commençant à marcher avec Sharona.) Je ne sais pas si je vais être capable de dénouer tout ça.
Sharona : Adrien, tout va bien se passer.
Monk : Est-ce que tu veux bien me dire ce que tu dansais à Atlantic City ?
Sharona : Danse de salon.
Monk : Vraiment ?
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adrien – Journée
Monk : (Regardant la vidéo de la tentative de meurtre.) Bénévole de campagne, cette femme était une bénévole et qu’est-ce qu’elle faisait au juste ?
Sharona : Oh, tout et rien, elle s’occupait principalement de la comptabilité, (elle prend une boîte) elle a arrêté après sept semaines et à ce qu’on dit, ça arrive fréquemment.
Monk : (Faisant reculer les images.) Il n’y a pas grand monde.
Sharona : Tu vas la visionner combien de fois, Adrien ? On va finir par rater le juste prix.
Monk : (Essuyant un verre.) Cette manifestation dis-moi, pourquoi Gavin Lloyd l’a-t-il organisé ici, en semaine, en plein milieu du quartier des affaires.
Sharona : Tu sais, j’ai entendu parler de Gavin Lloyd à la radio. Apparemment, (rangeant des affaires) ce gars serait un petit génie de la politique et aujourd’hui les grands partis ne veulent plus en entendre parler.
Monk : Pourquoi ?
Sharona : (Pendant qu’Adrien s’intéresse aux coups de feu.) Et bien, il n’a jamais été officiellement accusé mais le bruit court que certains fonds qui ont été collectés par Gavin aurait disparu dès leur arrivée.
Monk : Oui, c’est vrai, c’était pour les élections sénatoriales, exact, c’était en Caroline du Nord.
Sharona : Ouais, c’est ça. (Le voyant mettre une boîte à la poubelle.) Adrien, qu’est-ce que tu fais ?
Monk : Elle était cabossée.
Sharona : (Prenant la boîte.) Où ça ? Ça ne se voit même pas.
Monk : Je suis comme je suis. Tu la veux ?
Sharona : Bien sûr que je la veux, ce n’est pas moi qui suis cinglée. (Adrien réécoute le coup de feu. Elle a une autre boîte dans la main.) Oh, celle-ci est cabossée aussi.
Monk : Ça ne fait rien.
Sharona : (Après avoir sourit.) Pourquoi tu fais tes achats dans cette boutique, Adrien ? (Ce dernier revoit le coup de feu.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : (Touchant les parcmètres un par un.) 145, 146, 147, 148, 149, (il se met à traverser lorsqu’une voiture lui fonce dessus mais il ne l’atteint pas car Adrien a oublié de compter un lampadaire. Il passe son chemin.) 150.
La voiture fait demi-tour et Adrien comprend qu’il est pris pour cible. Il court à travers les rues pour l’échapper mais il continue de compter cette fois-ci les bornes.
Monk : 151, 152, 153. (Un homme avec un plat de restes de poissons manque de le percuter et fait tomber ce qu’il y a dedans. La voiture revient vers lui mais Adrien court dans ce qui semble être une arrière-cour. Il trouve ça dégoutant et décide de faire demi-tour. Il court et la voiture fait marche arrière manquant de faire tomber le cuisinier. Il essaie de repartir alors qu’Adrien court en touchant les bornes. Il est désormais avec Sharona.) Tu aurais dû me voir, je peux te dire que je me dépêchais, hein. Alors, je me précipitais, je courais, je courais à perdre haleine.
Sharona : C’est génial, Adrien.
Monk : Eh, tu ne comprends pas, ça veut dire qu’on touche au but, que le meurtrier commence à s’énerver.
Sharona : Ah, tu ne vas pas me dire que tu cours plus vite qu’une voiture.
INTÉRIEUR – Dans le bureau de campagne de Saint Claire - Journée
Monk : Eh, je n’ai pas donné mon maximum.
Sharona : Pourquoi ?
Monk : Tu sais.
Sharona : Tu touchais tous les poteaux, c’est ça ?
Monk : Oui, je touchais tous les poteaux. (À une secrétaire.) Adrien Monk pour Gavin Lloyd.
Gavin Lloyd : Elle avait quel âge ?
Sharona : Vingt-cinq ans.
Gavin Lloyd : C’est bien dommage. (Il enlève sa veste.)
Sharona : Elle travaillait avec Flo, votre comptable. Elle a travaillé ici pendant l’été et elle a dû passer sept semaines avec vous.
Gavin Lloyd : On embauche souvent des jeunes gens pour chaque campagne, on les appelle les mobiles, vous savez, leurs petits amis réapparaissent, ils trouvent un autre emploi et ils s’en vont.
Monk : Flo nous a dit que vous aviez pris Nicole à part pour discuter.
Gavin Lloyd : J’ai fait ça ?
Monk : Ça devait être en juillet dernier d’après cette femme. Et vous lui avez parlé pendant un moment et ensuite elle n’est plus revenue travailler.
Gavin Lloyd : Je parle à des centaines de gens chaque jour ou plus encore. Nous, nous avons encore perdu un bénévole la semaine dernière. Un accident de voiture à Sausalito.
Monk : Oui, nous sommes au courant. (Regardant vers la poubelle où se trouvent des bouts de papier, il en prend quelques-uns.) Monsieur, je, je ne prétends pas connaître grand-chose à propos de la politique.
Gavin Lloyd : (Montrant un badge à l’effigie de Saint Claire.) Votez pour Warren Saint Claire et ça nous suffira.
Monk : (Tentant de remettre en place les bouts de papier alors que Sharona sourit.) Mais pour quelle raison avez-vous organisé le rassemblement sur cette place ?
Gavin Lloyd : En plein cœur du quartier des affaires. Nous voulions assurer à cette communauté que Warren Saint Claire était de son côté et ça a marché. (Se tournant derrière lui tandis qu’Adrien est toujours en train de bouger les bouts de papier.) Vous avez vu les sondages, monsieur Monk ?
Monk : Oui, on les a vus, félicitations.
Gavin Lloyd : Merci.
Monk : (À voix basse.) Chicago.
Gavin Lloyd : (Regardant ce qu’Adrien est en train de faire, il se lève.) Ce sont des documents confidentiels, excusez-moi.
Monk : (En souriant.) Désolé.
Gavin Lloyd : C’est pour ça qu’on les détruit.
Monk : Désolé.
Gavin Lloyd : (Il sourit à son tour.) Ça va aller, ça va aller. Ce n’est rien. (Il se met à côté d’Adrien.) J’ai une suggestion monsieur Monk, je vais faire mon travail, elle va faire son travail, lui va faire son travail, et vous monsieur ainsi que mademoiselle…
Sharona : Fleming.
Gavin Lloyd : (Les faisant se lever pour qu’ils puissent sortir.) Fleming. Vous allez sortir d’ici et faire votre travail.
Monk : (En criant.) Oui.
Gavin Lloyd : Bonne chance. (Il retourne à son bureau en bougeant la tête et faisant un bruit.)
INTÉRIEUR – Dans le bureau de Goodman – Journée
Adrien et Sharona sont devant un tableau et attendent l’arrivée de Jesse Goodman.
Jesse Goodman : (Arrivant.) Monsieur Monk, désolé pour cette attente.
Sharona : Ce n’est rien. (Regardant le tableau devant elle.) Vous savez monsieur Goodman, je trouve ce tableau très… disons je ne trouve pas les mots, il est…
Monk : Effrayant.
Jesse Goodman : J’ai acheté ce tableau récemment, il a quelque chose qui donne envie de l’avoir.
Sharona : Oui.
Monk : (Se mettant à marcher.) On apprend beaucoup d’une personne d’après ses goûts artistiques.
Sharona : (À voix basse.) Tu crois que c’est lui qui l’a peint Adrien ?
Monk : (Il s’approche du bureau de Goodman.) J’ai quelques questions monsieur. Depuis quand travaillez-vous pour monsieur Saint Claire ?
Jesse Goodman : Neuf ans, j’ai été le premier à être engagé.
Monk : Il ne vous a jamais proposé un partenariat ?
Jesse Goodman : J’ai l’air de me plaindre ? J’ai beaucoup de chances.
Monk : (Voyant une valise au sol.) Je vois que vous avez voyagé.
Jesse Goodman : Oui dans le nord, ma famille a une maison au lac de Rockaway. J’avais besoin de me changer les idées, la semaine a été dure.
Monk : Monsieur Goodman, je suis sûr de deux choses. Une… (Il touche la lampe avec le doigt.)
Sharona : (Le sermonnant.) Adrien.
Monk : Une, votre maison est sans doute très jolie, deux, vous n’y avez pas été.
Jesse Goodman : Quoi ?
Monk : Oui, votre montre avance de deux heures, c’est l’heure du centre, vous n’êtes pas allé dans le nord mais à l’est, à moins que je me trompe ce qui vous savez n’est pas le cas, vous êtes allé à Chicago.
Jesse Goodman : Voyons c’est ridicule, je ne connais personne à Chicago.
Monk : Vous connaissez Miranda Saint Claire. Elle nous a dit qu’elle allait à Denver mais son plan de voyage indiquait Chicago. (Il se remet à côté de Sharona.) Donc ce que nous avons là, Sharona, ce sont deux adultes consentants qui nous ont mentis sur le lieu où ils ont passé la soirée d’hier.
Jesse Goodman : (Allant fermer la porte.) Ce que je vais vous dire ne doit pas quitter cette pièce. (Il se met devant Adrien.) Miranda et moi, nous avons couché ensemble deux fois.
Sharona : Avec hier soir, ça fait trois.
Jesse Goodman : Non, nous avons rompu hier soir. Ce n’est pas elle que je voulais, je l’ai fait pour faire souffrir Warren, le légendaire Warren Saint Claire. J’en avais assez d’être sa marionnette de service.
Monk : Vous, vous dites que vous vouliez le faire souffrir ?
Jesse Goodman : Non, non, non en fait, je, je ne voulais pas, je ne lui aurais jamais fait de mal.
Sharona : Oh, bien sûr que non, vous vouliez seulement sa femme.
Jesse Goodman : Si vous voulez me faire porter le chapeau, j’appelle mon avocat.
Monk : (Regardant avec attention le tableau.) Qu’est-ce que c’est que ça ?
Jesse Goodman : Quoi ?
Monk : (Se retournant.) C’est moi, n’est-ce pas ?
Jesse Goodman : Écoutez, je n’ai pas de temps à perdre en futilité, très bien, cet entretien est terminé. (Il quitte la pièce.)
Sharona : (Rejoignant Adrien.) Il est parti. (Le téléphone se met à sonner.)
Monk : C’est moi, n’est-ce pas ?
Sharona : Allô ?
Monk : (À voix basse.) Ouais, c’est ça.
Sharona : D’accord. (Elle raccroche.)
Monk : C’est moi.
Sharona : (S’adressant à Adrien.) Eh, ça y est, ils l’ont trouvé, dépêche-toi, allez dépêche-toi.
Monk : (Toujours à voix basse.) C’est tout à fait moi. (Il s’en va.)
INTÉRIEUR – Dans un escalier – Journée
Stottlemeyer : Le FBI a mis la main sur le dossier d’un certain Ian Sykes. Il a fait partie des forces spéciales et en avril dernier, il s’est acheté un fusil, un Weatherby Fibermark, un modèle récent. (Pendant qu’Adrien se lave les mains.) Vous restez ici jusqu’à ce qu’on soit à l’intérieur, d’accord.
Sharona : Ils vous ont parlé de sa taille ?
Stottlemeyer : Oui, il mesure un mètre 93.
Monk : Oh, j’ai eu de la chance.
Sharona : (À voix basse, elle s’adresse à Adrien.) Tu as vu. (Ils se mettent à rigoler.)7
Les policiers ainsi que Randy et Leland s’approchent de la porte de l’appartement. Ils défoncent la porte.
Policier 1 : (En criant.) Police, on ne bouge plus ! C’est bon !
Policier 2 : Police, sortez d’ici.
Policier 1 : Doucement. Doucement. (Un homme arrive en fauteuil roulant.) Vous êtes seul ?
Ian Sykes : Vous n’avez pas à vous excuser, messieurs, tout le monde peut faire erreur. Le fait est qu’autrefois je mesurais environ un mètre 93. Autrefois.
Monk : Vous vous êtes porté acquéreur d’un fusil Weatherby Fibermark, c’est exact ?
Ian Sykes : Oui monsieur, pour mon père. Il chasse tout seul maintenant. Les handicapés ont du mal à chasser en haute montagne, vous savez. (Leland s’en va comprenant que ça ne sert à rien de rester plus longtemps, vu l’état de Sykes.)
Disher : (Passant devant lui.) Désolé. (Il s’en va tandis qu’Adrien sourit avant de partir à son tour.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Stottlemeyer : (L’air abattu.) Très bien mesdames et messieurs, la chasse continue.
Policier : D’accord, chef, on y va.
Stottlemeyer : Je vais retourner parler à notre profiler. Appelez le maire et dites-lui qu’on reprend à la case départ. (Adrien a l’air de comprendre qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec Sikes. Il s’approche de sa voiture.) Quoi ?
Monk : Vos chaussures.
Stottlemeyer : Oui.
Monk : (Regardant les chaussures de Leland.) Elles sont plutôt usées. Oui, elles ont des éraflures sur le dessus.
Stottlemeyer : Oui, mes chaussures sont usées, Monk. Elles ne sont pas comme les vôtres parce que je les utilise moi.
Monk : Les siennes sont usées également.
Stottlemeyer : (Comprenant qu’il a son suspect.) On s’occupe de lui, vous allez dans votre voiture, allez, allez, allez, allez. Emmenez-le loin d’ici. Oust.
À l’intérieur de son appartement, Sykes regarde à travers la fenêtre.
Policier : Allez-y. Appel à toutes les unités… (Les membres des forces spéciales s’approchent de l’appartement de Sykes.)
Monk : (Avec Sharona en train de courir.) Stottlemeyer dit qu’on sera plus en sécurité par ici.
Sharona : C’est du pipeau, il veut nous mettre à l’écart pour récolter toute la gloire. (Regardant son téléphone.) Oh, génial, la batterie est à plat. (Prête à monter dans sa voiture.) Écoute, je dois appeler Benji, tu restes ici et tu ne bouges pas, je cherche une cabine téléphonique.
Monk : Bien, fais vite.
Sharona : Je ferais vite, c’est promis.
Adrien voit Sharona partir et son regard se porte à la fois vers les véhicules de police qui arrivent mais également vers le toit. Sykes descend par l’échelle de secours.
Monk : Eh, eh, il est, il s’enfuit de ce côté. Regar… (Sykes saute d’un toit pour courir sur un autre. Adrien commence à le suivre du regard.) Il est là, eh, qu’est-ce que vous… (Il se met à courir, passe à travers les rues et rejoint un angle. Il se trouve désormais devant un autre escalier de secours.) Appelez, il est… (Prenant du courage.) Allez mon vieux. (Il prend un barreau de l’échelle avec sa manche, celui-ci descend. Il se met à le nettoyer et commence à monter dessus tout en nettoyant les barreaux.) Tu ne dois pas regarder en bas. Non, tu dois regarder en l’air. (Mais il se met à regarder derrière lui.) Oh, mon Dieu. (Il s’accroche à l’escalier. Il commence à paniquer lorsque Sykes est au-dessus de lui, prêt à descendre.) Ne regarde pas… (Sykes descend l’escalier sans qu’Adrien puisse intervenir.)
Ian Sykes : Excusez-moi.
Monk : (Balbutiant.) Vous avez le droit de garder le silence.
Sikes continue de marcher comme si de rien était tandis qu’Adrien est toujours pétrifié sur les barreaux.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Stottlemeyer : Quoi, il vous a dit « excusez-moi » et il vous ait passé devant ?
Monk : (Avec une couverture sur lui, assis sur une marche de l’ambulance avec Sharona à ses côtés.) Non, non, en fait il m’a contourné en disant « excusez-moi ».
Disher : Joli travail, lieutenant.
Monk : Oh, mais il ne m’a pas reconnu, enfin je pense. Pas plus dans son appartement que tout à l’heure sur l’échelle.
Stottlemeyer : Qu’est-ce que ça veut dire ? (Sharona touche le dos d’Adrien.)
Monk : Ça veut dire que ce n’est pas lui qui a tenté de me rouler dessus. Nous avons à faire à deux personnes différentes.
Disher : Eh bien, si on avait pu l’arrêter, on aurait pu l’interroger.
Stottlemeyer : Bon, bon, remettons les choses à plat, je suis un peu perdu Monk. Vous dites que vous voulez récupérer votre plaque, c’est exact ? Vous voulez la récupérer pour protéger les habitants de cette ville des voleurs et des meurtriers, tant qu’ils ne montent pas sur une échelle et ne traversent pas un pont haut, c’est bien ça, n’est-ce pas ?
Sharona : Lâchez-le un peu, vous ne voyez pas qu’il s’emballe le pauvre.
Stottlemeyer : Non, non, non, c’est lui qui ne me lâche pas, je continue, vous voulez porter une arme ? Vous voulez porter une arme chargée et avoir des policiers sous vos ordres ? Non, non, non, c’est impossible, vous n’êtes plus sur cette affaire.
Sharona : (À voix basse.) Pauvre mec.
Stottlemeyer : Pardon, qu’est-ce que vous avez dit ? Qu’est-ce que vous avez dit ?
Monk : Ça n’a aucun rapport avec ce qui s’est passé aujourd’hui, n’est-ce pas ? C’est un truc entre vous et moi, juste entre vous et moi.
Stottlemeyer : Non, non, non, non, ça n’a rien de personnel, le fait est que l’homme le plus recherché de la ville a réussi à s’enfuir parce que vous avez le vertige. Je n’ai pas raison ? Le maire ne vous aidera plus, Monk, parce qu’après ça, vous êtes un lépreux. (Il s’en va.)
Sharona : (Voyant le regard de Randy.) Ça veut dire quoi ce regard ? (Randy s’en va à son tour.)
INTÉRIEUR – Dans un parking – Journée
Adrien reste debout en réfléchissant sur ce qui s’est passé sous ce parking avec la mort de sa femme. Sharona arrive en voiture avec Benji à ses côtés.
Benji : Dis, maman, qu’est-ce qu’il fait là ?
Sharona : C’est là que sa femme s’est… (Faisant une pause.) C’est là que madame Monk s’est fait tuée. (Elle gare sa voiture tandis qu’Adrien souffle sur ses mains. Sharona et Benji sorte de la voiture et vont le rejoindre.) Salut, Monk.
Benji : Salut Monk. (Adrien pose sa main sur sa tête et commence à aller jouer du skate-board.)
Sharona : Benji, fais attention.
Monk : Elle, elle a sûrement rencontré une personne mais qui ? Était-ce pour une histoire sur laquelle elle travaillait ?
Sharona : Je n’en ai aucune idée.
Monk : Je ne vois rien, Sharona. Pourquoi, pourquoi je ne vois rien ?
Sharona : Je pense que tu es trop concerné, Monk. (Après que Benji ait percuté une poubelle, elle accourt vers lui avec Adrien.) Benji.
Monk : Est-ce que ça va ?
Sharona : Oui, oui, ça va.
Benji : Oui, je vais bien.
Sharona : (Parlant à Benji pendant qu’Adrien regarde autour de lui alors qu’un véhicule part en trombe, faisant crisser les pneus.) Combien de fois devrais-je te dire de faire attention ? Réponds-moi.
Benji : Ne t’en fais pas, je vais bien.
Sharona : Tu vas finir par te tuer. Je te demande de faire attention.
Benji : Je vais bien.
Monk : Est-ce que ça va ?
Benji : Oui tout va bien.
Sharona : Je veux que tu fasses attention.
Monk : Est-ce que ça va ? (En criant, il provoque un écho.)
Benji : Oui, je vais bien.
Monk : Est-ce que ça va ?
Benji : (Rejoignant Adrien avec Sharona.) Je vais bien.
Monk : (Levant les mains en l’air.) Est-ce que tu as entendu ça ?
Benji : Oui, c’est l’écho. Il faut sortir de temps en temps.
Sharona : Benji, parle sur un autre ton.
Benji : D’accord.
Sharona : (Alors qu’Adrien met sa main sur l’épaule.) Quoi ? Quoi ?
Monk : (Regardant en l’air.) J’ai trouvé. (Il se met à rire.)
Sharona : Tu as trouvé quoi ? Tu sais qui a fait le coup ? (Voyant Adrien s’accroupir.) Dis-moi, tu sais qui a tenté de tuer Saint Claire ? Monk, qui est-ce ? Quoi, tu refuses de me dire qui c’est ?
Monk : (Se relevant.) C’est sans importance, ils ne m’écouteront pas. Tu as entendu le capitaine, je suis un lépreux. (Il s’en va laissant sur place Sharona.)
INTÉRIEUR – Dans la maison de Burger – Soirée
Sharona arrive chez l’adjoint au maire Burger et frappe à la porte, il ouvre.
Burger : Bonjour Sharona.
Sharona : Salut Sheldon, euh, je peux entrer ?
Burger : Oui. (Sharona entre dans la maison et ferme la porte.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Adrien regarde devant lui alors qu’il se trouve à l’endroit où s’est déroulé la tentative de meurtre. Les Saint Claire, Goodman, Lloyd, Stottlemeyer et Disher sont présents
Monk : D’ac-cord. Je voudrais que chacun se mette exactement à la place où il était après les coups de feu. Bien madame Saint Claire, vous vous trouviez là exactement. (Il place Miranda à l’endroit prévu.)
Miranda Saint Claire : Quel est le but du jeu ? Nous savons qui a essayé de tuer mon mari. C’est ce malade, quel est son nom déjà ?
Policier : Ian Sykes.
Gavin Lloyd : Il est probablement déjà au Mexique à présent.
Monk : C’est exact. Monsieur Goodman, avancez. C’est exact, Ian Sykes s’est enfui.
Disher : Oui, ça c’est sûr.
Monk : Oui et je ne suis vraiment pas fier de tout ça. Mais aujourd’hui, nous cherchons son complice, la personne qui a engagée Ian Sykes.
Warren Saint Claire : Est-ce que vous jouez au poker, monsieur Monk ? Parce que soit vous bluffez et vous ne savez rien, soit vous avez tous les atouts en main.
Monk : Nous allons vite le savoir monsieur. Toute la semaine, je n’ai pas cessé de penser à qui aurait pu vouloir vous éliminer. La nuit dernière, j’ai eu la réponse. Peut-être qu’on ne s’est pas posé la bonne question. Peut-être que le tireur a touché exactement celui qu’il voulait abattre, votre garde du corps.
Jesse Goodman : C’est ridicule, qui aurait voulu tuer Jason Rondstadt ?
Miranda Saint Claire : Je ne sais pas en quoi Jason Rondstadt était gênant.
Monk : Vous avez raison mais si Jason Rondstadt était le garde du corps qui en savait trop. (Il se tourne vers Saint Claire puis vers Lloyd.) Vous avez encore puisé dans le trésor de guerre.
Gavin Lloyd : (Se mettant à rigoler.) C’est une plaisanterie.
Warren Saint Claire : C’est de l’histoire ancienne, Monk.
Monk : Monsieur Saint Claire, patience s’il vous plaît, (il le remet à sa place) à votre place. Voilà ce qui s’est passé. Nicole Vasques a vérifié les livres de compte, certains chiffres semblaient trafiqués.
FLASH-BACK
INTÉRIEUR – Dans le bureau de campagne de Saint-Claire – Journée
Nicole Vasques : (Accostant Lloyd.) Excusez-moi monsieur.
Gavin Lloyd : Oui.
Nicole Vasques : Est-ce que je peux vous parler une seconde ? Il semblerait qu’une grosse somme d’argent ait atterri sur un compte qui n’est pas…
Gavin Lloyd : Quoi ?
Monk : Elle vous a parlé et vous avez noyé le poisson.
Gavin Lloyd : Vous avez soulevé un lièvre, (pinçant la joue de Nicole) c’est pour ça que je vous paye. Je vais étudier la question. (Il s’en va.)
Nicole Vasques : Enfin, monsieur.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : Peut-être que vous l’avez accusée d’avoir volé cet argent.
Gavin Lloyd : (En souriant, il tente de se justifier.) Est-ce que vous pouvez croire ce qu’il dit. Vous êtes un grand malade. Un grand malade.
Monk : Tout à coup, vous avez eu peur que cette fille parle. Vous n’avez pas réussi à l’acheter, elle avait ce qu’on appelle de l’intégrité. Alors, vous avez décidé d’embaucher une personne pour la tuer… mais qui ? Vous avez demandé à Jason Rondstadt.
FLASH-BACK
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Soirée
Gavin discute avec Jason, qui ne voulant pas, préfère le quitter, monte dans sa voiture et s’en va.
Monk : Mais il a refusé. Il était trop honnête.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : Vous êtes cerné par des gens parfaitement honnêtes.
Gavin Lloyd : Rien ne m’oblige à écouter ces âneries.
Stottlemeyer : Si monsieur, bien au contraire.
Gavin Lloyd : D’accord.
Monk : Merci capitaine. Vous n’avez pas renoncé à chercher. Vous avez trouvé un professionnel, Ian Sikes. Sikes a tué la fille.
Gavin Lloyd : Ah.
Monk : Mais il y avait un dernier petit détail à régler. Jason Rondstadt, le premier à qui vous aviez demandé.
FLASH-BACK
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sikes est devant la fenêtre avec l’arme à la main prêt à tirer vers Rondstadt.
Ian Sikes : Peu importe, ça ne fait rien, effectuer 17 missions de combat dans le Golfe… (Visant le garde du corps, il tire et tout le monde tente de se cacher pour se protéger des coups de feu.
Monk : Tuer Jason Rondstadt en public était une idée brillante parce que tout le monde a pensé que le tueur visait monsieur Saint Claire.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : Et vous avez fait coup double. Votre problème était éliminé et votre candidat devenait un héros.
Gavin Lloyd : Je suppose que vous n’avez pas de preuves de ce que vous dites.
Monk : Pourtant, vous avez commis une erreur. (Il sort un petit paquet de sa poche intérieure. Il contient un article de presse.)
Gavin Lloyd : Quelle erreur ?
Monk : (Voyant Saint Claire s’approcher.) Hey. (Il lui montre l’endroit où il doit se trouver. Il retourne à sa place. Adrien fait montrer à Lloyd le journal.) Vous voyez cette photo, elle a été prise quelques secondes après le coup de feu. Vous êtes en train d’indiquer où se trouve le tireur.
Gavin Lloyd : Ouais, ouais et alors ?
FLASH-BACK
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Gavin Lloyd : (Montrant vers une direction.) Il est là-haut !
Policier : Envoyez toutes les unités disponibles !
Gavin Lloyd : Je l’ai vu, il est là-haut !
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : Vous étiez le seul à le montrer. Comment saviez-vous qu’il était là ?
Gavin Lloyd : (Avec de l’assurance.) Parce que je l’ai vu, il était juste là-bas. (Il montre au-dessus de lui.) Regardez.
Monk : Ah oui, j’allais oublier. (Haussant la voix.) Messieurs, messieurs s’il vous plaît ! (Des gens se placent avec des ballons.) Jeudi dernier, il y avait approximativement 400 ballons de couleur. (Dans un flash-back, Lloyd montre la direction où se trouve le tireur.) À cet endroit. Vous n’avez qu’un moyen de savoir où était Ian Sikes. Vous l’aviez engagé.
Gavin Lloyd : Tout ça est complètement ridicule, tout s’est passé tellement vite. C’était la panique générale, c’était le chaos total. Peut-être que je l’ai aperçu ou peut-être que j’ai entendu les coups de feu.
Monk : Vous, vous les avez entendus ?
Gavin Lloyd : Oui, j’ai entendu les coups de feu, bien sûr que je les ai entendus, tout le monde les a entendus et ils venaient bien de là-haut.
Monk : Alors, vous n’aurez aucune difficulté à retrouver Sharona.
Gavin Lloyd : Quoi ?
Monk : (Prenant un talkie-walkie.) Elle est quelque part là-haut dans un de ces immeubles là. Avec un pistolet de starter. (Parlant dans le talkie pendant que Lloyd regarde autour de lui.) Heckle ici Jeckle…
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Monk : (Au talkie.) …Tu es prête ?
Sharona : (Parlant avec un chewing-gum à la bouche, elle répond avec son talkie-walkie.) Oui, je suis prête, Jeckle.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : Alors vas-y.
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sharona avance l’arme sous la fenêtre et tire.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Les autres entendent le coup de feu mais ils ne voient pas d’où ça provient car il y a un écho.
Monk : Ça fait comme une chambre d’écho, n’est-ce pas ? (Pendant que Gavin tente de trouver l’origine du coup de feu.) Vous voulez une autre chance ? (Au talkie-walkie) Heckle, on va lui donner trois chances. (Leland se met à sourire et Sharona redonne un coup de feu. Tout le monde se demande d’où ça vient même Lloyd.
Gavin Lloyd : (Pas sûr de lui, il montre une direction au hasard.) C’était là.
Monk : Là ?
Gavin Lloyd : Non, c’était là. (Il donne une autre direction.)
Monk : Vous êtes sûr ?
Miranda Saint Claire : Oh, mon Dieu.
Gavin Lloyd : Non, attendez, attendez. On essaye encore. On essaye encore !
Warren Saint Claire : Et vous prétendiez être mon Moïse.
Monk : Contrairement à Moïse, il ne vous a pas conduit à la Terre Promise, lui.
Gavin Lloyd : (Tentant de se justifier.) Écoutez Warren, je n’avais pas le choix, cette fille, cette Nicole, elle avait juré de me faire la peau, elle nous aurait eu tous les deux. (Warren et Miranda s’en vont.) Warren ! (Un coup de feu se fait entendre et Gavin est touché au bras.)
Monk : (Parlant à Sharona au talkie.) Ça va Sharona, on arrête tout, ça suffit, on le tient maintenant. (Voyant que Lloyd a la main recouverte de sang.) Sharona ?
Stottlemeyer : (Protégeant Lloyd.) Tous à couvert ! Allez, allez, vite, vite, vite ! (Tout le monde s’en va, Randy et un policier les protégeant. Sharona se demande ce qu’il se passe alors qu’ils rejoignent la voiture.) Dépêchez-vous !
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sharona va vers une autre fenêtre et voit Ian Sykes en face d’elle.
Sharona : (À voix basse.) Oh mon Dieu, c’est Sykes, il est ici.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Stottlemeyer : (Alors que le reste du groupe est derrière la voiture.) Sykes ? Mais qu’est-ce qu’il fait ici ?
Monk : Je pense que Gavin et lui doivent en désaccord au sujet du contrat. (Sykes continue de tirer puis quitte la planque.)
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sharona : Il s’en va, c’est bon, je vais le suivre.
Monk : (Via le talkie-walkie.) Où est-ce que tu vas Sharona ?
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : Tu ne bouges pas.
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sharona quitte la planque et voit Sykes en contrebas en train de cacher son arme.
Sharona : Il est en train de cacher son arme.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Sharona : (Via le talkie-walkie à voix basse.) Maintenant, il descend. Je le suis
Monk : Non, tu ne le suis pas Sharona…
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Monk : (Via le talkie-walkie.) Reste où tu es. (Elle s’en va.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Stottlemeyer : Elle se prend pour qui ?
Monk : Pour Loïs Lane.
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sykes quitte le bâtiment en se rendant dans le sous-sol, Sharona le suit de près.
Sharona : Il est descendu dans la chaufferie.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : (Courant avec Leland, Randy et les policiers à travers les rues.) Je ne t’entends plus du tout. Reviens !
Policier : D’accord, on le tient c’est bon.
Stottlemeyer : (Via le talkie-walkie.) Je veux des hommes derrière chaque porte, chaque fenêtre.
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sharona suit Sykes à travers les escaliers et le voit en train d’ouvrir une trappe.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Monk : Il ne sortira pas capitaine.
Stottlemeyer : Quoi ?
Monk : Il sait très bien que vous l’attendez dans la rue. Il a sûrement une autre sortie, il a un plan.
Disher : Comment vous le savez ?
Monk : Parce qu’il est malin. (Via le talkie-walkie ; il se remet à courir avec Randy.) Sharona, je suis de retour.
Stottlemeyer : (Via le talkie-walkie.) Combien de gars avez-vous en couverture ?
INTÉRIEUR – Dans un bâtiment – Journée
Sharona : (Regardant Sykes ouvrir une porte.) Monk, il vient de franchir une porte, je crois que c’est un tunnel, je continue de le suivre.
Disher : (À des policiers qui occupent le bâtiment.) Allez messieurs ! Ne perdez pas de temps !
Monk : Et Sharona ?
Disher : Nous allons faire comme d’habitude, Monk, on bloque les issues ensuite on fouillera du sous-sol au grenier.
Monk : Vous pensez à Sharona ? Il tient peut-être Sharona ?
Disher : On s’occupe d’elle, Monk, vous, vous restez ici.
Policier 1 : Dépêchez-vous, par ici.
Policier 2 : Allez, OK, on y va.
Policier 1 : Suivez-moi.
Adrien entre son arme et semble quitter le bâtiment. Pendant ce temps, Sharona continue de descendre et ouvre la porte qui mène à un tunnel. Sykes est à l’intérieur, les pieds dans l’eau. Il se retourne mais ne voyant personne, il continue à avancer. Sharona commence à descendre.
Sharona : (Via le talkie-walkie.) Monk, est-ce que tu m’entends ? (Un bruit sourd provient du talkie.)
Adrien est descendu vers la chaudière et passe la porte. Il a ses mains dans ses manches. Il est dégoûté de ce qu’il voit mais continue la poursuite de Sharona.
Sharona : Monk. (Ce dernier, arrivé à la trappe, trouve une mauvaise odeur et lâche des mouchoirs. Sharona continue d’avancer dans le tunnel.) Réponds-moi si tu m’entends. Je ne te reçois plus du tout.
Sykes semble sur le point de trouver Sharona. Adrien descend et met un mouchoir sur un barreau de l’échelle et semble écœuré par ce qu’il voit. Il a mis des mouchoirs sur tous les barreaux et descend difficilement.
Sharona : Monk, répond. (Sykes se trouve derrière elle et met sa main sur sa bouche.
Ian Sykes : (Mettant une arme sous le cou de Sharona.) Oh, génial, un otage.
Elle tente de crier mais Adrien l’entend et se retourne. Avec beaucoup de difficultés, il arrive à atterrir au sol mais il lève son pied car c’est mouillé. Il avance tandis que Sharona est toujours sous l’emprise de Sykes. Pendant ce temps, les policiers descendent de plus en plus du bâtiment.
Policier 3 : Les étages sont sécurisés.
Stottlemeyer : Bien, allez voir au sous-sol et surveillez vos arrières.
Disher : Capitaine, vous avez vu Monk ?
Stottlemeyer : Non, pourquoi ?
Disher : Il est parti avec mon arme.
Adrien continue sa chevauchée à travers le tunnel un mouchoir sur son visage. Il est de plus en plus dégoûté, il cherche où peut bien être Sharona et semble perdu. Sharona a crié et il voit une plaque marquée « Danger – ne pas approcher » et la remet droite avec des mouchoirs mais elle tombe dans l’eau. Sykes regarde si personne n’arrive tandis que Sharona continue de pousser des cris. Adrien est dans un angle un mouchoir sur la bouche. Une souris lui tombe sur l’épaule et il n’apprécie pas vraiment, il se met à crier.
Sharona : (En criant.) Viens m’aider Monk. Je t’en prie. (Elle réussit à s’enfuir, Sykes tente de la rattraper et elle commence à monter l’échelle.
Monk : (Les ayant retrouvé, il tente d’attraper son arme.) Arrêtez, je suis armé ! Je vais tirer ! Sykes, arrêtez ! (De l’eau jaillit d’un des tunnels et Adrien perd son arme qui tombe au sol.)
Sharona : Tue-le, tue-le. (Elle se remet à crier.)
Monk : Attention, je ne bluffe pas, je suis armé. (Sykes a réussi à faire descendre Sharona qui commence à s’enfuir. Elle est rattrapée par Sykes tandis que Monk essaye tant bien que mal à récupérer l’arme. Sa main approche une poupée qui flotte.)
Sharona : Mais qu’est-ce que tu attends pour tirer !
Monk : (Après avoir récupéré l’arme.) Lâchez-la Sykes ! J’ai dit lâchez-la. (Sykes arrive à baisser le câble électrique sur le mur et ils se retrouvent dans le noir. Sharona continue de crier et Adrien a réussi à tirer.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Soirée
Sharona : (En bougeant une bouche d’égout.) Est-ce que tu as réfléchi une seconde ?
Monk : Tu n’arrêtas pas de dire « Tue-le, tue-le ».
Sharona : Adrien, ah, tu aurais pu me tuer.
Monk : Je savais ce que je faisais, je visais suffisamment haut. Il fait presque deux mètres.
Sharona : (Elle sort de la bouche d’égout.) Et si tu l’avais raté ? Tu aurais pu le rater.
Monk : (La suivant.) Oh, écoute, c’est impossible, ce gars-là c’est King Kong.
Sharona : Et si la balle avait ricoché ?
Monk : Ah, c’est vrai, je n’avais pas pensé à ça. (Après être sortis, ils sont tous les deux mouillés.) Coucou.
Sharona : Un bonhomme de neige.
Adrien est désormais avec Randy et Leland. Il redonne le pistolet à ce dernier. Tandis que Sykes est sous bonne garde avec une bande autour de sa tête, blessé. Saint Claire est en train de discuter avec des journalistes.
Warren Saint Claire : (Voyant Leland et Adrien venir vers lui.) Là, les voilà. Le voilà. Venez que je vous présente un véritable héros. Monsieur Monk. C’est en mon nom et en celui de Miranda ainsi que de la ville de San Francisco que je vous dis un grand merci. (Il enlace Adrien.) C’était du bon travail. (Mettant à part Leland.) De l’excellent travail.
Journaliste 1 : Qu’allez-vous faire à présent monsieur Monk ?
Journaliste 2 : Que comptez-vous faire ? Est-ce que vous allez réintégrer la police ?
Adrien, un peu gêné, semble soudain apprécier ce moment avec les journalistes puisqu’il se met à sourire.
Docteur Kroger : Mon fils voudrait un autographe.
INTÉRIEUR – Dans le bureau du docteur Kroger – Journée
Monk : Vraiment.
Docteur Kroger : Oui, vous êtes devenu son héros. (Il s’assoit.) Il a mis votre photo sur le mur de sa chambre.
Monk : (En souriant.) Oh, ça me fera plaisir de rencontrer votre fils mais n’importe qui d’autre aurait fait la même chose.
Docteur Kroger : Je n’en suis pas si sûr, Adrien. Il y avait bien une vingtaine d’autres policiers sur place et aucun n’a fait ce que vous avez fait.
Monk : Enfin.
Docteur Kroger : Écoutez, je trouve que vous avez fait de gros progrès et je pense que c’est… je pense qu’il est temps pour vous d’envisager de reprendre rapidement votre ancien emploi. (Voyant Adrien ému.) Ça vous plairait ?
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Adrien et le docteur Kroger se trouve en dehors du cabinet de ce dernier.
Docteur Kroger : Je ne vous promets rien.
Monk : Oh, je comprends.
Docteur Kroger : Je veux seulement donner un avis favorable.
Monk : Oui, oui, oui.
Docteur Kroger : D’accord. Il se peut qu’on vous demande de rencontrer d’autres médecins.
Monk : Aucun problème.
Docteur Kroger : Vous savez, ce ne sera pas facile, Adrien, vous devrez passer d’autres tests.
Monk : Ah oui, je suis d’accord, on peut les faire maintenant. C’est vrai, on peut les faire tout de suite.
Docteur Kroger : D’accord. (Il laisse Adrien devant l’ascenseur qui s’ouvre. Adrien comprend que c’est le test car une personne malade se trouve à l’intérieur.)
Femme : Vous descendez ?
Docteur Kroger : À la semaine prochaine.
Monk : D’accord.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Adrien a quitté l’ascenseur et se trouve désormais dans les rues de San Francisco. Sharona est assise sur un bord en train de lire un livre. Il la rejoint.
Sharona : (Levant les yeux vers Adrien.) Comment ça s’est passé ?
Monk : (Haussant les épaules.) Oh, tu sais.
Sharona : Ne t’en fais pas, la prochaine fois on les aura. (En se levant.) Allez viens, tu dînes à la maison.
Monk : (Commençant à mettre le doigt sur le bord de la passerelle.) Ah oui, on est mardi, le jour de la tourte au poulet.
Sharona : Tu sais, en fait, j’avais envie d’essayer autre chose cette semaine. Non, je plaisantais. Je plaisantais, allons-y. Adrien, tu en as oublié un. (Il va mettre le doigt sur le rebord et continue.)
Monk : Cinq. Six. Sept. (Elle se met à rire.) Huit. Neuf. Dix. Onze. Douze.